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La presse écrite au Cameroun à  l'ère des revendications d'indépendance:approche historique

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par Alain ASSOMO
Université de Yaoundé II Cameroun - Master II recherche en sciences de l'information et de la communication 2010
  

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CHAPITRE QUATRE :

LA DESCRIPTION PAR DES SOURCES DE L'ATTITUDE DES AUTORITÉS À L'ENDROIT DES JOURNAUX ÉDITÉS PAR LES NATIONALISTES

À la faveur de l'application au Cameroun de la loi française du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse et avec le déclenchement du processus de décolonisation, des nationalistes vont fonder des organes de presse. Le but de ces journaux d'opinion est bien évidemment de les accompagner dans leur lutte pour l'obtention de la souveraineté du pays. Ce chapitre entend présenter les informations fournies par les sources consultées au sujet de l'attitude des autorités coloniales après les dénonciations publiées dans les journaux fondés par les nationalistes. Parmi les organes de presse appartenant aux nationalistes entre 1946 et 1957 et dans lesquelles sont publiées des dénonciations de la présence coloniale , on peut citer : La voix du Cameroun (fondée par l'UPC), L'étoile (fondée par l'UPC), les cahiers upécistes (fondé par l'UPC), Kamerun mon pays (Fondée par M. Ndjeng Jean), Le flambeau (fondé par M. King John), Le kwifo (fondé par le « Kumzse), La vérité (fondée par la Jeunesse Démocratique du Cameroun), Lumière (fondé par l'UPC)... De ces différentes publications, les plus importantes semblent être La voix du Cameroun et Kamerun mon pays. Il s'agit donc de montrer l'attitude de l'administration coloniale après les écrits contenus dans les journaux La voix du Cameroun et Kamerun mon pays. Pour ce faire, il sera d'abord question de présenter l'intérêt porté aux réclamations indépendantistes par les publications des nationalistes (section I), ensuite présenter les informations fournies par les sources consultées sur l'attitude des autorités coloniales après la publication dans les colonnes de La voix du Cameroun (section II) et de Kamerun mon pays (section III) de certains articles dénonçant la présence française au Cameroun.

Section I- L'intérêt porté aux réclamations indépendantistes par les publications des nationalistes 

Cette section entend montrer que les journaux édités par les nationalistes s'intéressaient aux sujets d'actualité liés aux réclamations de souveraineté et accompagnaient les indépendantistes dans cette quête de l'autonomie complète du Cameroun. Pour y parvenir il sera d'abord question de présenter les périodiques qui nous servent d'illustration (paragraphe I) et ensuite d'indiquer les principaux événements concernant les revendications de souveraineté qui ont été couverts et relayés par lesdits journaux (paragraphe II).

I-1 : Identification des journaux publiés par les nationalistes

Il s'agit dans ce paragraphe de procéder à la présentation des deux organes de presse qui nous servent d'illustration parmi les journaux édités par les indépendantistes. C'est en septembre 1949 que l'Union des Populations du Cameroun fonde à Douala le journal La voix du Cameroun (La voix du Cameroun No001, septembre 1949 :1). Cet organe de presse est un mensuel et il a pour sous-titre jusqu'en décembre 1955 « Organe de l'Union des Populations du Cameroun, section camerounaise du Rassemblement Démocratique Africain ». Dès janvier 1956, avec l'adoption de son nouveau design et suite à l'interdiction de l'UPC, le sous-titre de La voix du Cameroun devient « Organe central de l'Union des Populations du Cameroun ». Le journal est mensuel et coûte 15 francs à l'intérieur du Cameroun et 20 francs à l'extérieur du pays. Son siège est à New-Bell à Douala. Le tirage moyen de cette publication est de 3000 exemplaires. Il est édité en noir et blanc. Ce support d'information est imprimé sur quatre pages sur un format de dimension 410x290 mm de sa fondation jusqu'en 1955 et est tiré sur offset. Mais dès 1956, il est ronéotypé et son format a désormais une dimension de 290 x210 mm. Le journal continue de paraître sous maquis malgré l'interdiction du parti en 1955. Plusieurs responsables de l'UPC ont occupé le poste de Directeur-gérant de La voix du Cameroun. Il s'agit respectivement de MM. Ernest Ouandié de 1949 à 1952, Abel Kingué de 1952 à 1955 et Joseph Innocent Kamsu dès janvier 1956. Dans son contenu le journal présente plusieurs rubriques notamment :

· « Editorial » : Ici la position du journal est donnée sur un sujet d'actualité ;

· « Nouvelles » : Il s'agit de nouvelles du pays, le plus souvent l'action des indépendantistes sur le terrain et les agissements des autorités coloniales ;

· « Page humoristique » : Celle-ci traite des sujets d'actualité sous forme d'humour et est animée par un rédacteur qui a pour pseudonyme « The observer ».

D'autres articles ne rentrant pas dans des rubriques précises sont également publiés dans les colonnes de ce périodique.

Quant au journal Kamerun mon pays, il est fondé en janvier 1956 à Douala (Kamerun mon pays, édition No001 du 4 janvier 1956). Il a pour sous-titre « Organe progressiste d'informations ». À son lancement il est trihebdomadaire, paraissant le mardi, le jeudi et le samedi. Mais en octobre 1956, il change de périodicité et devient quotidien dans sa nouvelle version. Le journal est ronéotypé et est édité sur un format de dimension 290 x210mm. Il a un tirage moyen de 1000 exemplaires et a 4 pages même si la densité de l'actualité amène parfois ses promoteurs à le produire sur 6 ou même 8 pages. Le journal Kamerun mon pays a pour Directeur - gérant M. Ndjeng Jean jusqu'en octobre 1956 et à partir de cette période, ce dernier est remplacé par M. Zambo Jean - Paul. Le Rédacteur- en-chef de cette publication est M. Jean Marie Manga. Son siège est à Akwa à Douala et il coûte 10 francs. Outre l'éditorial généralement signé du Rédacteur-en-chef, les rubriques de ce journal sont :

· « Evénement » qui publie le fait marquant du moment ;

· « Dernière heure » qui est rédigé sous forme de brèves. Ce sont des nouvelles de l'actualité qui ne font pas l'objet de commentaires ;

· « Tribune » : Cette rubrique est rédigée par les lecteurs et donne l'occasion à l'un deux de s'exprimer sur un sujet d'actualité ;

· « Il semble » : Cette rubrique est destinée à faire des commentaires sur les agissements des autorités coloniales à l'endroit des nationalistes ;

· « Communiqués » :C'est une rubrique consacrée aux annonces diverses.

Des articles ne rentrant pas dans une rubrique précise du journal sont également publiés dans le journal.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote