CONCLUSION
Au terme de nos investigations, il ressort qu'au
Sénégal, des entreprises dans l'accomplissement de leur
responsabilité sociétale et environnementale, entreprennent des
actions pour améliorer la santé de leur personnel mais aussi des
populations environnantes.
Ces actions regroupent : des dons de médicaments ; des
actions de prévention de maladies (des campagnes de sensibilisation et
d'informations sur le paludisme et le sida des dépistages de maladies
telles que le sida, la tuberculose, le cancer, des dons de préservatifs
et de moustiquaires imprégnées) ; des campagnes d'informations et
de communication sur la santé de la reproduction et le planning familial
; des campagnes de vaccination, des programmes de vaccination, des projets
d'amélioration de l'état nutritionnel des enfants en âge
scolaire, des financements d'équipements et matériels
médicaux.
Dans la mise en oeuvre de ces actions, elles s'associent de
façon ponctuelle aux acteurs publics, mais cette forme de collaboration
ne saurait être qualifiée de PPP Santé, car ces
partenariats pour la majorité, ne sont pas formalisés, ni n'ont
une durée significative dans le temps. Autrement dit, les entreprises
n'ont pas vraiment une expérience en termes de PPP Santé.
Les enseignements à tirer de ces résultats
concernent la façon dont le Ministère de la Santé doit
s'organiser pour promouvoir avec succès les PPP Santé
auprès des entreprises.
Une première leçon à dégager est
que les entreprises sont ouvertes à une éventualité de PPP
Santé avec le Ministère, mais elles ne connaissent pas vraiment
ses priorités en matière d'objectifs liés à la
santé. Il revient donc au Ministère de la Santé de mettre
en oeuvre une politique de communication avec le secteur privé, pour
l'amener au même niveau de compréhension des enjeux liés
à l'atteinte des OMD santé pour 2015, à travers la
création d'un espace ou cadre de dialogue permanent.
Deuxième leçon, les domaines de partenariat
à privilégier sont ceux qui respectent la double coïncidence
des intérêts du public et du privé. Les résultats
ont permis de savoir que ces domaines sont surtout ceux du paludisme et du VIH
Sida. Pour ce qui concerne les mortalités infantiles et maternelles, qui
sont moins prises en compte par le privé, le Ministère pourra
attirer leur attention par des communications sur les écarts entre les
performances réalisées dans le domaine et les résultats
souhaités.
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Enfin, les propositions du ministère pour susciter
l'intérêt des entreprises à ce concept, doivent êtres
concrètes et sur des bases écrites, par exemple à travers
des conventions à soumettre au privé. Ceci présente le
double avantage de gagner en temps et de montrer au privé les
caractères sérieux et opérationnels de l'initiative.
Le présent travail, pour des contraintes de temps et
d'indisponibilité des entreprises, a eu la faiblesse de ne prendre en
compte dans les investigations, qu'une dizaine d'entreprises. Dans ces
conditions, il n'est pas encore possible de généraliser ses
résultats à tout le secteur privé quand bien même
les structures choisies sont de très grosses sociétés dans
le parc des entreprises sénégalaises.
Il est donc clair que ces recommandations constituent juste
des pistes de réflexion pour le Ministère de la Santé
quant à la stratégie à adopter pour la promotion des PPP
Santé.
Ces pistes feront d'ailleurs l'objet d'approfondissement de la
réflexion après cette étude, surtout pour les questions
relatives aux stratégies à déployer et les
différentes modalités de PPP Santé à adopter.
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