IV- Problématique
La problématique est selon Raymond Quivy et
Luc Van Campenhoudt (1995 : 85)
« L'approche ou la perspective théorique qu'on décide
d'adopter pour traiter le problème posé par la question de
départ ! ». Elle nous oriente de ce fait sur la
manière d'interroger les phénomènes que nous
étudions dans le cadre de notre recherche. Ainsi, nous dirons que de
manière générale notre recherche tente dans une approche
historique d'étudier les raisons déterminantes de la
non-publication des nouvelles liées aux revendications de
souveraineté au Cameroun entre 1946 et 1957. Il s'agit dans cette
recherche de sortir d'une histoire récit ou événementielle
pour poser le problème de la non-couverture par les journaux camerounais
des événements liés aux revendications
indépendantistes. Cette posture nous commande d'adopter l'approche
théorique de l'école historiographique des Annales qui indique de
sortir de l'histoire récit pour se pencher vers une « histoire
problème » et surtout le modèle prôné par
un de ses tenants, Marc Bloch qui recommande la recherche de causes pour
expliquer les phénomènes ou les faits historiques et de s'ouvrir
aux autres sciences pour trouver des réponses aux questions
posées. C'est pour cela que ce travail amène à poser le
problème des raisons de la non-couverture des événements
liés aux revendications indépendantistes par les organes de
presse écrite pendant la période de décolonisation.
De ce qui précède, on peut dès lors
formuler nos questions de recherche.
Questions de
recherche
Si nous convenons avec Marie-Fabienne Fortin (1996 :51)
qu' « une question de recherche est une interrogation
explicite relative à un domaine que l'on désire explorer en vue
d'obtenir de nouvelles informations », nous pouvons donc
formuler notre question principale de la manière suivante :
Pourquoi les journaux camerounais ne publiaient-ils
pas les informations liées aux revendications d'indépendance
formulées par les nationalistes ?
Une réflexion préalable semble indiquer
que les raisons de la non-publication par les journaux des sujets liés
aux réclamations de l'autonomie complète du Cameroun sont propres
à chaque catégorie d'organe de presse. Une catégorisation
à établir en fonction de l'origine de leurs moyens de production.
Ce qui peut donc servir de guide à la formulation des questions
secondaires qui soutiennent cette interrogation principale.
Questions
secondaires
Les questions secondaires de ce travail sont formulées
ainsi qu'il suit:
1- La non-publication par les organes de presse des sujets
liés aux réclamations de souveraineté est-elle
causée entre autre par le soutien que les journaux publics apportaient
à une administration coloniale soucieuse de maintenir sa présence
au Cameroun ?
2- Une autre cause de la non-publication par les journaux des
sujets concernant les revendications d'autonomie est-elle le soutien que les
organes de presse qui appartenaient aux hommes politiques français
vivant au Cameroun apportaient à leurs promoteurs
anti-indépendantistes ?
3- Les pressions exercées par l'administration
coloniale sur des journaux constituent-elles également l'une des raisons
déterminantes du silence observé par ceux-ci sur des faits
liés aux réclamations indépendantistes ?
4- Le souci des hommes d'affaires de satisfaire et de
conserver leur clientèle d'origine française peut-il
également être une cause de la non-publication par les journaux
des faits d'actualité concernant les réclamations de
souveraineté formulées par les nationalistes?
Une réflexion menée sur ces questions nous
permet dès lors de formuler les hypothèses suivantes :
Hypothèses de
recherche
L'hypothèse selon Madeleine Grawitz (1990 :9) est
« une proposition de réponse à la question
posée ». Ainsi nous allons formuler nos hypothèses
de la manière suivante:
Hypothèse
principale
Si les organes de presse ne publiaient pas
les informations liées aux revendications d'indépendance c'est
non seulement parce que certains soutenaient leurs propriétaires qui
étaient anti-indépendantistes mais aussi en raison des
contraintes auxquelles d'autres faisaient face.
Hypothèses
secondaires
1- La non-publication par les organes de presse
des sujets liés aux réclamations de souveraineté est
causée entre autre par le soutien que les journaux publics apportaient
à une administration coloniale soucieuse de maintenir sa présence
au Cameroun.
2- Une autre cause de la non-publication par les
journaux des sujets concernant les revendications d'autonomie est le soutien
que les organes de presse qui appartenaient aux hommes politiques
français vivant au Cameroun apportaient à leurs promoteurs
anti-indépendantistes.
3- Les pressions exercées par
l'administration coloniale sur des journaux constituent également l'une
des raisons déterminantes du silence observé par ceux-ci sur des
faits liés aux réclamations indépendantistes.
4- Le souci des hommes d'affaires de satisfaire et
de conserver leur clientèle d'origine française est
également une cause de la non-publication par les journaux des faits
d'actualité concernant les réclamations de souveraineté
formulées par les nationalistes.
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