5. Communication soignant-soigné et
soigné-soignant
Le cahier de l'infirmière nous dit qu'au sein
de cette profession la communication est d'une densité importante. Ainsi
on trouve différents moyens qui permettent de véhiculer un
message. Cela s'effectue au travers « d'échanges, de transmissions,
des moyens de transport physique de personnes ou de moyens de transmissions par
des signes ou signaux acoustiques, vocaux, gestuels ». Cependant, il est
important de prendre en compte des paramètres qui altèrent la
communication (bruit par exemple). Des travaux ont été
établis par Weaver et Shannon, deux ingénieurs qui ont
émis le fait que lorsque l'on communique on trouve l'émetteur qui
transmet le message vers le récepteur. Ainsi, lors d'une relation de
soin, le livre « Penser autrement les pratiques infirmières pour
une créativité éthique24» nous dit que,
face à la maladie, « le soignant soit dans un agir compassionnel
». Cette attitude que le professionnel doit avoir est liée au fait
que l'on doit être dans une « perception de la dimension
émotionnelle du lien à l'autre, l'exigence rationnelle
d'universalité qui fonde la communauté humaine et une conception
radicale de l'altérité, inspirée d'Emmanuel
lévinas, qui oblige à assumer la responsabilité de l'autre
dans une relation de dissymétrie. Un livre de Pierre LEBEL nommé
« communication
24 Livre sous la direction de A.Bouvet et M. Souvage.
Imprimer en Belgique par Boeck et Larcier.
professionnelle de l'infirmière » expose
que la « finalité est majoritairement et devrait être
exclusivement de contribuer à restaurer la santé ».
L'objectif de cette finalité est réalisé par
l'infirmière puisqu'elle est la première interlocutrice du malade
et en particulier lorsqu'il n'y a pas de médecin disponible. Il permet
d'avoir une attitude de contribution à la santé du patient et de
« savoir écouter, porter une attention à la personne »
; cela se réalise autour de différentes « voies de
communication » telles que la voie visuelle, auditive,
kinesthésique...Tout ceci est le fondement de l'activité
infirmière, d'où l'importance de « se connaître et
connaître les autres », ce qui conduit à comprendre ce qui se
déroule, à en prévoir l'évolution et à
maîtriser les évènements.
Dans un rapport25 de la HAS qui a pour but
de favoriser la communication avec le patient, Ils émettent le fait que,
lorsque l'on établit la « démarche d'ETP », celle-ci
repose principalement sur une relation de soin, ce qui amène à
accorder « une place prépondérante au patient en tant
qu'acteur de sa santé ». Il est donc important d'utiliser des
techniques « d'écoute active, l'empathie », « une
attitude encourageante » ; cela va permettre au patient de se poser des
questions pertinentes, lui donner l'envie de « s'exprimer », de
« prendre des décisions », tout ceci dans l'objectif que se
crée un « climat de confiance ». Il est donc nécessaire
que le patient ait en face de lui un professionnel qui l'écoute, qui
entende ses questions, ceci dans le but de réaliser ce que l'on souhaite
que le patient acquiert. On peut aussi réaliser cela lors d'un «
entretien motivationnel, élaboration de diagnostic éducatif,
suivi éducatif » afin de « favoriser la communication et la
relation entre le professionnel de santé et le patient ». On pourra
ainsi anticiper dans le but « d'initier un changement chez le patient et
de soutenir sa motivation et celle de ses proches », tout au long de sa
prise en charge.
Ainsi, afin d'oeuvrer dans la construction de son
identité de professionnelle de santé tout au long de sa
carrière, Patricia Raffray avait porté l'accent, lors de notre
entretien, sur la formation continue qui permet d'avoir un savoir
supplémentaire, par exemple en matière d'éducation
thérapeutique pour mieux répondre aux attentes des
25 Structuration d'un programme d'éducation
thérapeutique du patient dans le champ des maladies chroniques
HAS-INPES/ Juine 2007.
patients et pour faire face à des
difficultés comme une masse d'informations que détient le
patient, mais aussi sur sa posture professionnelle.
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