Répondre par l'enseignement aux exigences professionnelles attendues par les employeurs du secteur commerce et vente niveau IV et III( Télécharger le fichier original )par Laurent HELARD Université de Cergy Pontoise - Master 2 métier de l'enseignement et de la formation dans les domaines technologiques et professionnelles - parcours économie et gestion 2011 |
B) La spécificité de la population en filière professionnelle dans le secteur tertiaire.Deux méthodes d'acquisition du savoir cohabitent : L'alternance et la formation initiale. Ces méthodes sont structurées depuis 1950. Chaque courant pédagogique a développé ses propres valeurs. Leurs points communs sont tout d'abord une image négative de la formation professionnelle et un recrutement dans ces filières suite à un échec scolaire ou décrochage.Gilles Moreau nous a proposé une classification10(*). A. Polymorphie de l'apprentissageSuite à la réforme de 1987, l'apprentissage s'est hiérarchisé. L'apprentissage concerne aussi bien les diplômes de niveau 5 que les diplômes d'ingénieur. Cette réforme a séduit une nouvelle typologie d'élèves et changé quelque peu son image. La volonté républicaine a haussé le niveau des étudiants entrant dans l'apprentissage. Auparavant les élèves de C.A.P arrivaient dans ces filières en 5 ème, aujourd'hui les élèves arrivent en première année de C.A.P au sortir de la troisième. Ces apprenants ayant un curriculum réel plus important ont plus de chance de réussir dans leur diplôme mais surtout aussi de poursuivre leurs études. L'apprentissage salarié s'est scolarisé ce qui accru sa forme scolaire. L'apprentissage est composé en deux niveaux, le baccalauréat est une frontière sociale nette. La polymorphie de l'apprentissagese caractérise à trois niveaux : · Le premier cas de figure concerne des étudiants dont le niveau est correct mais vise par l'apprentissage une entrée dans l'entreprise. Ils n'ont pas un rapport négatif à l'école. · A l'opposé, certains élèves doivent y trouver leur trajectoire pour une intégration sociale. Ayant un rapport négatif au savoir, leur objectif est de rejoindre un groupe social ou il pourrait développer leur propre identité. Ils ont perdu le sens de l'école, ne savent plus pourquoi ils s'y rendent. L'enjeu de ce changement de trajectoire est d'échapper au système scolaire, la formation par elle-même n'est pas au centre de ce débat-là. · Entre les deux, les élèves généralement du niveau IV ont un enjeu de formation. Le système d'apprentissage n'aborde pas les valeurs républicaines. Tout d'abord, le monde de l'apprentissage est un micro-marché du travail et les sélections se font par des entreprises et des recruteurs et malheureusement les étudiants sont soumis au recrutement du système productif. C'est un fait établi que l'apprentissage est un monde de « blanc »10(*). Outre la ségrégation à l'embauche, le monde immigré n'a pas intégré le monde de la formation professionnelle comme une forme de scolarisation. Une autre catégorie est sous-représentée dans l'apprentissage est celle des femmes de par le nombre de filières proposées mais aussi surtout par le genre marqué des formations surtout au niveau IV et V. L'apprentissage au cours de ces dernières années a retrouvé une légitimité auprès des étudiants et devient de plus en plus une orientation choisie. L'attractivitérenouvelée de l'apprentissage se retrouve autour de deux valeurs historiques et une nouvelle catégorie est apparue depuis peu. Gilles Moreau a dressé une polymorphie de l'apprentissage dans son livre le monde apprenti et lors de ses interventions les présente comme telle11(*). v Une socialisation dans les familles desindépendants. Traditionnellement, les élèves du milieu indépendants ont été sur-représentés dans cette formation. La proximité de l'habitus familial soit du métier ou du cursus est une cause certaine de cette sur-représentation. Les élèves sont d'ailleurs des élèves de niveau correct qui ont choisi cette orientation. Ils ont d'ailleurs de meilleurs résultats à l`école aux examens et poursuivent mieux leurs études. Le fait de connaitre l'environnement professionnel de la formation est une cause réelle et sérieuse de réussite. v L'anti intellectualisme populaire Les élèves sont dans un refus de l'intellectuel que ce soit par un héritage familial ou un rejet personnel. L'anti intellectualisme populaire a un rapport particulier au savoir théorique et favorise la pratique. C'est un public qui ne trouve pas de sens à l'école. Ils ne sont pas forcément des mauvais élèves, ils gèrent juste leur travail pour éviter d'être ennuyés par l'établissement. IL y a chez ces apprenants une sacralisation de l'expérience du concret chez ces élèves qui prônent le résultat. v La réappropriation du modèle lycéen Trois mutations ont permis l'émergence de ce nouveau profil d'étudiant. Tout d'abord, l'étudiant revendique le droit à une vie privée juvénile. La jouissance de cette vie privée pose le problème de l'autonomie et l'indépendance financière de ces étudiants. Cette dépendance financière est accentuée parl'allongement de la scolarisation. Le dispositif de l'apprentissage est une solution légitimisante et une réponse à cette problématique de scolarisation. Ces élèves en décrochage retrouvent un intérêt pour accomplir leur formation. Retrouvant ainsi leur pouvoir de consommateur, ils peuvent se réintégrer dans le système éducatif. Les filles ont un rapport différent avec leur maitre d'apprentissage. Elles établissent leur relation sur une transmission du savoir, l'acquisition d'un métier d'une compétence. Les étudiantes ont comme pour objectif de trouver un emploi. Pour les garçons, la relation s'établit sur des échanges salariaux (conditions de travail.....). Au contraire des filles ou l'évaluation du maitre d'apprentissage se fait sur sa capacité à transmettre, les garçons cherchent une relation amicale et adulte avec leur responsable. * 10 * 10
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