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SOMMAIRE
COMPREHENSION DU SUJET 06
PREMIERE PARTIE : LE PERMIS DE CONSTRUIRE ET SES
DISPOSITIONS REGLEMENTAIRES ..........32
CHAPITRE I : LE PERMIS DE CONSTRUIRE ET SON ROLE
33
CHAPITRE II : LES DISPOSITIONS REGLEMENTAIRES DU
PERMIS DE CONSTRUIRE 42
CONCLUSION PARTIELLE. 52
DEUXIEME PARTIE : DESCRIPTION DE L'APPLICATION DU
PERMIS DE CONSTRUIRE DANS LES QUARTIERS DE LA RIVIERA PALMERAIE ET D'ABOBO
SAGBE ..........54
CHAPITRE III : LOCALISATION DES SITES D'ETUDE
55
CHAPITRE IV : LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUES DU
PROMOTEUR IMMOBILIER ET LE TYPE DE SUIVI EFFECTUE PAR LES AUTORITES DE CONTROL
DU PERMIS DE CONSTRUIRE 69
CONCLUSION PARTIELLE. 72
TROISIEME PARTIE : PRESENTATION ET DESCRIPTION DE
L'HABITAT ET DE LA STRUCTURE URBAINE A LA RIVIERA PALMERAIE ET A ABOBO SAGBE
..........73
CHAPITRE V : PRESENTATION ET DESCRIPTION DU
PAYSAGE URBAIN DES QUARTIERS DE LA RIVIERA PALMERAIE ET D'ABOBO SAGBE
74
CHAPITRE VI : LES PROBLEMES LIES A L'APPLICATION
DU PERMIS DE CONSTRUIRE. 93
CONCLUSION PARTIELLE. 95
CONCLUSION GENERALE. 97
BIBLIOGRAPHIE. 99
TABLE DES MATIERES. 106
ANNEXES. 112
DEDICACE
A Dieu le créateur et à tous ceux qui
ont placé leur confiance en nous particulièrement à mon
père Bohoussou Kouamé et à ma mère Kouassi Adjoua
Elise.
SIGLES ET ABREVIATIONS
AD : A
détruire
ADMCU : A Détruire
Ministère de la Construction et de l'Urbanisme
APU : Accord
Préalable d'Urbanisme
ARSO : Aménagement
de la Région du Sud Ouest
AVB :
Aménagement de la vallée du Bandama
BCET : Bureau Central
d'Etude Technique
BNETD : Bureau National Etude
Technique et de Développement
CIE : Compagnie Ivoirienne
d'Electricité
CNOA : Conseil National de
l'Ordre des Architectes
CU : Certificat
d'Urbanisme
FIAU : Fond
d'Investissement et d'Aménagement Urbain
GUFH : Guichet Unique du
Foncier et de l'Habitat
IGT : Institut de
Géographie
IRD : Institut de Recherche
et de Développement
MCU : Ministère de la
Construction et de l'Urbanisme
MCUH : Ministère
de la Construction, de l'Urbanisme et de l'Habitat
ONPC : Office Nationale de
la Protection Civile
PC : Permis de
Construire
POS : Plan d'Occupation du
Sol
PUD : Plan d'Urbanisme
Directeur
RGU : Règlement
Général d'Urbanisme
SETU :
Société d'Equipement des Terrains Urbain
SICOGI :
Société Ivoirienne de Construction et de Gestion
Immobilière
SODECI : Société de
Distribution Eau en Côte Ivoire
SOGEFIHA : Société de
Gestion et de Financement de l'Habitat
Avant- propos
Cette étude est un mémoire de maitrise ayant
pour sujet : « Gestion foncière et discipline
urbanistique en Côte d'ivoire : apports et limites du permis de
construire ». Il s'agit d'une étude qui vise à
mieux faire connaitre le rôle du permis de construire dans l'organisation
de l'espace urbain. Il s'agit pour nous d'abord de montrer les dispositions
règlementaires du permis de construire, de montrer comment ces
dispositions sont appliquées sur le terrain et enfin d'analyser les
conséquences de l'application du permis de construire en milieu
urbain.
La réalisation de ce document a été
possible grâce au concours de certaines personnes à qui nous
voudrions exprimer toute notre gratitude. Nous adressons nos sincères
remerciements au professeur ATTA KOFFI LAZARE, maitre de
conférences à l'IGT et vice doyen de l'UFR SHS. Directeur de ce
mémoire, il nous a enseigné le sens de la rigueur et nous
donné le goût de la recherche. Il nous a soutenus par ses conseils
et ses encouragements.
Nos remerciements vont aussi à l'endroit du Professeur
ALLOKO JEROME, Directeur de recherches et Directeur de l'IGT, au
Professeur KOBY ASSA qui a fait de nous des géographes du
21e siècle, au Professeur ANOH PAUL maitre de
conférences et chef du département de géographie, au
Professeur BIKPO CELINE, maitre de conférences et directrice de
la recherche à l'IGT, au Docteur OUSMANE DEMBELE, au Docteur
GOBE TERE au Docteur KABLAN JOSEPH, maitres assistants
à l'IGT, au Docteur COULIBALY KELEMORY, au Docteur LOBA
AKOU DON FRANCK-VALÉRY assistants à l'IGT, et à
MEMEL FREDERIC ARMEL doctorant à l'IGT.
Nous n'oublierons pas nos parents en particulier au docteur
YAO BERTIN assistant au département d'histoire grâce
à qui nous avons eu le courage et la force de faire des recherches,
à ERICK BOHOUSSOU, notre frère, à CHRISTELLE
BOHOUSSOU, REINE BOHOUSSOU, CLAUDINE BOHOUSSOU, FREZINELLE N'DOLLI, N'GAZA MARC
ARNAUD, nos soeurs, cousine et cousin.
Nous tenons également à traduire notre
reconnaissance à Mr CELESTIN
ADON et toute son équipe pour leurs
conseils, leurs soutiens techniques, à N'GUESSAN SANDRINE
JOËLLE, OHOUOCHI ROSELYNE DESIREE, KPOLO CHRISTIAN BERNARD,
KABRAN ESTELLE, YRO KOUALAÏ, DAGO OLIVIER, KOKO NATACHA,
ALIAGUI SOUALIO, à la grande famille de la JEUNESSE ETUDIANTE
CATHOLIQUE de Mermoz pour leur soutien.
Nous voulons enfin remercier notre ami et frère
DOUKOU LEBE OLIVIER et tous ceux qui nous ont apporté une
contribution à la conception de ce document. Que dieu lui-même
vous récompense.
I. COMPREHENSION DU SUJET ET QUESTION DE DEPART
Dans le souci d'offrir à tous un cadre de vie sain et
surtout de maîtriser les effets néfastes de la croissance urbaine
rapide, l'Etat de Côte d'Ivoire a opté pour une politique
dirigiste et contraignante en matière d'urbanisme et
d'aménagement des villes. Pour conduire cette politique, l'Etat a mis en
place des dispositions réglementaires relatives à la construction
et à l'occupation de l'espace urbain. Parmi ces dispositions, figurent
le permis de construire. Le permis de construire est une autorisation
administrative préalable à toute opération de construction
que l'Etat délivre à tout promoteur ou auto constructeur pour la
mise en valeur d'un lot. Cette autorisation a été
instaurée pour faire respecter les multiples règles d'occupation
de l'espace urbain en vue d'une organisation cohérente de l'espace. Mais
en dépit de cette réglementation contraignante, on assiste
à la prolifération de l'habitat spontané et surtout
à l'occupation lâche et anarchique de l'espace urbain. L'on
s'interroge alors : pourquoi cette situation ? Le permis de
construire joue-t-il son rôle ? Quels sont les apports et les
limites du permis de construire ?
Notre étude dont le sujet est : « Gestion
foncière et discipline urbanistique en Côte d'Ivoire :
apports et limites du permis de construire» veut donner des
réponses à ces interrogations.
II. REVUE DE LITTERATURE
Dans le but de mieux cerner et orienter notre recherche, une
revue de littérature disponible est nécessaire.
Le foncier et l'occupation de l'espace ont fait l'objet de
nombreuses études. Le permis de construire quant à lui n'a fait
l'objet d'aucunes études, ni de bilan afin de montrer ses limites et ses
insuffisances en matière de construction. La connaissance des notions
concernant la gestion foncière, la promotion immobilière, la
réglementation en matière de construction et la dynamique de
l'occupation de l'espace sont donc nécessaires à notre
étude.
1. Le foncier urbain ivoirien
La terre, on l'a souvent répété,
revêt en Afrique une importance toute particulière selon
El Hadji Mohamed Diop (1983). Cette importance capitale de la
terre dans les croyances traditionnelles Africaine, présente la terre
comme un bien sacré. En Côte d'Ivoire la gestion foncière
des années avant que le colonisateur n'arrive relevait d'une
collectivité de personnes dont le membre le plus âgé
était chargé de la gérance selon Alphonse Yapi
Diahou (1981). Il poursuit pour dire que la gestion des terres
Ebrié était assurée par trois échelons de pouvoir
et d'autorité qui étaient les "Nana", le chef du village, et le
chef de famille. Cette manière de gérer le foncier montre toute
la sensibilité de ce domaine. En effet pour El Hadji Mohamed
Diop (1983), la terre constitue un trait d'union entre le monde des
vivants et celui des morts. En Afrique, l'arrivée du colonisateur
viendra bouleverser les tenures foncières coutumières. Selon
Alphonse Yapi Diahou (1981) , l'introduction de la notion
"terre vacante et sans maitre" va favoriser la confiscation des terres aux
populations autochtones au profit des gouvernants en Côte d'Ivoire. Il
est rejoint par El Hadji Mohamed Diop (1983), qui affirme que
l'introduction du foncier européen, en même temps qu'elle a
bouleversé les structures préexistantes, a permis de
légaliser les appropriations individuelles du sol. Le colonisateur a
donc fait de la gestion foncière un élément clé
dans la maitrise de l'occupation du sol et dans l'extension du territoire. Le
colonisateur s'est accaparé de tous les droits fonciers et a
réduit les droits de propriétaire terriens à un droit
d'utilisation du sol. Paul Claval (1981), soutient en ce sens
que, ce que l'on échange sur le marché foncier, ce ne sont pas
à proprement parlé des terrains, mais les droits qui permettent
de les utiliser. Ceci dit, les propriétaires terriens d'alors vont
perdre leur contrôle du sol au profit des gouvernants. Cette politique
est adoptée par les gouvernants des années post coloniales en
Côte d'Ivoire.
Ainsi Atta Koffi (1983), affirme que la
législation foncière de la Côte d'Ivoire fait de l'Etat le
seul propriétaire de la terre. C'est lui qui par l'intermédiaire
des procédures de lotissement change le sol rural en sol urbain. Ses
mesures de gestion du sol ont tout de même favorisé des conflits
fonciers. Cet auteur relate que même si ces conflits tournent toujours
à l'avantage des pouvoirs publics, la gestion de certains terrains
urbains est assurée par les autorités coutumières. Cette
situation selon Issa Ouattara (1999), n'a pas trop grande
influence sur le monopole de la gestion foncière que détient le
pouvoir public. Car selon lui, l'Etat pour s'accaparer du sol urbain adopte une
attitude de négociation avec les populations autochtones, puis de
fermeté pour l'expropriation des terres aux autochtones. La gestion des
terres est donc un élément fondamental pour la maitrise de
l'expansion urbaine car elle a une incidence sur la formation et
l'évolution des villes.
Pour Guy Lasserre (1970), la
réglementation foncière et notamment la réparation des
terrains à bâtir a des effets directs sur la formation et
l'évolution des quartiers de Libreville.
En somme une parfaite maitrise de la gestion foncière
engendre une occupation rationnelle du sol et une meilleure organisation de
l'espace urbain. Les nombreux conflits fonciers et la main mise des
autorités coutumières dans le domaine foncier peuvent provoquer
une mauvaise gestion foncière et engendrer un désordre au niveau
de la création et de l'occupation de l'espace urbain.
2. La promotion immobilière
La forte urbanisation qu'a connue la Côte d'Ivoire
dès les premières années des indépendances
politique, a favorisé la migration des populations vers les grands
centres urbains du pays. Cette volonté des populations d'habiter la
ville à poussé les gouvernants à prendre des mesures afin
de permettre à la population urbaine de mieux se loger. Pour
répondre donc aux besoins des populations en matière de logement,
l'Etat ivoirien va mettre en place des structures capables de satisfaire les
besoins en logement des populations. Ainsi, Alphonse Yapi
Diahou (1990), affirme que la création de la SETU
(Société d'Equipement des Terrains Urbain) répondait au
souci de lotir, de viabiliser, et d'aménager l'espace urbain afin de
permettre à la SICOGI et à la SOGEFIHA d'assurer la construction
de plusieurs logements à Abidjan. Il poursuit pour dire que ces
opérations de constructions étaient aussi destinées
à toutes les classes sociales dans le but de ne pas favoriser les
constructions anarchiques et de préserver l'image idyllique de la ville.
Parlant du rôle des sociétés
immobilières, Dominique Couret (1997), estime que le
quartier de SICOGI à Yopougon est un bon exemple de quartier dit
d'habitat économique produit par les sociétés
immobilières d'Etat de 1960 à 1980 afin de permettre aux classes
moyennes l'accès à l'habitat moderne. Cependant la crise
économique des années 1980 va entrainer le ralentissement des
activités des sociétés immobilières de l'Etat pour
ainsi favoriser l'émergence de sociétés
immobilières privées. Alphonse Yapi Diahou
(1981), indique donc que la production du cadre bâti à Yopougon
est quasiment le fait de plusieurs promoteurs immobiliers privés, de
quelque particuliers et de sociétés privées (banques,
assurances, compagnie d'électricité etc....).
Kouakou Amenan Agathe(2008), va plus loin
pour dire que le secteur des promoteurs immobiliers privés semble le
plus productif en matière de logement à Abidjan. En effets
plusieurs programmes de logement sont réalisés par
différentes sociétés et participent à la
densification et à l'aménagement de l'espace dans les communes
d'Abidjan. Elle révèle par la suite que, une des
originalités de la ville d'Abidjan réside dans l'importance prise
par l'intervention des sociétés immobilières qui opposent
les paysages homogènes de leurs réalisations notamment sur le
banco et sur Cocody (les deux Plateaux) à ceux des lotissements dont la
mise en valeur reste de la compétence des propriétaires
individuels.
Pour conclure, Dembélé Ousmane
(1997), nous fait savoir que la privatisation de la production de logement est
en soi une révolution dans le système de financement et de
production de la ville. Il termine son propos en affirmant que même si
l'Etat s'est désengagé du secteur de la production d'habitat, il
garde cependant un droit de regard dans la gestion de l'espace urbain car les
entreprises privées de promotion immobilière restent liées
à l'Etat qui définit leurs activités et contrôle les
choix urbanistiques des différentes opérations
immobilières.
3. La réglementation en matière de
construction
Depuis l'indépendance jusqu' à ce jour, l'Etat
ivoirien dispose d'un arsenal juridique impressionnant qui définit dans
le détail les règles d'urbanisme. Selon le règlement
général d'urbanisme ces dispositions se résument à
travers les PDU (plan d'urbanisme directeur), les POS (plan d'occupation du
sol), le permis de construire etc....
A cet effet, Alla Della (1991), indique que
c'est le Plan d'Urbanisme Directeur qui détermine le cadre juridique du
développement urbain. Il poursuit pour dire que ce document comporte le
tracé schématique des voies principales à conserver,
à modifier ou à créer. Pour que l'espace urbain soit bien
organiser, un bon lotissement doit précéder les constructions.
Selon Paul Claval (1981), c'est le P.O.S (plan d'occupation
du sol) qui détermine pour chaque parcelle, les utilisations possibles
du sol et indique ce qui est constructible et ce qui ne l'est pas, ce qui est
destiné aux logements et aux activités non polluantes et ce qui
regroupera les industries.
En matière de construction, il ressort en premier lieu
que toutes constructions doit disposer d'un permis de construire avant le
début des travaux.
Ainsi, J.M. N'guessan (1993), explique que le
permis de construire est un document administratif qui donne les moyens
à l'administration de vérifier qu'un projet de construction
respecte bien les règles d'urbanisme en vigueur.
En Côte d'Ivoire, le permis de construire est selon
le recueil des textes de l'urbanisme (1993), régie par
la loi n°97-523 du 04 septembre 1997 modifiant et complétant la loi
n° 65-248 du 04 aout 1965 relative au permis de construire.
Pour Koupoh Gnoléba (2007), la
délivrance de ce document reste subordonnée au respect des normes
de servitudes nombreuses et variées. Celles-ci trouvent leurs sources
dans différents textes que sont :
Ø Les règlements d'urbanismes
Ø Les règlements de lotissement
Ø Les plans d'alignement qui déterminent les
règles relatives à la voirie
Ø Le règlement général d'urbanisme
(R.G.U)
Ø Le règlement général de la
construction édicté par l'arrêté ministériel
n°356-MCU du 22 mai 1974, modifié par l'arrêté
n° 1089-MCU/CAB/DUA du 22 décembre 1976 qui fixe les règles
de volume, de distribution, d'aération et équipement des
constructions.
Ainsi, selon le recueil des textes de l'urbanisme
(1993), les principaux textes qui régissent le permis de
construire sont constitués d'une (1) loi, de deux(2) décrets et
de six (6) arrêtés ministériels.
a. La loi n°97-523 du 4 septembre 1997
modifiant et complétant la loi n°65-248 du 4 aout 1965 relative au
permis de construire
Cette loi comprend dix(10) articles. Ces différents
articles précisent les normes, les servitudes de constructions et la
date de péremption du permis de construire.
Elle stipule en son article premier que quiconque
désire entreprendre une construction à usage d'habitation ou non
doit au préalable obtenir un permis de construire.
Cette obligation s'impose aux personnes morales de droit
public, comme aux personnes de droit privé. Le même permis de
construire est exigé pour les clôtures, les reprises de gros
oeuvre, les surélévations, ainsi que pour les travaux entrainant
modification de la destination du bâtiment et de la distribution
intérieure sur les points visé par les règlements
sanitaire.
b. Les décrets
b.1. Le décret n°92-398 du
1er juillet 1992 portant règlement du permis de construire et
abrogeant le décret n°77-941 du 29 novembre 1977
Ce décret comporte trente six (36) articles
divisés en six (6) chapitres qui traitent :
- Chapitre I : les exemptions du permis de construire
- Chapitre II : les règlements d'urbanisme et de
la construction
- Chapitre II : l'accord préalable
- Chapitre IV : le permis de construire
- Chapitre V : le certificat de conformité
- Chapitre VI : des dispositions divers.
b.2. Le décret n°96-463 du 3 juin
1996 portant intervention des architectes dans les projets de construction et
abrogeant le décret n°80-65 du 14 janvier 1980
Ce décret comprend 4 articles qui traitent :
- Des situations qui nécessitent l'intervention des
architectes.
- De la mission des architectes dans les projets de
constructions.
c. Les arrêtés
ministériels
Tout projet de constructions, avant d'obtenir un permis de
construire doit respecter un certain nombre de norme d'urbanisme. Ainsi, sept
(7) arrêtés ministériels ont été pris en ce
sens.
c.1. Arrêté n°1593-MCU du 01
janvier 1983 relatif au certificat d'urbanisme
Le certificat d'urbanisme (CU) est aussi un acte administratif
par le quel l'administration informe une personne des règles et
servitudes urbaine en matière de construction. L'arrêté sur
le certificat d'urbanisme comprend 9 articles et qui précises les
servitudes d'urbanisme qui s'appliquent à un terrain. Il précise
en son article premier des servitudes d'urbanismes qui s'appliquent à
un terrain. Ce sont :
- La constructibilité du terrain
- La nécessité ou non d'accord
préalable
- L'affectation du lot
- Les conditions de construction(le taux d'occupation du sol,
la hauteur, recul sur l'alignement, les limites séparatives et tout
autres obligations)
- Le sursis éventuel à statuer, qui doit
être motivé et ne peu dépasser un (1) an.
c.2. Arrêté n°1594-MCU du 10
janvier 1983 concernant l'accord préalable d'urbanisme
(APU)
L'accord préalable d'urbanisme est un document qui
permet au promoteur de s'assurer de la faisabilité de son projet de
construction. C'est un acte administratif qui précise les conditions
d'implantation et le volume des constructions projetées. Cet
arrêté comprend neuf (9) articles et indique les conditions
d'accès et de stationnement des véhicules, le raccordement aux
réseaux, l'aspect des bâtiments, et les équipements
d'intérêt général à réaliser. L'accord
préalable d'urbanisme est dans ce cas préalable au permis de
construire. Il stipule en son article premier que : l'obtention de
l'accord préalable d'urbanisme est obligatoire avant le
dépôt de permis de construire de tout projet :
- De plus de 50 logements ou de 4000 m² d'habitation
- De plus de 1000m² de plancher de bâtiments
industriels ou commerciaux
- D'immeuble de plus de 4 étages
- Situé dans une zone sensible
NB : en Côte d'Ivoire, les projets de construction
dans la commune du plateau doivent obligatoirement obtenir un accord
préalable d'urbanisme.
c.3.Arrêté n°508-MCU su 23
décembre 1970 portant règlement d'urbanisme.
Cet arrêté comprend vingt deux (22) articles et
précise les règlements d'urbanisme. Il traite des
éléments que tout projet de construction doit respecter. Ce sont
entre autres:
- La localisation et la desserte des constructions
- L'implantation et le volume des constructions
- Des aspects des constructions
- Des mesures d'exécutions.
c.4. Arrêté n°1089-MCU/CAB/DUA
du 22 novembre 1976 modifiant l'arrêté n°356 du 22 mai 1974
portant règlement général de la
construction.
Cet arrêté comprend vingt sept (27) articles et
fixe les règles de volume, de distribution, d'utilisation
d'aération et d'équipement applicable à la construction
d'immeuble de toute nature. Ces vingt sept (27) articles sont divisés en
trois chapitres qui traitent en sont :
- Chapitre I : des prescriptions générales
relatives à la sécurité, et à l'hygiène
- Chapitre II : des prescriptions spéciales
concernant les bâtiments d'habitation
- Chapitre III : des dispositions diverses.
c.5. Arrêté n°1595-MCU du
1er octobre 1983 déterminant les modalités
d'application du décret 77-941 du 29 novembre 1977 en ce qui concerne la
délivrance du permis de construire.
Cet arrêté comprend quinze (15) articles qui
déterminent les modalités d'application du permis de construire
en ce qui concerne la composition, le dépôt, l'instruction, la
délivrance, et les consignes du dossier de permis de construire.
c.6. Arrêté n°1596-MCU du
1er octobre 1983 déterminant les modalités
d'application du décret 77-941 du 29 novembre 1977 en ce qui concerne le
certificat de conformité.
Cet arrêté comprend huit (8) articles et
détermine les règles à suivre à la fin de la
construction.il s'agit de vérifier si votre projet de construction est
conforme à ce qui est fait à la fin de la construction.
4. La dynamique de l'occupation de l'espace urbain.
Selon le dictionnaire de géographie de Pierre
Georges (1974), l'implantation d'établissement industriel a
pour corolaire la fixation d'une masse importante d'ouvriers qui ont des
besoins de logements, l'intensification des activités commerciales et de
la naissance d'un certain nombre de service. La création de l'espace
urbain est le fruit d'activité économique. Pour Atta
Koffi (1978), la ville résulte de l'inscription sur le terrain
de la croissance économique. Selon lui, c'est le développement
à Bouaké qui a contribué à façonner à
différent niveau l'espace urbain. Il poursuit pour dire que c'est
l'habitat qui est le premier centre d'intérêt de l'espace
urbanisé. L'extension et la forme de la ville selon Pierre
Georges (1974), se modèlent sur le cadre physique. La situation
et le site s'associent intimement donc pour donner au plan son
originalité. Relatant toujours la forme de la ville, il poursuit pour
dire que la ville en se développant, autour d'un noyau initial,
s'articule de façon diverse en éléments de dimensions
variables plus ou moins continues, quartiers ou groupe de quartiers. Il est
rejoint par Atta Koffi (1975), qui déclare que les
espaces urbains se sont toujours organisés à partir d'un seul ou
de deux grands axes routiers qui traversent la ville en largeur et en longueur.
A cet effet, il soutient que la plupart des sites des villes choisies par le
colonisateur ont été déterminé en fonction d'un
village existant déjà.
Parlant de la dynamique d'extension de la ville de Guiglo,
Kadet Bertin (1999), soutient que la dynamique de l'extension
de Guiglo a été possible grâce à la politique de
développement économique et sociale de la nation. En effet,
Guiglo a bénéficié d'importants investissements de la part
des autorités à la fin des années 1960 (projet Frar, Fiau
et au plan quinquennaux).
Pour Atta Koffi (1984), l'extension spatiale
de la ville de Bouaké s'est faite à partir de la gare qui a ravi
le rôle de centre de gravité de la ville au poste militaire. Il
ajoute que cette extension spatiale est aussi le fruit du fort attrait de la
ville lié à son rôle de centre administratif
régional et d'une forte immigration. Une forte immigration qui à
sans doute favorisé l'explosion démographique. Dans ce même
contexte, Philipe Haeringer (1977), explique que la croissance
démographique à Abidjan à favorisé l'extension
rapide de cette ville. Pour lui, l'extension d'Abidjan a été
rapide parce qu'il fallait assumer sans trop de mal plusieurs doublements de la
population. Cette situation mal maitrisé par les pouvoirs publics
occasionne souvent des occupations lâches et anarchiques de l'espace
urbain. Donnant son avis sur la question, Agnès Serre
(2000), mentionne que c'est l'absence de politique urbaine à long terme
à Belém qui a favorisé l'occupation anarchique des
terrains urbain libre. L'absence des pouvoirs publics en plus du manque
croissant de logement dans nos villes a sans doute pour conséquence
l'occupation anarchique de l'espace urbain et la prolifération de
l'habitat spontané.
III. PROBLEMATIQUE
Au lendemain de l'indépendance de la Côte
d'Ivoire, les pouvoirs publics du pays ont décidé de maintenir la
politique urbaine héritée de la colonisation. Cette politique
urbaine entend faire des villes les vitrines du développement du pays.
Ainsi l'Etat s'est résolu à ne pas laisser s'installer le
désordre et l'anarchie dans la création et l'occupation de
l'espace urbain en mettant en place une réglementation dirigiste
très stricte. A ce titre, il s'est imposé comme le maître
du jeu urbain en s'appropriant plusieurs monopoles à savoir :
le monopole de la planification de la croissance urbaine, du foncier, de la
création de l'espace urbain et du contrôle de l'occupation de
l'espace urbain par l'imposition d'un cahier de charges contraignant dans le
domaine de la construction.
Pour mener à bien cette politique urbaine, l'Etat s'est
constitué comme promoteur immobilier de 1960 à 1980. C'est lui
qui à travers la SETU (Société d'Equipement des Terrains
Urbain), la SICOGI (Société Ivoirienne de Construction et de
Gestion Immobilière) et la SOGEFIHA (Société de Gestion et
de Financement de l'Habitat) a multiplié les lotissements et a
réalisé de nombreux programmes immobiliers qui ont
contribué à accroitre l'espace urbain Abidjanais. Cette politique
de l'Etat menée pendant les deux premières décennies de
son indépendance va connaître un arrêt brutal suite à
la crise économique survenue en 1980. Cette situation a obligé
l'Etat à recadrer sa politique, notamment en se désengageant de
la promotion immobilière au profit du secteur privé. Ainsi ont
fleuri une multitude de sociétés civiles immobilières qui
ont pris le relais de l'Etat pour investir les villes, les communes et lancer
de nombreux programmes d'habitat. Initialement maitre du jeu urbain, le
contrôle de ce jeu n'est il pas entrain d'échapper à
l'Etat ? La conséquence de cette situation est l'anarchie et le
désordre qui règnent dans les constructions et l'occupation de
l'espace urbain.
Face à cette situation, l'on est tenté de se
demander : Quel est le contenu des dispositions règlementaires
actuelles du permis de construire ? Qu'en est-il alors de son application?
Quelles sont les paysages urbains qu'offrent les villes?
Le problème qui découle de ce sujet est :
l'anarchie qui règne dans aujourd'hui dans les villes au niveau de
l'occupation des espaces urbains.
IV. OBJECTIFS DE L'ETUDE
1. Objectif général
Cette étude vise à :
Ø Apporter une contribution à la connaissance du
rôle du permis de construire en matière d'organisation et
d'occupation de l'espace urbain.
2. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques de notre étude
sont :
Ø Présenter le permis de construire et ses
dispositions réglementaires.
Ø Décrire l'application du permis de construire
dans les quartiers de la Riviera Palmeraie et d'Abobo Sagbé.
Ø Présenter et décrire l'habitat et la
structure urbaine à la Riviera Palmeraie et à Abobo Sagbé.
Ces objectifs spécifiques nous amènent à
formuler des hypothèses de travail
V. APPROCHE METHODOLOGIQUE
1. Les hypothèses de recherche
En rapport avec nos objectifs spécifiques, nous avons
émis les hypothèses selon lesquelles :
Ø Les lenteurs administratives et la complexité
de la réglementation sont un obstacle à la demande du permis de
construire.
Ø L'application du permis de construire est fonction de
la localisation du projet de construction et du type de suivi effectué
par les autorités chargés de son contrôle.
Ø La croissance anarchique d'habitat non
réglementaire entraine un dysfonctionnement de la structure du paysage
urbain dans le quartier de la Riviera Palmeraie et d'Abobo Sagbé.
