METHODOLOGIQUE
Nous nous proposons, avant de présenter et justifier la
démarche méthodologique que nous avons adoptée, de faire
un briefing de l'ensemble des documents que nous avons parcourus et qui nous
ont inspiré tout au cours de notre travail.
En effet, au bout de nos multiples lectures, nous avons
constaté que, malgré les contextes de mondialisation et de
libéralisme économique actuels, les pratiques de RSE restent
dominées par deux grands penchants. D'un coté, nous avons des
entreprises qui pratiquent des activités de RSE par ce qu'elles sont
régies par des lois : on dit alors que la RSE a une dimension
légale qu'on a attribué à l'origine aux entreprises
européennes. De l'autre, nous avons des entreprises qui mènent
leurs activités de manière volontaire soit par culture, soit par
citoyenneté : on dit alors que la RSE a une dimension normative
qu'on attribue aux entreprises américaines. Nous avons aussi
constaté que, de toutes les catégories de RS proposées par
différents auteurs, celles proposées par A.B. CARROLL en 1979
sont les plus génériques et englobent toutes les autres. Il
s'agit des responsabilités discrétionnaires, éthiques,
légales et économiques. En outre, nous avons constaté que
la RSE pouvait être appliquée aussi bien en interne (politique des
ressources humaines) qu'en externe (ensemble de toutes les parties prenantes et
l'environnement dans son ensemble).
Ainsi, après avoir constaté un certain nombre
d'actions contradictoires aux exigences de responsabilité
sociétale, pour le cas typique des entreprises étudiées,
nous nous sommes fixés pour objectif principal, de caractériser
la responsabilité sociale des entreprises au Cameroun. Cet objectif
repose sur le fait qu'une entreprise qui se veut socialement responsable doit
pouvoir intégrer dans ses comportements et ses politiques, de
manière délibérée, le progrès
économique et social dans le respect et la préservation de
l'environnement.
Cependant, les entreprises confondent très souvent ces
trois notions qui en fait sont les piliers du DD (économique, social et
environnemental). Cette confusion proviendrait de la difficulté
éprouvée, aussi bien par les chercheurs que par les praticiens,
à assumer les paradoxes générés par le management
responsable. Que dire par exemple, d'une entreprise qui met ses ouvriers ou
employés en chômage technique et se livre paradoxalement à
des activités de mécénat et de philanthropie ?
La démarche méthodologique que nous avons
adoptée a donc pour objet, de découvrir la réalité
de la responsabilité sociale au sein des entreprises et d'en ressortir
les spécificités pour le cas typique des entreprises
étudiées. Mais avant, nous présentons d'abord le canevas
de notre recherche.
I - 1 - Méthode d'investigation et justification du
choix de la méthode
Un travail de recherche, quelque soit le domaine, doit
pouvoir répondre à trois questions fondamentales :
Quoi ? Pourquoi ? Et comment ? Dans le cadre notre recherche,
nous avons déjà apporté une réponse à la
première question, car il s'agit des pratiques de responsabilité
sociale des entreprises camerounaises. S'agissant du
« pourquoi », l'étude qualitative est la mieux
indiquée pour apporter des éléments de réponse. A
cet effet, nous avons ciblé les entreprises du secteur industriel comme
champ d'investigation.
I - 1 - 1 - La recherche qualitative :
Comprendre les comportements des entreprises
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