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Les partenariats publics privés santé comme outils d'amélioration de la responsabilité sociétale des entreprises au Sénégal

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par Bidossessi Gwladys ADANDEDJAN
Ecole supérieure polytechnique- Université Cheikh Anta Diop - Master commerce et management des affaires internationales 2011
  

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B- APPROCHES

La diversité des approches théoriques de la RSE témoigne de la complexité de ce concept souvent étayé par des thèses contradictoires.

Les analyses et les réflexions de Capron et Quairel (2007) sur la RSE permettent de distinguer deux grandes approches de la RSE : l'approche anglo-saxonne et l'approche latine. La première approche part du principe selon lequel la RSE est un engagement volontaire des entreprises et qu'on peut faire confiance au marché pour réguler ce volontariat. A l'opposé, la seconde l'envisage plutôt comme une contrainte, une obligation, un devoir des entreprises à s'engager envers la société, dans un cadre règlementé par l'Etat.

La RSE se caractérise par deux conceptions: la conception normative où l'entreprise se voit prescrire ce qu'elle doit faire concrètement en matière de RSE, et la conception analytique qui explique la stratégie de mise en place d'une politique de RSE, les motivations et les démarches des entreprises dans le cadre de la mise en oeuvre de la RSE.

Le cadre théorique de la RSE se divise également en trois approches assez nettement délimitées : la vision néolibérale, réticente vis-à-vis de la notion de RSE ; la conception en termes de parties prenantes5 (stakeholders) ; enfin la perspective institutionnaliste.

Prônée par Milton Friedman qui est à l'origine de cette approche, la vision néolibérale fut pendant longtemps le concept dominant connu sous le nom de Shareholder model ou du Profit-centred model6. Pour Friedman (1970), l'entreprise est responsable uniquement devant les actionnaires, et doit par conséquent pour satisfaire ces derniers, se concentrer sur la réalisation de ses objectifs de profit, et non chercher à faire du social. L'argument principal qui soutient cette approche est qu'en faisant du profit, l'entreprise contribue indirectement à la croissance économique et à la création d'emplois, et donc d'une certaine façon, est déjà socialement responsable.

Mais les scandales économiques et écologiques des années 80 - 90 remettent en cause cette approche, prouvant le caractère potentiellement dommageable des activités des entreprises à la société, et donc la nécessité, pour elles, de prendre en compte non seulement le profit, mais aussi les sphères sociales et environnementales.

5 Les parties prenantes (théorie de stakeholders) d'une entreprise sont les acteurs avec lesquels ces dernières est en relation. On distingue les parties prenantes internes (actionnaires, salariés, syndicats) et les parties prenantes externes (Etat, ONG, etc.)

6 Shareholder désignant les détenteurs d'actions. Ce modèle s'oppose à celui de stakeholders, car ici l'entreprise se limite et se concentre seulement à la satisfaction des intérêts de ses actionnaires, et non des autres parties prenantes.

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L'approche par les parties prenantes (approche contractuelle ou approche par les stakeholders) quant à elle, promue activement par Freeman, est celle qui domine actuellement les travaux sur la RSE. Freeman (1984) propose une autre conception, opposée à celle de Friedman. L'entreprise doit désormais être considérée, non plus comme une unité dont l'activité est seulement orientée vers la production et le profit, mais comme un noeud de contrats, qui associe les parties prenantes, avec lesquelles, elle tisse des liens pour assurer son développement et sa survie.

Cela signifie que l'entreprise ne s'auto suffit pas et par conséquent ne doit pas orienter toutes ses activités uniquement vers un seul but : le profit. Elle ne peut pas se replier sur elle-même sans tenir compte de la société dans laquelle elle opère. Elle doit être responsable envers tous ceux qui ont des enjeux dans les affaires qu'elle mène, qu'il s'agisse d'individus, de groupes d'individus ou de la société dans son ensemble.

Cette approche présente aussi ses limites : primo, les grilles d'analyse7 qu'elle propose nécessitent l'omniprésence des entreprises, qu'elles aient toutes les informations possibles sur les parties prenantes. Secundo, elle tend à occulter les rapports de force qui existent entre les entreprises et leurs parties prenantes.

Enfin, l'approche institutionnaliste ouvre des perspectives nouvelles dans le domaine de la RSE. Elle reste dominée par la théorie des parties prenantes, mais, à la différence qu'elle intègre les rapports de force entre les parties prenantes, et prend en compte les questions d'éthique et de morale.

L'approche institutionnelle, met en évidence la nécessité d'un cadre institutionnel pour armer les dispositifs de la RSE8. Ainsi, la RSE devient une préoccupation cadrée et gérée dans un échelon macroéconomique, et non plus reposant sur des capacités individuelles des entreprises à l'échelle microéconomique.

7 Grille d'analyse basée sur le rôle évolutif des institutions formelles (acteurs publics ou privés, réglementation, etc.) ou informelles (valeurs, croyances, etc.).

8 Nicolas Postel et Richard Sobel (2011)

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo