2.2 - DESCRIPTION DES COLLINES ETUDIEES ET LEUR
DIMENSION HISTORIQUE
Nous avons effectué des descentes sur le terrain et
avons visité plusieurs collines dont nous vous donnons une description
sommaire de sept (figure 2.5, collines visitées) sur lesquelles nous
avons choisi de mener cette étude. Toutes ces collines appartiennent
selon la CUY, à la zone interdite de construction de type D. En effet,
la CUY définit quatre types de zones inconstructibles. Le type A
représente les rivières et bas-fonds. Le type B les espaces
routiers futurs ou existants. Le type C concerne les espaces ayant un statut de
zone industrielle. Le type D est celui dans lequel s'inscrivent les hauts
reliefs et les espaces ayant un statut d'espaces verts interdits de
construction. Malheureusement, rien n'est fait sur le terrain pour faire
respecter cette typologie.
2.2.1 - Mont Akok Ndoué : un massif
rocheux-forestier « étranglé »
Le mont Akok Ndoué s'étend de Nkolbisson
à Mendong. Il est à cheval entre les communes d'Arrondissement de
Yaoundé 7e (flanc Quest, côté Nkolbisson) et de
Yaoundé 6e (flanc Est, côté Mendong et Etoug-Ebé).
La rivière Mewoulou qui prend sa source au pied de cette colline
(Nord-Est), représente sa frontière naturelle au niveau
d'Etoug-Ebé. D'une altitude d'environ 970 mètres, il
possède trois grottes naturelles. Son nom, composé de « Akok
» (rocher) et de « Ndoué » (éperviers) en langue
locale (Ewondo), vient du fait qu'à l'époque, il y avait beaucoup
de rapaces qui vivaient dans l'une des grottes dont l'entrée
qu'empruntaient ces oiseaux pour accéder dans un véritable
labyrinthe rocheux est encore visible aujourd'hui (voir photo 2.1) sur le flanc
Sud-Est du côté de Mendong.
Figure 2.5 : Carte des collines étudiées
à Yaoundé. (Fékoua, 2010)
Photo 2.1 : Affleurement rocheux a Akok Ndoé.
(Source : Fekoua, décembre 2010).
Cette photo montre un aspect de l'affleurement rocheux au
lieu dit Akok Ndoué II (N : 03°51'07,9»E :
11°27'56,1»). Au centre de la photo, l'entrée de la grotte
qu'empruntaient les éperviers. On observe sur le rochée, des
groupements saxicoles et quelques grands arbres isolés qui
témoignent de l'existence de la foret sur ce sommet à une
époque.
D'après les informations recueillies auprès du
chef de bloc de Akok Ndoé II, les panthères vivaient sur la
colline jusqu'à une époque récente ; notamment jusqu'en
1973, année à laquelle il aurait lui-même tué le
dernier de ces fauves. Selon le même patriarche, il y a moins d'une
décennie (2005), le « Rocher des éperviers »
était le territoire d'un énorme gorille (dos argenté), qui
se baladait régulièrement entre les Monts Akok Ndoé et
Eloundem, distant d'environ 4km. Le massif est aujourd'hui complètement
cerné par diverses activités humaines qui l'étranglent et
le dénaturent complètement ; bien qu'au sommet, un lambeau de
forêt (gros arbres) est encore visible. Tout autour de ce massif, les
activités anthropiques sont perceptibles ; seuls d'importants
affleurements rocheux au Nord-Ouest (Nkolbisson) et au Sud-Est (Mendong),
empêchent la construction des maisons au-delà de 800
mètres. La figure 2.6 ci-dessous est un transect qui donne une
description verticale du Mont Akok Ndoué faite à partir des
observations sur le flanc Sud-est.
Pied du mont
Mi-pente (777m)
Versant
Sommet
(820m)
(700m)
Vallées
Etage
(660m)
(970m)
Boisement anthropique, arbres fruitiers
Végétation anthropique
Végétation
Rivière Nkounda
Groupement saxicole
Relique forestière
Champs, manioc, bananiers, arachides, avocatiers, chasse
Construction, élevage, carrière
Maison, école, église, centre santé,
boutiques, agriculture
Affleurement rocheux, chasse
Maison, école, église, centre santé,
boutiques
Occupation du sol/activité
Glissement de terrain, érosion
Erosion, feu de brousse
Chute de pierre
Eboulement de terrain
Inondation
Risque associé
Mont Akok Ndoé
Figure 2.6 : Description verticale
réalisée à partir du flanc Sud-est d'Akok
Ndoé.
(Enquêtes de terrain, décembre 2010).
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