5.7- Stratégies d'adaptation aux contraintes
hydriques
Les populations rurales de la commune de
Boukombé ne sont pas restés inactives face aux
contraintes hydriques auxquelles elles sont affrontées. Les
stratégies d'adaptation concernent surtout les pratiques culturales
largement épiloguées par GNITONA Patient (2000) et NATTA N. K.
Justin (1999). Ces stratégies sont de plusieurs ordres à savoir
:
5.7.1- Billonnage cloisonné
Les cloisons sont confectionnées perpendiculairement
à la pente afin de permettre à l'eau de pluie collectée
dans les sillons de s'infiltrer pour alimenter les cultures. Plus la pente est
forte, plus les cloisons sont rapprochées. Les cloisons sont en fait des
billons dont la hauteur est légèrement supérieure à
celle des autres (voir Figure 34).
Figure 34 : Schéma
du Billonnage cloisonné Source : PGRN,
1995, cité par GNITONA P. 2000, page 55.
L'installation a lieu en début de saison pluvieuse
(mai-juin ). Le dispositif reste en place sur une saison de culture. A chaque
nouvelle saison, il faut réarranger les billons. Elle permet selon les
paysans de freiner le ruissellement de l'eau en favorisant le
dépôt d'éléments nutritifs pour les cultures. En
freinant le ruissellement de l'eau de pluie, elle stagne dans les billons en
s'infiltrant progressivement pour alimenter les cultures.
5.7.2- Billons perpendiculaires et parallèles
à la pente
Lorsque la pente est faible ou nulle, les paysans font des
billons qui sont parfois gros ou minces. Ils sont disposés sous forme de
T (confère Figure 35). Dans le premier cas, les billons sont
orientés dans le sens contraire à la pente. Dans le second cas,
les billons sont parallèles à la pente. Ici, deux aspects sont
pris en compte par les paysans de l'Atacora en général et de
Boukombé en particulier: la taille des billons et leur orientation.
En effet, lorsque les billons sont perpendiculaires à
la pente et minces, le paysan prévoit ainsi une éventuelle
irrégularité des pluies au cours de la saison agricole. Autrement
dit, cette disposition permet à l'eau tombée si infime soit-elle
de stagner dans les sillons en s'infiltrant progressivement. Ceci
entraîne du coût une bonne alimentation des cultures. De
même, la réalisation des billons minces est une garantie
supplémentaire pour les cultures car leurs racines arrivent à
atteindre facilement les réserves d'eau.
La disposition des billons parallèles à la
pente favorise en cas de pluviométrie exceptionnelle,
l'évacuation des excès d'eau. Dans ce cas les billons sont gros.
La raison évoquée par les paysans est qu'elle évite le
pourrissement des racines et une destruction des billons en cas
d'inondation.
Figure 35: Un champ sur un flanc d'une colline
à Koutagou. Observez les billons perpendiculaires et
parallèles à la pente.
Source : Cliché IDIETI M. E. Boukombé
2003
Dans les zones sujettes à l'inondation, les paysans
font le buttage. Ici, la terre est amoncelée en buttes contiguës
disposées perpendiculairement ou parallèlement au sens de la
pente. Il empêche le pourrissement des racines des cultures en cas de
pluviométrie exceptionnelle.
L'eau est piégée entre les sillons des buttes.
En formant des cuvettes, une partie de l'eau s'infiltre pour alimenter la nappe
phréatique. L'eau restante permet aux buttes de garder longtemps leur
humidité en favorisant une bonne alimentation des cultures.
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