Section 2 : Système de santé en
Guinée
A la rédaction de ce travail, certes il n'a
été énoncé nulle part le concept de carte
sanitaire. Cependant, il s'avère nécessaire que c'est une
stratégie qui régit dans n'importe quel pays la démarche
sanitaire à suivre et le système mis en place pour prévoir
et susciter les évolutions nécessaires de l'offre de soins en vue
de satisfaire de manière optimale la demande de santé. Etant
donné que l'on ne peut pas traiter de la santé publique sans
faire recours à cette carte. A cet effet, dans le cadre
spécifique de cette recherche, il ressort que le système de
santé guinéen comprend trois niveaux : le niveau central ou
national, le niveau intermédiaire ou régional et le niveau
périphérique ou opérationnel.
Le niveau central comprend :
- Le Ministère de la Santé et son cabinet
composé d'un chef et d'une attache de cabinet, de trois conseillers
respectivement chargés de la politique sanitaire, de la
coopération technique et de la législation ;
Le secrétariat général du
Ministère de la Santé Publique (M S P) ;
ü Trois services d'appui : la division des affaires
administratives et financières, l'inspection générale des
services de la santé et le service des statistiques, études et
informations ;
ü Trois directions nationales chargées de la
santé publique, des établissements hospitaliers et de soin, de
la pharmacie et laboratoires ;
ü Des services rattachés : centres de
formations et de recherches, service national de santé scolaire et
universitaire, hôpitaux préfectoraux et centres de
santé ;
ü Des établissements publics administratifs-INSP
(Institut National de Santé Publique), CNTS (Centre National de
Transfusion Sanguine), hôpitaux (nationaux et
préfectoraux) ;
ü Une entreprise publique à caractère
industriel et commercial (EPIC), la Pharmacie Centrale de Guinée
(PCG).
Le niveau régional est composé de :
ü L'inspection régionale de la santé sauf
à Conakry ou il s'agit d'une direction de la santé de la ville d
Conakry ;
- L'antenne régionale de la PCG et l'antenne du service
national de maintenance hospitalière intégrée aux
hôpitaux ;
- Le niveau périphérique ou opérationnel
comprend :
- La direction préfectorale de la santé dont la
mission est d'appuyer la mise en oeuvre des Soins de Santé Primaire (SS
P) ;
- L'équipe préfectorale de la santé,
incluant la direction préfectorale de santé (DPS), les chefs de
centre de santé (CS) ; et les chefs des micros
réalisations.
L'appareil sanitaire guinéen est base sur une
organisation pyramidale et s'articule sur le découpage administratif
(DRP-DRS/Vco, 1999).
Le poste de santé, environ 205 PS à
l'échelle du village dans les zones rurales. Les centres de santé
(304 fonctionnels en 1997) à l'échelle de la sous
préfecture fournissent le paquet minimum d'activités comprenant
les consultations prénatales, les consultations primaires curatives, le
suivi d'accouchements. Les activités des agents de vaccinations,
programme élargi de vaccination (PEV) sont complétées par
une stratégie dite avancée qui implique le déplacement des
équipes des centres de santé et dans les zones rurales les plus
isolées dépourvues d'infrastructures. Les hôpitaux
préfectoraux et régionaux au nombre de 33 en 1997 qui outre ses
prestations de soins offrent des consultations de référence et de
prestations hospitalières : chirurgie, accouchements, examens de
radiologie, examens de laboratoires. Les deux hôpitaux nationaux ou
centres hospitalo-universitaires, tous les deux situés à Conakry
interviennent dans la formation des professionnels de la santé et dans
les recherches. Le secteur privé vient compléter l'effort du
secteur public dans la prestation des soins. Ces structures de soin vont du
cabinet de soin infirmier et de la consultation médicale à la
clinique médicale avec ou sans hospitalisation. Il faudrait aussi
compter les 214 pharmacies agrées dont 148 pour la ville de Conakry
(SNIS, 1997).
Le nombre d'agents de santé par habitants en
Guinée est le plus élevé de la sous région. Le
ratio habitants/agents de la santé en moyenne est de 7196 habitants par
médecins des services publics et d'environ 1500 habitants par infirmier
comprenant aussi bien les ATS, les sages femmes que les aides soignants
(DRP-DRS/Vco, 1999).
L'organisation du système de santé à
Conakry est coordonnée par la direction de la santé de la ville
de Conakry, qui traduit la détermination politique du Ministère
de la Santé, de renforcer la décentralisation du secteur
amorçant ainsi une évolution positive ouvrant des
possibilités nouvelles d'actions et des mobilisations des ressources.
Pour accomplir ses missions, la DRS/VCo dispose d'une direction, de cinq
divisions opératoires que sont les directions communales de
santé, les services d'appui, les établissements de soins avec 26
centres de santé (CS) au 31 décembre 2004, 2 postes de
santé (PS), 5 centres médicaux communaux (CMC), les centres de
référence de deuxième recours que sont les hôpitaux
nationaux regroupés dans un centre hospitalier universitaire (CHU)
(DRP-DRS/VCo, 1999).
La répartition des services de santé selon les
communes est la suivante : la commune de Kaloum composée de 11
quartiers est couverte par CS intégrés, le secteur public dispose
d'un CHU, deux dispensaires, cinq infirmeries, deux P.S., et centre de
référence pour enfant. Le secteur privé vient
compléter le secteur public et comprend quatre cliniques privées
à buts lucratifs, des centres de santé confessionnelle, six
dispensaires, des laboratoires d'analyses, des cabinets de consultations, 23
pharmacies fonctionnelles (SNIS, 1997).
Les 17 quartiers de la commune de Dixinn sont couverts par
trois CS, le CHU de Donka, la clinique de l'association guinéenne pour
le bien être familial (AGBEF), dix structures privées dont
quatre polycliniques, deux spécialisées en gynécologie
obstétrique, quatre cabinets de consultation, deux CS dont un
confessionnel et 25 pharmacies fonctionnelles (SNIS, 1997).
La commune de Ratoma compte plus de 20 quartiers, neuf CS,
intégrés au PEV/SSP/ME et deux CMC, le dispensaire et le
complexe hospitalier Jean Paul II, on note l'existence de quatre formations
sanitaires privées dont deux à caractère laïc, et
deux relevant des congrégations religieuses (SNIS, 1997).
La commune de Matam composée de 20 quartiers est
couverte par quatre CS, intégrés au PEV/SSP/ME et deux CMC. Pour
le secteur prive, il a été recensé une polyclinique, deux
centres de santé et trois dispensaires, un laboratoire d'analyses
biomédicales et 23 pharmacies. (Source : tableau des
infrastructures sanitaires du secteur public, 2004).
Les structures sanitaires publiques fonctionnelles de la
commune de Matoto sont au nombre de sept dont quatre CS, un CS de garnison, une
infirmerie d'école, un centre médical de société.
Parmi les privés au nombre de 36, on compte trois cliniques assurant des
soins curatifs, de deuxième et troisième niveaux, sept CS
confessionnel, parmi lesquels seul deux pharmacies (SNIS, 1997).
Le secteur privé à Conakry offre 50 cabinets de
soins, trois cliniques privées, 148 pharmacies, et il a
été aussi identifié à Conakry mille 1179
établissements de santé (fraternité médicale
Guinée, 1997) dont 49 publics : hôpitaux, CM, CS, PS, et 172
privés, officiels et a but lucratif ou non et 944 autres correspondant
à des activités dites clandestines offertes le plus souvent par
des professionnels de santé travaillant à domicile (DRS/VCo,
1999).
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