2. Identification des variables
Les variables d'analyses sont des mesures, des indicateurs,
des normes ou des informations dont nous avons besoin pour vérifier nos
hypothèses et atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.
Dans le cadre de notre étude, nous avons identifié plusieurs
variables:
- les variables relatives au permis de construire
- les variables relatives à l'application du permis de
construire
- les variables relatives aux différents paysages
qu'offre le quartier de la Riviera Palmeraie et d'Abobo Sagbé
2.1 Les variables relatives au permis de construire.
Il s'agit de montrer comment le permis de construire participe
à l'organisation cohérente de l'espace urbain. Il est donc
important de connaître :
Tableau n°1 : variables
relatives au permis de construire
Variables qualitatives
|
Variables quantitatives
|
- les types de conflits de compétence
- les moyens de contrôle
- la date de mise en exécution de la
réglementation du permis de construire
- le contenu de la réglementation
- les acteurs responsables de la délivrance
du permis de
construire
- délivrance du permis de construire
- le domaine d'application du permis de construire
- la nature et le type de pénalité
- la nature et le type de sanction
- la modalité de contrôle de l'application du
permis de construire
|
- le nombre de demandes de permis de construire
- le nombre de demandes délivrées
- le nombre de demandes refusées
- le nombre de logements produits
- les besoins de demande en logement
- le coût du permis de construire
- le nombre de règles relatives à l'occupation
de l'espace urbain
|
Source : Olivier
Bohoussou 2008
2.2 Les variables relatives à l'application du
permis de construire
Tableau n°2 : variables
relatives à l'application du permis de construire
Variables qualitatives
|
Variables quantitatives
|
- Les caractéristiques du site
- Les caractéristiques du bâti
- Le mode d'occupation de l'espace
- La trame urbaine
- La typologie de l'habitat
- La lenteur administrative
- Le retard des P.D.U
- Le manque de moyens de contrôle
- La nature des conflits de compétence
- L'inexistence de conservation domaniale
- le niveau d'instruction des demandeurs du permis de
construire
- le niveau de revenu des demandeurs du permis de
construire
- l'identité des demandeurs du permis de construire
|
- Le nombre de logements détruits
- Le pourcentage de la surface occupé par l'habitat
spontané
- La période d'obtention du permis de construire
- Le niveau d'occupation spontané
- Le niveau de mise en valeur des lots
|
Source : Olivier Bohoussou 2008
2.3 Les variables relatives à la description et
à la présentation du paysage urbain.
Tableau n°3 : Variables
relatives à la description et à la présentation du paysage
urbain.
Variables qualitatives
|
Variables quantitatives
|
- L'état de la trame urbaine
- Les types d'habitats
- L'état de la voirie
- Les différents quartiers
- La structure urbaine actuelle
- La densité de l'habitat
- La nature des matériaux de construction
- Le niveau de modernisation de l'habitat
|
- La surface bâtie
- La qualité d'ensemble de l'habitat
- Evolution de la trame urbaine
|
Source : Olivier Bohoussou 2008
3. Identification des sources de collecte de
l'information
Pour collecter les variables utiles à l'avancement de
notre travail, il faut identifier les sources de collecte.
- Le Ministère de la Construction de
l'Urbanisme et de l'Habitat
Le Ministère de la Construction de l'Urbanisme et de
l'Habitat est l'institution qui assure les fonctions de l'Etat dans
l'organisation et la définition de la politique de l'habitat en
Côte d'Ivoire. Il reçoit et étudie les dossiers de demandes
de permis de construire pour une meilleure organisation de l'espace urbain. La
direction du permis de construire de ce ministère est la plus
concernée par notre étude.
- Le BNETD
Le Bureau National d'Etudes Techniques et de
Développement est une structure étatique constituée de
techniciens et d'architectes capable de concevoir, conseiller, calculer et
dessiner des plans. Il intervient dans plusieurs études de plans
directeurs dans les villes du pays et dans le suivi et le contrôle de
nombreux chantiers de logement et de grands travaux dans les villes.
- Le CNOA
Le Conseil National de l'Ordre des Architectes intervient au
niveau de l'instruction du nouveau permis de construire. Tout dossier de
permis de construire et d'accord préalable est déposé et
enregistré au siège du CNOA.
Le CNOA a pour but de redistribuer les responsabilités
entre les acteurs impliqué, de rapprocher l'administration ivoirienne de
l'urbanisme et de la construction des pratiques des nations avancées en
la matière.
- L'IRD et L'IGT
L'Institut de Recherche et de Développement et
l'Institut de Géographie Tropicale à travers leurs
différentes bibliothèques nous ont permis de nous documenter sur
le sujet de notre étude et d'avoir des documents sur le permis de
construire en Côte d'Ivoire. Nous avons à travers ces deux
instituts pu nous documenter sur les phénomènes urbains et avons
consulté des mémoires.
4. techniques de collecte de l'information
En fonction de nos variables, plusieurs démarches sont
nécessaires pour la collecte des informations et des données.
Pour ce faire, nous avons utilisé trois (03) techniques principales de
collecte des informations qui sont :
- la recherche documentaire
- l'observation sur le terrain
- l'entretien
4.1 La recherche documentaire
Cette étape de notre recherche est très
importante. N'ayant pratiquement aucune information précise sur le
permis de construire, la consultation de plusieurs ouvrages à
été nécessaire à la compréhension et
à l'élaboration de notre sujet. Nous avons pour cela
commencé par constituer une bibliographie regroupant quelques
études sur les villes ivoirienne. La documentation consultée
est :
- Les ouvrages de méthodologies (Méthodologie de
la recherche du professeur Atta Koffi et Méthodologie de la recherche
du Docteur Paul N'da). Ces ouvrages de méthodologie nous ont permis de
développer notre capacité de réflexion, de logique, et
nous a permis d'avoir un raisonnement argumentatif.
- Les ouvrages spécialisés (le Guide de la
construction et de l'urbanisme, le Recueil des textes sur l'urbanisme, la
logique des villes, l'espace urbain). Ces ouvrages nous ont permis de prendre
connaissance des différents programmes d'aménagements urbains
(Fiau, ARSO, AVB) réalisés en Côte d'Ivoire. A cet effet,
nous avons pu comprendre l'organisation et l'aménagement de certaines
grandes villes du pays (Yamoussoukro, San Pedro) et de certains quartiers
d'Abidjan (Abobo Akeikoi, Abobo Avocatier). Ces ouvrages nous ont
également permis d'avoir le contenu des dispositions
réglementaires relatives au permis de construire ( loi n°97-523 du
04 septembre 1997 modifiant et complétant la loi n° 65-248 du 04
aout 1965 relative au permis de construire) et de connaitre le contenu du
dossier de permis de construire. Nous avons consulté également
grâce au service du permis de construire des informations statistiques
du nombre de permis délivrés, refusés et du contrôle
des constructions.
- les mémoires et thèses (le dynamisme urbain et
la gestion foncière à Grand Bassam, promotion immobilière
et création de l'espace urbain à Abidjan de 1980à
2000 : cas de Cocody, Dynamique de l'occupation de l'espace
urbain et péri-urbain de Bouaké). Au niveau des mémoires
et des thèses, nous avons pu faire le constat qu'aucune étude
n'a été menée sur le permis de construire. Cependant, le
mémoire de Memel Frédéric sur le dynamisme urbain et la
gestion foncière à Grand Bassam traite en partie du permis de
construire
- les journaux et articles de presse (archibat magazine). A la
lecture des journaux et articles de presse, l'analyse s'est articulée
sur l'ampleur que prend l'anarchie au niveau des constructions. A cet effet,
à l'occasion de la première édition du salon des
architectes et des bâtisseurs, l'attention des participants a
été portée sur le phénomène de
l'urbanisation mal maîtrisé dans les villes ivoiriennes et
particulièrement à Abidjan.
L'avènement des nouvelles technologies de l'information
nous a permis de nous familiariser avec l'outil informatique. Pour ce
mémoire les logiciels Adobe Ilustrator CS et Arcview ont
été utilisé pour la confection des cartes, Microsoft
Excel pour la réalisation des tableaux et graphiques, Microsoft Office
Picture Manager pour le traitement des photographies et Microsoft Word pour le
traitement du texte.
4.2 L'observation sur le terrain
Pour mieux comprendre comment les services du permis de
construire de la direction de la construction et de l'habitat appliquent le
permis de construire, nous avons assisté à la réunion de
la commission du permis de construire le 26/02/2009 et avons effectué
une sortie sur le terrain.
Nous avons effectué une première sortie le
04/03/2009 dans la commune de Cocody pour voir comment les agents du
ministère de la construction contrôlent l'application du permis de
construire et à une deuxième sortie le 11/03/2009 dans la
commune d'Abobo. Nous avons pu observer des logements qui nous ont permis de
recueillir des données relatives à l'agencement des logements,
aux types d'habitats et aux aménagements spatiaux spécifiques.
Nous avons aussi constaté que lorsque les agents de la construction
constatent qu'une construction n'est pas autorisée ou ne respecte pas
les normes d'urbanisme, il était inscrit AD (à
démolir) : PC (permis de construire)? sur la construction en
question. Outre cet aspect, nous avons pu constater, les types d'habitats, la
nature de l'habitat, l'état des voies, la présence ou l'absence
de réseaux d'évacuation d'eaux usées ou de distribution,
le volume et l'implantation des habitats. Elles nous ont aussi permis de voir
les constructions ne bénéficiant pas de permis de construire.
Cette étape de la recherche nous a permis de prendre
des photographies pour montrer comment les promoteurs appliquent les
dispositions règlementaires du permis de construire sur le
terrain ; elle a aussi permis d'apprécier la nature de l'habitat et
de dresser la typologie de l'habitat, l'état des constructions, la
typologie des quartiers et de décrire les paysages urbains
crées.
