Chapitre II
LA RESPONSABILITE SOCIALE DE L'ENTREPRISE :
UNE EXIGENCE CONCRETE INCONTOURNABLE ET UN
BESOIN CROISSANT D'HARMONISATION
DES
PRINCIPES
INTERNATIONAUX.
Pour les défenseurs de la RSE, la demande sociale est
désormais pour les grandes entreprises comme pour les PME, telle
qu'elles ne peuvent se couper de cette nouvelle exigence de RSE qui influe
directement sur leur vente et leur rentabilité à moyen et long
terme. La demande d'un nombre de consommateurs solvables avec la montée
en puissance de l'achat éthique ou de consommation durable, impose peu
à peu une transparence et une traçabilité des actions
menées (C. Jolly, 2006). Les dirigeants de l'entreprise
doivent par conséquent démontrer une performance à long
terme y compris sur le terrain social et environnemental. Cet engagement permet
de mesurer l'adaptabilité de son modèle qui ne peut se limiter
uniquement à des considérations purement financières et
économiques dans une logique trop simpliste de maximisation du profit
à court terme. Dans une économie fortement globalisée et
concurrentielle, la capacité de l'entreprise à intégrer
des données relatives à son environnement devient la clef de sa
stratégie voire de sa survie.
La multiplication des expériences concrètes de
RSE notamment en Europe mais également dans le monde indique
désormais qu'il s'agit, plus d'un mouvement de fond irréversible,
que d'un effet de mode passager aux seuls relents médiatiques
(T. Berns & P-F. Docquir, 2007). Il existe un consensus
sur une approche large de la responsabilité sociale. En effet, la
déclaration adoptée en Juin 2008 à Genève par la
Conférence internationale du travail sur la justice sociale
pour une mondialisation équitable retient aussi une approche large de la
responsabilité sociale. Elle souligne en particulier que la violation
des droits sociaux ne peut être utilisée comme avantage
comparatif. Les Nations-Unies, proposent aussi une approche holistique pour la
responsabilité des entreprises en matière de droits de l'homme
(V. Spidla, 2008). Cette approche a très naturellement
reçu le soutien des vingt-sept États Membres de l'Union
européenne, puisque cette approche large est aussi l'approche
européenne. Les pratiques de RSE ont en effet besoin de politiques qui
favorisent leur développement. Il s'agit de politiques adaptées
au contexte économique et social, fondées sur la confiance. Dans
les pays à faible gouvernance, seules des politiques ambitieuses de mise
sur pied de procédures de contrôle entraîneront un cercle
économique vertueux.
La mondialisation de l'économie est si avancée
aujourd'hui que la réussite de chaque ensemble régional est
liée à la réussite de tous les autres. Par ailleurs, le
poids croissant des entreprises des pays émergents montre bien que la
Responsabilité Sociale des Entreprises ne peut plus être un sujet
limité aux seuls pays développés. Il est donc absolument
nécessaire que les pays émergents ne restent pas en dehors de ce
mouvement qui conduit à une harmonisation des pratiques internationales
de RSE. Harmonisation dont l'application est rendue plus aisée par la
prise en compte des lois des institutions internationales en matière de
RSE et de développement durable.
Dans nous présentons dans un premier temps les enjeux
de la RSE, les risques liés à la RSE en tant que composante du
management d'entreprise et les avantages potentiels d'une telle
responsabilité de l'entreprise dans un contexte de mondialisation. Dans
un deuxième temps, nous allons présenter les différentes
institutions internationales qui jouent un rôle substantiel dans la mise
en oeuvre et le développement d'actions RSE au sein des entreprises.
Section I : POLITIQUE DE RESPONSABILITE SOCIALE
DES ENTREPRISES :
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