B- SECTEUR PRIVE
Selon le document de la politique de contractualisation,
l'apport du privé en matière de santé, quoique non
négligeable, reste infime par rapport aux dépenses du secteur. Il
aurait été plus important si la politique de contractualisation
était bien mise en oeuvre, et si des cadres formels de collaboration
entre le public et le privé étaient créés et rendus
fonctionnels.
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Il est du ressort de l'Etat de fournir ce cadre, et d'inviter
les entreprises à coopérer avec lui, pour combler les attentes
relatives au domaine de la santé.
Dans bien de pays, les préoccupations publiques
relatives à la santé sont bien souvent prises en compte par les
acteurs du privé. Quelques exemples illustrent bien cet engagement du
privé pour la santé27 :
- au Pakistan, pour les maladies diarrhéiques, une
collaboration entre les fabricants de Sels de Réhydratation Orale (SRO)
et le Ministère de la Santé du Pakistan a permis la
commercialisation durable de SRO dans ce pays. Cela a allégé le
fardeau du gouvernement tout en garantissant l'approvisionnement continu et
l'utilisation des SRO ;
- en Amérique centrale, avec la politique nationale de
santé pour la lutte contre la malnutrition, des producteurs de farine de
maïs (ingrédient principal des tortillas qui constituent la
nourriture de base), ont accepté d'enrichir leur produit avec du fer
afin d'éviter les carences en fer dans la population visée ;
- pour la lutte contre le paludisme, avec la collaboration des
ministères de la santé et d'agences de communication de six pays
africains, les fabricants d'insecticide et de moustiquaires ont lancé
ensemble une campagne de promotion de moustiquaires imprégnées
d'insecticide pour la prévention du paludisme.
De pareilles initiatives, sont entre autres ce que le
gouvernement sénégalais, en particulier le Ministère de la
Santé, de la Prévention et de l'hygiène Publique, attend
du secteur privé : une réelle implication dans la
santé.
En promouvant les PPP, l'Etat souhaite que les entreprises
complètent le déficit public dans les dépenses de
santé en apportant des ressources (financières, humaines et
matérielles). Elles pourraient aussi faire bénéficier le
partenariat d'expériences, techniques et nouvelles approches de leurs
expertises, susceptibles d'être utiles au secteur sanitaire.
En somme, les acteurs publics et privés unis au sein
d'un PPP Santé ont chacun leur rôle à jouer. Celui de
l'Etat ou du secteur public en général tel que décrit plus
haut est de fournir le cadre général du partenariat, mais en
retour, ce dernier attend que les entreprises conjuguent leurs efforts aux
siens pour assurer l'efficacité du partenariat.
27 Frances Tain et Diane Bendahmane (2002)
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