4.3 L'entretien
Les différents entretiens réalisés
auprès des agents de la direction du permis de construire au
ministère de la construction nous a permis de croiser les 07
représentants des organes statuant au sein de la commission du permis de
construire. Nous avons à cet effet eu un entretien avec : le
directeur du permis de construire, le responsable du service technique du
ministère de la construction, les responsables des différents
services qui interviennent dans le circuit d'élaboration du permis de
construire à savoir le représentant du guichet unique du foncier
et de l'habitat , de l'office national de la protection civile , de l'institut
d'hygiène , de l'ordre des architectes , de la direction du domaine
urbain , de la direction de l'assainissement et de la direction de l'urbanisme
pour connaitre leur apports dans l'élaboration du permis de construire
et comprendre son application sur le terrain.
Ces entretiens nous ont permis d'avoir les avis des
administrateurs sur l'application du permis de construire, et de relever les
opinions des auto constructeurs sur l'efficacité du permis de construire
dans les villes. Nous avons organisé un tête à tête
avec ces derniers. Ces entretiens ont été possibles grâce
à un guide d'entretien établi à l'avance. Les questions de
cette fiche étaient élaborées autour des notions
suivantes :
- Procédures de mise en valeur des terrains
après l'obtention du permis de construire
- Nombre de permis délivrés ou refusés
- Les conflits de compétence
- Les modalités de contrôle
- Les conditions de travail des agents du service du permis de
construire
- Les difficultés rencontrées
- Difficultés d'obtention du permis de construire
- Efficacité ou inefficacité du permis de
construire
- Les conséquences de l'inapplication du permis de
construire
- Identification des problèmes d'application du permis
de construire.
ü Justification du choix des
communes
Le choix des communes ne fut pas chose aisée. Nous
avons choisi la commune de Cocody et de celle d'Abobo dans le but de faire une
comparaison du paysage urbain de ses deux communes.
Suite à un entretien avec le Directeur du permis de
construire, nous avons été informé par ce dernier que la
commune de Cocody s'inscrit parmi les communes qui disposent de plus de permis
de construire par rapport à celle d'Abobo où une minorité
de constructeurs disposent du permis de construire. Compte tenue du temps, et
de l'insuffisance des moyens dont nous disposons, les quartiers de la Riviera
Palmeraie et celui d'Abobo Sagbé seront nos deux zones d'étude.
Les principaux critères qui ont guidé le choix de notre zone
d'enquête sont : la typologie de l'habitat, le niveau de
modernisation de l'habitat, la qualité d'ensemble du quartier.
Nous avons aussi choisi d'enquêter dans une zones
nouvellement en construit, et une zone d'ancienne construction.
4.4 Traitement des données
Cette étape consistera au dépouillement des
informations recueillies lors de nos enquêtes sur le terrain, des
entretiens et de la recherche documentaire. Il importe de procéder
à un traitement des informations pour faciliter leurs
interprétations ou leurs utilisations.
Le dépouillement s'est fait manuellement et par
ordinateur, il a donc abouti à la réalisation de
différents tableaux statistiques amenant à la conception puis
à l'élaboration de graphiques et de cartes.
4.5 Analyse des données
Il s'agit pour nous d'interpréter les résultats
de nos recherches. Cette étape est la plus longue, sa réalisation
demande la connaissance des différentes notions et des cours
professés par nos maîtres. Dans notre cas, cette étape se
fera à travers trois grandes parties que comporte notre travail. Ce
sont : la présentation du permis de construire et de ses
dispositions réglementaires, la description de l'application du permis
de construire dans les quartiers de la Riviera Palmeraie et d'Abobo
Sagbé et la présentation et description de l'habitat et la
structure urbaine à la Riviera Palmeraie et à Abobo
Sagbé.
4.6 Les difficultés
rencontrées
De nombreuses difficultés se sont posées au
niveau de la recherche de l'information. Ils sont en rapport avec l'acquisition
des informations au niveau de l'administration et du refus de certains
constructeurs de répondre à nos questions. A cela nous pouvons
ajouter l'inexistence de données sur le permis de construire au niveau
du Ministère de la construction, l'inactualisation des données
cartographiques des zones d'études et des données statistiques au
niveau du recensement général de la population et de l'habitat. A
ce sujet, les dernières données datent de 1998. Pour la
cartographie, il existe des couvertures aériennes de certaines communes
d'Abidjan faites à différentes échelles, des assemblages
de photo, des plan de lotissement existent mais il à été
très difficile voir impossible pour nous de les avoir.
N°
|
Question de recherche
|
Objectifs spécifiques
|
Hypothèses
|
Variables d'analyse
|
Technique de collecte des
données
|
Expression
des résultats
|
01
|
Quelles sont les dispositions règlementaires du permis
de construire ?
|
Présenter les règles relatives au permis de
construire
|
La lenteur administrative et la complexité de la
réglementation du permis de construire sont à la base du non
respect de cette loi par les constructeurs.
|
-le contenu du dossier de permis de construire
-la nature et le type de pénalité
-la nature et le type de sanction
-la modalité de contrôle de l'application du
permis de construire
-le coût du permis de construire
|
-recherche
documentaire
-entretien
|
texte sur l'occupation du sol
-tableau
-plan
-dossier de PC
|
02
|
Qu'en est-il alors de l'application du permis de
construire?
|
Décrire l'application du permis de construire dans les
quartiers d'Abidjan.
|
La majorité des promoteurs immobiliers ne respectent
pas les prescriptions du permis de construire.
|
-Les caractéristiques du site
-La typologie de l'habitat
-les caractéristiques du bâti
La typologie de l'habitat
-La lenteur administrative
-Le manque de moyens de contrôle
-L'inexistence de conservation domaniale
|
-recherche documentaire
-entretien
|
tableau statistique
- photo
- cartes
|
03
|
Quelles sont les paysages urbains qu'offrent les villes?
|
Présenter et décrire les paysages urbain
crées.
|
La croissance anarchique de l'habitat spontané entraine
un dysfonctionnement de la structure du paysage urbain dans la ville
d'Abidjan.
|
- La qualité d'ensemble de l'habitat
-L'état de la trame urbaine
-Les types d'habitats
-L'état de la voirie
-Les différents quartiers
-La structure urbaine actuelle
-La densité de l'habitat
-La nature des matériaux de construction
|
-recherche documentaire
- enquête
- entretien
|
tableau statistique
carte
|
PREMIERE PARTIE
PRESENTATION DU PERMIS DE CONSTRUIRE ET DE SES
DISPOSITIONS REGLEMENTAIRES.
CHAPITRE I : LE PERMIS DE CONSTRUIRE ET SON
ROLE
I. HISTORIQUE DU PERMIS DE CONSTRUIRE
Le permis de construire a été instauré
en Côte d'Ivoire sous l'ère de la colonisation pour donner un
style architectural uniforme et cohérent aux constructions de la
colonie. Ainsi, pour lutter contre le désordre et garantir un cadre de
vie sain, les autorités coloniales ont imposé des règles
d'urbanisme contraignantes. A cet effet, des opérations de lotissement
ont été instaurées pour permettre l'immatriculation des
terres. Pour intégrer donc les Africains au mode de vie européen
et préserver l'image de la ville, un type de logement a
été imposé : Ce fut la maison coloniale. Cette maison
était dotée de larges fenêtres et d'un haut plafond. Ce
n'est qu'en 1965 sur proposition du Président de la République de
la Côte d'Ivoire que la loi n°65-248 du 4 Août 1965 a
été instaurée. Le permis de construire est donc
régie par la loi n°97-523 du 04 septembre 1997 modifiant et
complétant la loi n° 65-248 du 04 Août 1965 relative au
permis de construire.
1. Définition du permis de construire
Le permis de construire est un document administratif
obligatoire et nécessaire qui s'impose à quiconque désire
construire un bâtiment (à usage d'habitation, industriel,
équipement scolaire, station service, équipement hôtelier,
etc.). Il est exigé pour le respect des règles d'urbanisme
d'habitat, d'hygiène, de sécurité, et des normes
d'architecture.
2. Le rôle du permis de construire
Le permis de construire permet de gérer rationnellement
le droit des sols. Il permet aux autorités de faire respecter les
normes urbanistiques, de sécurités, et d'hygiènes dans les
villes. C'est donc grâce à ce document que les autorités
ont un regard sur les modalités et les conditions de construction. Il a
aussi le rôle de lutter contre les constructions illicite.
3. Les différents types de permis de construire
Il existe deux types de permis de construire. Ce
sont :
Ø Le permis de construire ministériel
Ø Le permis de construire municipal
a. Le permis de construire
ministériel
Le permis de construire ministériel est
délivré par le ministre de la construction de l'urbanisme et de
l'habitat. Il concerne la commune du Plateau, les projets de construction
immobilières, les immeubles à usage d'habitation dépassant
R+3et les bâtiments et établissements recevant du public comme,
les projets d'écoles, les stations de distribution de produits
pétroliers, les lieux de culte, les hôpitaux, les bureaux de
grands ensembles commerciaux, les usines etc....
Ce permis est délivré par le ministre
après avis favorable de la commission du permis de construire.
b. Le permis de construire
municipal
Le permis de construire municipal est délivré
par le maire. Il concerne les bâtiments ou immeubles à usage
d'habitation ne dépassant pas R+3, c'est-à-dire la construction
de villa basse, villa duplex, d'immeubles R+1, R+2, R+3 à usage
d'habitation ou de commerce au rez-de-chaussée. Le dépôt du
dossier du permis de construire municipal se fait dans les locaux des
différents services techniques de la mairie pour les villes de
l'intérieur du pays et à la direction technique du district
d'Abidjan pour les constructions dans la ville d'Abidjan. Au niveau de la ville
d'Abidjan où la plupart de nos enquêtes ont été
réalisées, le permis de construire municipal, après avis
favorable de la commission du permis de construire est transmis à la
mairie de la commune où s'effectuera le projet de construction.
