Le fondement de l'ordre social et politique chez Jean- Jacques Rousseau. Une lecture de " du contrat social "( Télécharger le fichier original )par Oscar OMARI NGABO Institut supérieur de philosophie et de théologie de Kolwezi RDC - Graduat en philosophie 2007 |
I.3 ETAT DE NATURE, UN ETAT FICTIFL'état de nature, en soi, n'a jamais existé. Il n'est pas à prendre pour une vérité historique car, l'homme est naturellement social et politique. Il a toujours besoin de l'autre par le fait qu'aucun homme ne se suffise16(*). D'ailleurs, les recherches scientifiques nous éclairent là-dessus dans la mesure où elles construisent des raisonnements hypothétiques et conditionnels; plus propres à éclaircir la nature des choses, qu'à en montrer la véritable origine. Ainsi, « L'imaginaire ne renvoie pas aux choses du monde, chez Rousseau, mais d'abord à l'existence [...], l'imaginaire est ouverture de l'existence et de la pensée à la tâche primordiale qui est de vivre selon la destination naturelle. Ouverture, en elles, de la dimension la plus essentielle : la dimension morale. Un imaginaire donc, ou plutôt une idée, au sens que ce terme va prendre chez Kant : un élément régulateur de l'action et de l'existence »17(*). CONCLUSION
Dès lors que l'homme a quitté l'état de nature, dans lequel il vivait libre, oisif et paisible, l'homme tombe de façon irréversible dans l'histoire, avec son cortège de maux : le développement des sciences et des lettres, façade brillante qui cache la corruption profonde des moeurs, induit inégalité et par conséquent, servitude et malheur dans une civilisation dépravée. En effet, faute d'un retour impossible à l'âge d'or, Rousseau va maintenant tenter de retrouver, dans le domaine collectif, une nouvelle liberté. Ce sera le dessein de Contrat social. L'état de nature, loin d'être une réalité, devient le moment où chaque homme cherche à se conserver à tout prix au nom d'une prétendue égalité sociale. C'est la période de la guerre de tous contre tous. Mais vu que l'être humain est intelligent et rationnel, il doit assumer sa condition présente, en la transcendant, en vue de se réaliser. Cet homme devra passer, en effet, par trois stades : le premier est celui de la prise de conscience qu'il doit être en contact avec ses semblables; le deuxième est celui de la vie communautaire qui, à force de se côtoyer, a créé des luttes permanentes et des vengeances entre les hommes- c'est la période pendant laquelle chacun cherche à se conserver. Le troisième, enfin, c'est l'avènement du contrat social où chaque homme adhère volontiers à la volonté générale qui le rend libre et assure l'ordre social et politique, et lutte contre la guerre perpétuelle, la guerre civile.
* 16 ARISTOTE, La politique, Paris, Gonthier/PUF, 1983, pp.16-17. * 17 CHIRPAZ, F., Op. Cit., pp.28-30. |
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