Tableau n° 5 : Les permis de
construire municipaux traité en 2008
par le district d'Abidjan
Communes
Permis de
Construire (pc)
|
Abobo
|
Adjamé
|
Attécoubé
|
Cocody
|
Koumassi
|
Marcory
|
Port Bouët
|
Treichville
|
Yopougon
|
Plateau
|
Total
|
P.C favorable
|
03
|
00
|
00
|
39
|
01
|
05
|
00
|
02
|
23
|
|
73
|
P.C défavorable
|
01
|
00
|
00
|
01
|
00
|
01
|
00
|
00
|
02
|
|
05
|
Total
|
04
|
00
|
00
|
40
|
01
|
06
|
00
|
02
|
25
|
|
78
|
Source : District d'Abidjan,
2009
Suite à la loi n° 2003-208 du 07 juillet 2003,
portant transfert et répartitions de compétences de l'Etat aux
collectivités territoriales, Le traitement des dossiers de construction
ne dépassant pas les R+3 s'effectuent dans les mairies pour
l'intérieur du pays et au district d'Abidjan au niveau de la ville
d'Abidjan.
Ainsi notre enquête au niveau du district nous a permis
d'avoir les données relatives au permis de construire des années
2008 et de la mi-2009. Ces données nous ont permis de localiser les
communes où les constructeurs demandent plus le permis de construire et
de savoir les communes où les constructeurs ne demandent pas le permis
de construire avant leurs projets de construction.
Sur un total de 78 permis de construire demandé au
niveau du district d'Abidjan en 2008, la commune de Cocody est la commune ou
les constructeurs demandent le plus de permis de construire avec 40 demandes
dont 39 dossiers favorables et 01 dossier défavorable . Ensuite vient la
commune de Yopougon avec 25 dossiers dont 23 favorables et 02
défavorables les communes d'Abobo, Adjamé,
Attécoubé, Koumassi, Marcory, Port Bouët, Treichville, avec
leurs faibles demandes de permis de construire. Dans ce tableau la commune du
Plateau ne dispose pas de permis de construire parce que les constructions au
Plateau doivent impérativement avoir un permis de construire
Ministériel qui est délivré uniquement au Ministère
de la construction.
Tableau n° 6 : Les permis de
construire municipaux traité en 2009
par le district d'Abidjan
Communes
Permis de
Construire (pc)
|
Abobo
|
Adjamé
|
Attécoubé
|
Cocody
|
Koumassi
|
Marcory
|
Port Bouët
|
Treichville
|
Yopougon
|
Plateau
|
Total
|
P.C favorable
|
26
|
02
|
03
|
166
|
22
|
35
|
01
|
09
|
27
|
|
291
|
P.C défavorable
|
01
|
00
|
00
|
05
|
00
|
00
|
00
|
00
|
03
|
|
09
|
Total
|
27
|
02
|
03
|
171
|
22
|
35
|
01
|
09
|
30
|
|
300
|
Source : District d'Abidjan,
2009
La mi 2009 montre encore que c'est la commune de Cocody qui
dispose du plus de permis de construire. Une nette amélioration est
constatée au niveau de la commune d'Abobo et Koumassi, Marcory, et
Yopougon. Les chiffres contenus dans le tableau n°6 nous
révèlent le faible nombre de permis de construire municipal
défavorable. Lorsque le dossier de permis de construire est bien
monté et qu'il respecte les normes urbanistiques de construction, le
projet de construction bénéficie d'au plus un mois et demi pour
avoir son permis de construire.
Source : District d'Abidjan, 2009
Graphique
1 : Les permis construire municipaux favorables de l'année
2008
251662848
Source : District d'Abidjan, 2009
Graphique
2 : nombre de permis construire municipaux favorables de
l'année 2009
Les demandes de permis de construire municipaux des
années 2008 et 2009 du district d'Abidjan nous permettent de montrer les
communes d'Abidjan dans lesquelles les constructeurs obtiennent plus de permis
de construire.
En effet, la commune de Cocody, sur les deux (2)
années, enregistre le plus grand nombre de permis de construire
favorable avec respectivement 53% pour l'année 2008 et 57% pour la mi-
2009.
Viens ensuite la commune de Yopougon qui enregistre
respectivement 32% et 27% de demande favorable.
Quant aux communes d'Abobo, Koumassi, Marcory et Treichville
enregistrent pour leur part respectivement 4%, 1%,7%, 3% pour l'année
2008 et 26%, 8%, 12%% et 3% pour l'année 2009.
Les communes de Port Bouët avec 0% et
Attécoubé avec 0% et 1% sur les deux (2) années
constituent les communes qui n'enregistrent pratiquement pas de demande de
permis de construire.
Il faut cependant noter que lors de nos investigations dans la
commune d'Abobo, nous avons constaté que la commune octroyait
directement le permis de construire aux demandeurs sans passer par le district.
La raison évoquée est le décret n°2005-261 du 21
juillet 2005. Selon le directeur technique de la mairie d'Abobo, ce
décret donne droit aux mairies de traiter les dossiers de permis de
construire. Néanmoins la mairie d'Abobo reconnait le permis de
construire délivré par le district d'Abidjan.
II. LE CIRCUIT DE TRAITEMENT DU PERMIS DE
CONSTRUIRE
1. le circuit de traitement
a. Les différents services qui
interviennent dans le circuit de traitement du dossier
Toute demande de dossier de permis de construire est
déposée au service courrier du guichet unique. Ce service
réceptionne, enregistre et transmet dans un délai d'un(1) jour le
dossier du permis de construire à la direction de l'habitat qui impute
le dossier à la sous direction du permis de construire également
dans un délai d'un (1) jour. La sous direction du permis de construire
enregistre le dossier et le transmet au service d'instruction qui
contrôle, instruit durant une période de trois 3 jours le dossier
de permis de construire et le programme ensuite à la commission du
permis de construire. Le dossier est ensuite étudié par les
différents services qui interviennent dans le domaine de l'urbanisme
à savoir : Le guichet unique du foncier et de l'habitat, l'office
national de la protection civile, le district d'Abidjan, l'institut
d'hygiène, l'ordre des architectes ou le bureau d'étude
technique, La direction du domaine urbain, la direction de l'assainissement et
la direction de l'urbanisme.
b. La commission du permis de
construire
La commission d'instruction du permis de construire est un
organe constitué d'un représentant des différents services
précités. C'est cette commission qui analyse et discute des
dispositions techniques, des normes architecturales, d'hygiène, des
servitudes d'urbanisme et de sécurité du projet de construction
qui demande le permis de construire. Cette commission se réunit chaque
jeudi ouvrable pour délibérer sur les dossiers de demande de
permis de construire. Ainsi, lorsqu'un dossier est soumis à cet organe
et qu'il obtient un avis défavorable, le dossier est renvoyé dans
un délai d'une (1) semaine au guichet unique. Dans le cas où le
dossier obtient un avis favorable, le service de traitement de la sous
direction du permis de construire a un délai de deux (2) jours pour
transmettre le dossier du permis de construire au district pour un permis de
construire municipal. Lorsqu'il s'agit d'un permis ministériel, le
service de traitement transmet le dossier à l'office national de la
protection civile pour étude. Le dossier revient ensuite au service de
traitement du permis de construire qui rédige le projet
d'arrêté et le soumet au cabinet du ministre pour signature. Cette
phase se passe pendant une période d'un (1) mois.
En somme, il faut dire que le délai d'attente du permis
de construire une fois déposé au service du guichet unique est
d'environ un(1) mois une(1) semaine pour les dossiers qui ont reçu un
avis favorable au niveau du ministère de la construction.
Source : sous
direction du permis de construire, 2008
2. La brigade de contrôle du permis de construire
La brigade de contrôle du permis de construire est
l'organe chargé de contrôler l'application des dispositions du
permis de construire. Toutes les villes ont leurs brigades de contrôle. A
Abidjan, le Ministère de la construction dispose de brigade de
contrôle en son sein, et possède des brigades dans chaque
commune à travers les antennes du ministère de la
construction.
CHAPITRE II : LES DISPOSITIONS REGLEMENTAIRE DU
PERMIS DE CONSTRUIRE
I. LA COMPOSITION DU DOSSIER
1. Les éléments du dossier
Tout propriétaire de lot voulant le mettre en valeur
doit fournir les pièces suivantes pour le montage du dossier de permis
de construire.
Ø Pour les constructions économiques en
zone d'habitation évolutive de trois (03) niveaux au plus
· Un titre de propriété (A.C.P, certificat
de propriété) ou une lettre d'attribution plus le
récépissé de dépôt de l'A.C.P.
· Une demande manuscrite adressée à
Monsieur le Gouverneur du District d'Abidjan.
· 07 extraits topographiques visés par la CIE, la
SODECI, le domaine urbain et la direction de l'assainissement
· Un certificat d'urbanisme délivré par le
ministère de la construction et de l'urbanisme
· Un plan de masse (échelle 1/200e ou
1/500e)
· Un plan, coupe (échelle 1/50e)
· Une vue en plan du bâtiment et les
façades
· Un devis descriptif sommaire
· Un devis estimatif
· Un plan d'assainissement
· Un plan de fosse septique (en cas d'absence de
réseau d'assainissement)
Ø Pour toutes les autres
constructions
· Un plan de situation (échelle
1/200e ; 1/5000e)
· Un plan de masse (échelle 1/500e ou
1/200e) précisant :
v Les limites du terrain et ses dimensions
v Les voix extérieures et intérieures avec leur
largeur
v Les réseaux d'alimentation (CIE, SODECI) et
d'évacuations existant et projetés
v Les aires de stationnement ou de garage
v Les bâtiments à conserver ou à
démolir ainsi que ceux à construire.
· Les plans des différents niveaux (échelle
2 cm)
· Les couples nécessaires à la
compréhension du projet (échelle)
· Un devis descriptif des travaux avec décompte
des surfaces de plancher, nombre de logement et calcul des places de
stationnement
· Une estimation sommaire du coût des travaux
· Un plan d'assainissement visé par la Direction
de l'Assainissement et des Infrastructures (D.A.I)
· Eventuellement les plans de clôture.
Ø Pour les constructions
industrielles
Le dossier pourra comporter pour les grands bâtiments
des plans à l'échelle de 1 cm pour 1m. Il devra en plus des
pièces prévues ci-dessus en (b) :
· Une notice faisant apparaitre la destination
précise de l'établissement
· L'effectif du personnel qui sera employé et le
traitement des effluents éventuels
· S'il s'agit, d'un établissement dangereux
insalubre ou incommode, le dossier comportera l'autorisation de création
ou d'extension obtenue auprès du ministère de l'industrie.
Ainsi constitué, le dossier de permis de construire
doit être fourni en sept (07) exemplaires et être accompagné
d'une lettre de demande écrite et signée par le demandeur du
permis de construire. Cette lettre doit être timbrée (timbre
municipale) et adressée au maire de la commune où est
situé le terrain.
La lettre et les sept (07) exemplaires du dossiers sont
déposés auprès des services compétents du
ministère de la construction de l'urbanisme et de l'habitat au service
du permis de construire pour les constructions faites à Abidjan ou
auprès des services représentants le ministère pour les
constructions faites dans les autres localités. Il faut souligner que
tous les plans qui composent le dossier doivent être visés par un
architecte agrée et inscrit au tableau de l'ordre des architectes. Les
dossiers incomplets sont systématiquement refusés.
2. La demande du permis de construire
La demande du permis de construire est la première
étape en vue de l'élaboration du dossier de permis de construire.
Cette étape, est normalement faite par le propriétaire du terrain
ou son mandataire. Cela peut être aussi toute personne qui sans
être propriétaire, justifie d'un titre l'habilitant à
construire sur le terrain.
A ce titre, le décret n°80-65 du 14 janvier 1980
relatif à l'intervention des architectes dans les projets de
construction en son article 1 stipule que : « les projets
de construction dont l'estimation établie selon les prix couramment
pratiqués est supérieure à trente (30) millions de francs
ttc, doivent être dressés par un architecte inscrit au tableau de
l'ordre des architectes ».
3. L'instruction du dossier de demande de permis de
construire
L'instruction de la demande correspond à l'examen de la
conformité du projet, aux règles applicables et à la
préparation de la décision à prendre en
conséquence.
L'instruction est le fait des services techniques du
ministère de la construction de l'urbanisme et de l'habitat. Elle peut
être éventuellement confiée au service technique des
communes par le ministre chargé de la construction.
A la suite de l'instruction, les décisions sont prises
sous forme d'arrêté par le maire dans les communes ou par les sous
préfets dans le reste du territoire.
Une fois instruit le dossier est soumis à l'avis de la
commission qui se réunit une fois par semaine au service du permis de
construire.
La décision du permis de construire doit être
prise et notifiée au pétitionnaire dans un délai de trois
mois qui peut être porté à six mois à compter de la
date de dépôt. Le non respect de ce délai et de la mise en
demeure adressée au ministre chargé de l'urbanisme dans un
délai de trois mois, a pour conséquence de faire
bénéficier le pétitionnaire d'un permis tacite.
4. La décision
En face d'une demande de permis de construire, le contenu de
la décision administrative peut être très varié.
Abstraction faite du sursis à statuer, l'administration peut refuser le
permis de construire ou l'accorder. L'octroie comporte deux variantes :
- L'octroie pur et simple, qui signifie que le projet du
demandeur est autorisé tel que, l'octroie assorti d'un certain nombre de
prescriptions. Dans ce cas, l'administration subordonne la possibilité
légale de construire au respect d'un certain nombre d'obligations mises
à la charge du constructeur.
- L'octroie conditionnel, dans le but de la protection de
certains objectifs qui sont les exigences de salubrité, de
sécurité, de protection de l'environnement, de circulation et de
stationnement (accès à la voirie, exigence d'aire de
stationnement). La délivrance du permis de construire peut imposer au
constructeur de participer aux dépenses d'équipements publics
rendus nécessaires par la construction.
5. La mise en valeur des terrains
Après la délivrance du permis de construire, le
titulaire d'un lot est astreint à la mise en valeur et au maintien en
bon état dudit lot.
Il faut savoir qu'à compter de la date de
délivrance du permis de construire, un délai de deux ans est
accordé pour entreprendre les constructions.
L'article 18 de la loi N°65-248 du 04 Août 1965
relative au permis de construire stipule que « le titulaire d'un
permis de construire doit obligatoirement dès l'ouverture du chantier
indiquer de façon apparente et visible de la voie principale, et
lisiblement sur un panneau de 50 cm x 50 cm au moins :
- le nom du responsable de la direction technique des
travaux
- le N° du permis de construire suivi de sa date de
délivrance
- le N° du lot et d'îlot
Cliché Olivier Bohoussou
2009
Photo 01 : panneau indiquant les
références d'un chantier dans la commune de Cocody. Sur ce
tableau sont indiqués le type de construction à réaliser,
les références des lots et le numéro de l'avis
favorable
Les lots non mis en valeur dans un délai de 5 ans
minimum et 10 ans maximum à compter de la date d'attribution font
l'objet d'un retrait pur et simple. Le chef de ménage
dépossédé de son lot peut au prochain lotissement faire
une autre demande pourvu qu'il en ait les moyens.
II. PEREMPTION ET COUT DU PERMIS DE CONSTRUIRE
1. La péremption du permis de construire
Le permis de construire est périmé si les
constructions ne sont pas entreprises dans le délai d'un an à
compter de sa délivrance ou si les travaux sont interrompus pendant au
moins deux (2) ans.
2. Demande de prorogation
La demande de prorogation du permis de construire doit se
faire auprès du service l'ayant délivré. La demande de
prorogation doit se faire deux (2) mois avant l'expiration du permis de
construire.
3. Le certificat de conformité
Le certificat de conformité est un acte administratif
qui constate la conformité des travaux réalisés par
rapport au projet qui a fait l'objet d'autorisation de construire. Le
certificat de conformité est obligatoire pour toute construction et
surtout pour les établissements recevant du public.
4. Délivrance du certificat de conformité
30 jours après l'achèvement des travaux, le
maître d'ouvrage ou le promoteur doit introduire auprès du
ministre de la construction, de l'urbanisme et de l'habitat, une demande de
certificat de conformité. Saisis de cette demande, les services
comptants du ministère de la construction de l'urbanisme et de l'habitat
(direction de l'habitat et de la copropriété) organisent une
visite sur le terrain pour constater la conformité des travaux
réalisés par rapport aux plans fournis à la demande du
permis de construire. A l'issue de cette visite, un rapport est produit au vue
duquel le certificat de conformité est accordé ou refusé
par le directeur de l'habitat et de la copropriété.
5. Les servitudes d'urbanisme du permis de construire
Tous projets de construction dans le but de permettre une
harmonie au niveau de l'habitat et ne pas installer le désordre au
niveau de l'occupation de la chaussée doivent respecter en fonction du
type de l'habitat certaines servitudes. Ainsi les servitudes d'urbanismes sont
les normes de coefficient d'occupation, de surface minimale d'occupation, de
hauteur de la clôture ainsi que de recul par rapport aux voisins et aux
rues que doit respecter un projet de construction.
La direction de l'urbanisme est le service qui est
chargé de donner ses servitudes aux constructeurs.
6. Le coût du permis de construire
Le coût du permis de construire délivré
par les services du Ministère de l'urbanisme de l'habitat et de la
construction est fonction du bureau d'étude ou de l'architecte choisi
pour la conduite du projet de construction. La rémunération de
l'architecte ou du bureau d'étude dépend essentiellement de trois
facteurs qui sont :
- Du coût de l'opération
- De sa complexité
- De l'étendue et de la difficulté de la mission
que vous lui avez confiée.
Une fois le dossier de permis de construire arrive à la
direction du permis de construire du ministère, aucune somme n'est
demandée pour l'instruction de votre dossier de permis de construire. Il
faut cependant noter qu'une somme de vingt milles francs (20000fcfa) est
exigée au dépôt de la demande du permis de construire au
niveau du district d'Abidjan. Nos enquêtes nous ont par ailleurs
montré qu' une somme d'argent est exigée au retrait du permis de
construire dans les différentes mairies ainsi une somme de cinquante
cinq milles (55000fcfa) est versée au retrait d'un permis de construire
à la direction technique de la commune de Cocody.
Au niveau de la commune d'Abobo, le permis de construire
délivré par les services techniques de la mairie coûte cent
vingt milles francs (120000fcfa). Il faut souligner que malgré les
divergences au niveau du coût, et des services qui délivrent le
permis de construire , la composition du dossier et le circuit de traitement du
dossier de permis de construire restent les mêmes sauf qu'au niveau du
district d'Abidjan et dans les mairies, la réception du dossier de
permis de construire se fait au service du permis de construire de la direction
technique.
III. LES SANCTIONS RELATIVES AU NON RESPECT DU PERMIS
DE CONSTRUIRE
1. Les sanctions
Selon l'article 6 de la loi n°65-248 du 4 Août
1965, sont passifs d'une amende de 10000 à 500000 francs, chacun,
architectes, entrepreneurs bénéficiaires des travaux ou autres
responsables de leur exécution qui les ont effectués au
mépris des obligations imposées par la présente loi, les
règlements pris pour son application ou par le permis de construire.
En cas de récidive, l'amende peut être
portée au quintuple et une peine d'emprisonnement de deux (2) à
douze (12) mois peut en outre être prononcée.
Par ailleurs, la loi a prévu d'autres mesures de
restitution. Il s'agit notamment de la démolition et de la mise en
conformité des ouvrages irréguliers édifiés.
Dans ce cas, si à l'expiration du délai
fixé par le jugement, la démolition ou la mise en
conformité ou la mise en bon état ordonné n'est pas
complètement achevée, le ministre de la construction de
l'urbanisme et de l'habitat ou le maire ou encore le sous préfet peut
faire procéder d'office à tous nécessaires à
l'exécution de la décision de justice, aux frais et aux risques
du bénéficiaire des travaux irréguliers.
2. Application des sanctions
L'exécution des sanctions du non respect des
dispositions du permis de construire relève de la brigade de
contrôle du permis de construire ou des chefs d'antennes
représentés dans les différentes communes au niveau
d'Abidjan ou des services régionaux de l'urbanisme dans les villes de
l'intérieur du pays. Après que les services de contrôle
aient constaté le non respect des servitudes d'urbanisme d'une
construction, ils demandent au promoteur l'arrêt de la construction en
inscrivant l'abréviation AD MCUH (à démolir :
ministère de la construction de l'urbanisme et de l'habitat) sur les
murs de la construction afin que le promoteur se mette en règles.
Cliché Olivier Bohoussou 2009
Photo02 : Construction sans
permis de construire (dans la commune de Cocody). L'inscription AD sur le mur
indique le passage des agents du ministère de la construction ou de la
mairie
Dans le cas de non respect des servitudes d'urbanisme, la
construction est détruite aux frais du promoteur. Il faut noter que les
constructions qui ne bénéficient pas de permis de construire et
qui ne respectent pas les servitudes d'urbanisme sont détruites si le
constructeur ne se conforme pas au respect des règles d'urbanisme et aux
prescriptions du permis de construire.
251650560
Cliché Olivier Bohoussou 2009
Photo 03 Destruction de construction
ne bénéficiant pas de permis de construire. Le bâtiment est
détruit du fait de l'absence de permis de construire
Conclusion partielle
L'attribution d'un lot est suivie par sa mise en valeur. Le
bénéficiaire d'un lot qui a un projet de construction doit se
conformer à la réglementation en vigueur relative à la
mise en valeur du terrain urbain.
Selon la loi 65-248 du 04 Août 1965 relative au permis
de construire, en son article premier déclare :
« quiconque désire entreprendre une construction à
usage d'habitation ou non, doit, au préalable, obtenir un permis de
construire. »
Mais l'obtention de ce permis obéit à des
conditions définies auxquelles ces constructions doivent satisfaire
- les plans d'urbanisme et d'alignement approuvés
- les règlements d'urbanisme
- les servitudes de salubrité, de
sécurité publique de caractère architectural, de
conservation des sites imposées par les lois et règlements.
Aussi, son élaboration doit être faite par un
technicien du bâtiment ou par un architecte agrée et inscrit
à l'ordre des architectes :
Néanmoins il faut souligner que les constructeurs ne
savent plus à qui s'adresser véritablement quant à
l'obtention du permis de construire car il est tantôt
délivré par les services du ministère de la construction,
ou par le district au niveau d'Abidjan ou encore par certaines mairies (cas
d'Abobo). Il faut aussi noter la lourdeur et la complexité au niveau de
la composition du dossier de permis de construire. Ses difficultés
administrative sont un prétexte pour les constructeurs , car nombreux
sont ceux qui construisent leur maison avant d'entamer la procédure
d'obtention du permis de construire La construction d'un habitat étant
un élément fondamental dans l'harmonie d'une ville il serait
donc important de faciliter les procédures administrative d'obtention du
permis de construire et de définit clairement l'organe qui s'occupe de
la délivrance du permis de construire pour permettre à nos
cités urbaines de respecter les servitudes urbaines.
L'hypothèse selon laquelle les lenteurs administratives
et la complexité de la réglementation sont un obstacle à
la demande du permis de construire est vérifiée et
confirmée.
DEUXIEME PARTIE
DESCRIPTION DE L'APPLICATION DU PERMIS DE CONSTRUIRE
DANS LES QUARTIERS DE LA RIVIERA PALMERAIE ET D'ABOBO SAGBE
CHAPITRE III : LOCALISATION DES SITES D'ETUDE
I. PRESENTATION DES SITES D'ETUDE
La présentation de nos sites
d'étude consiste en l'analyse et à la description de tout ce qui
peut servir à la connaissance du milieu d'étude et à la
compréhension du permis de construire. Elle permet de placer les
différents sites dans leur environnement ou dans le cadre
géographique d'urbanisation.
1. Le site de la Riviera Palmeraie
Le site de la Riviera Palmeraie fait partie des quartiers
chics et huppés de la commune de Cocody. Située au Nord-est de la
ville d'Abidjan, Cocody fait partie de ses 10 communes.
La Riviera Palmeraie se situe dans la commune de Cocody sur
l'axe Cocody- Bingerville. Elle se situe plus précisément au
centre-ouest de Cocody et est limitée à l'Ouest par le quartier
de Bonoumin, au Nord Angré caféier et Djorogobité, au
sud-est par le Camp commando d'Akouedo et au sud par la Riviera 3. Ce site est
une opération de l'AGF (Agence de Gestion Foncière). Cette
structure de l'Etat s'est occupée du lotissement et de la vente des
terrains urbains.
Carte 01 : Localisation de la
Riviera Palmeraie
La Riviera Palmeraie est située sur un relief de
plateau élevé en amont et relativement plat en aval. Ce relief
est incliné du nord vers le sud et présente des pentes qui
varient de 19 à 62m et des vallées comme l'indique la carte
topographique du site.
Carte n°02 : Topographie de
la Riviera Palmeraie
2. Le site d'Abobo Sagbé
Abobo Sagbé est situé au sud- est de la commune
d'Abobo. Cette commune est située au Nord de la ville d'Abidjan. Elle
est également, selon Atta Koffi la principale
destination des migrants du Nord du pays et aussi le principal exutoire du trop
plein des anciens quartiers populaires centraux. Abobo Sagbé se trouve
au rang des quartiers populaires et est situé dans la commune d'Abobo.
Ce quartier est limité au Nord par Anokoua-kouté, au Sud et
à l'Ouest par la forêt du Banco et à l'Est par le chemin de
fer et le quartier Sans-manquer.
Ce site se situe sur un relief de plateau fortement
accidenté et présente des pentes qui varient entre 48 et 124m
avec d'énormes vallées non drainées.
Abobo Sagbé était selon les informations
recueillies à la mairie d'Abobo, une plantation des Ebriés et n'a
pas bénéficié d'aménagement avant l'occupation du
site par les populations urbaines. Ce quartier a néanmoins
bénéficié en juillet 1987 d'une restructuration
inachevée favorisant ainsi des lotissements officieux orchestrés
par les propriétaires terriens.
Carte n°04 : Topographie d'Abobo
Sagbé
II. L'OCCUPATION DU SOL DANS LE QUARTIER DE LA RIVIERA
PALMERAIE ET D'ABOBO SAGBE
1. les modes d'occupations de l'espace urbain
L'occupation de l'espace urbain est fonction de la zone qui
recevra le projet de construction. Ainsi, lors de nos enquêtes dans les
services du domaine urbain nous avons pu nous enquérir du type
d'habitats, du coefficient d'occupation du sol, du recul sur rue, du recul par
rapport aux voisins, et de la hauteur maximale à observer dans la zone
de la Palmeraie et d'Abobo sagbé.
Tableau 7: servitudes d'urbanisme de
la zone de la Riviera palmeraie et d'Abobo sagbé
Zone d'étude
|
Type d'habitat
|
C.O.S
|
Recul sur la
rue
|
Recul par rapport aux voisins
|
Hauteur maxi
|
Palmeraie 1
|
Habitat résidentiel
|
33%
|
5,00m
|
H=2L mini 3,00m ou mitoyen
|
R+1
|
Palmeraie 1
|
Habitat économique
|
60%
|
3,00m ou alignement
|
H=2L mini 3,00m ou mitoyen
|
H= L (maxi : R+3)
|
Abobo sagbé
|
Habitat économique
|
60%
|
1,50m ou alignement
|
H=2L mini 4,00m ou mitoyen
|
H=L (maxi: R+4)
|
Source : direction du domaine urbain
Ainsi, selon la direction du domaine urbain, la zone de la
Riviera Palmeraie peut recevoir deux types d'habitats qui sont essentiellement
l'habitat résidentiel et l'habitat économique. La zone d'Abobo
Sagbé quant à elle ne reçoit uniquement que l'habitat
économique. Lors de notre visite sur les différents sites, nous
avons au niveau de la Riviera Palmeraie vu effectivement la présence
d'habitats résidentiels (L'habitat de haut standing), l'habitat de moyen
standing à vocation collective
(Appartements en hauteurs et logements économiques
construits par les sociétés immobilières)
La norme au niveau du coefficient d'occupation du sol, du
recul par rapport à la voie et au recul par rapport aux voisins à
la Riviera palmeraie est fonction du type d'habitat et de la hauteur du
bâtiment, ainsi le coefficient d'occupation du sol des bâtiments
qui ont une hauteur inferieure ou égale à R+1 est de 33% avec un
recul par rapport à la voie de 5,00m et un recul par rapport aux voisins
équivalent à 3,00m au minimum ou à deux fois la hauteur du
bâtiment ou mitoyen. Les bâtiments de R+2 à R+3 au maximum
de type économique, le coefficient d'occupation du sol est de 60% avec
un recul par rapport à la voie de 3,00m ou aligné et un recul par
rapport aux voisins équivalent à 3,00m au minimum ou à
deux fois la hauteur du bâtiment ou mitoyen. A ce niveau, les
appartements en hauteurs aux abords des voies respectent tous le même
alignement, même s'ils diffèrent quelques fois au niveau de la
hauteur.
Au niveau d'Abobo Sagbé, c'est l'habitat
économique qui est recommandé avec une occupation du sol
équivalente à 60%, un recul par rapport à la voie de
1,50m, un recul par rapport aux voisins équivaut à 4 ,00m au
minimum ou à deux fois la hauteur du bâtiment ou mitoyen et une
hauteur du bâtiment inferieure ou égale à R+4. A Abobo
Sagbé, les types de logements rencontrés sont l'habitat
évolutif (cours commune), l'habitat de moyen standing à vocation
collective (Appartements en hauteur) et surtout une abondance d'habitats
spontanée construits sans normes urbanistiques.
2. Les espaces bâtis : caractéristiques
de l'habitat
L'habitat construit dans le quartier de la Riviera Palmeraie
diffère particulièrement de celui construit dans le quartier
d'Abobo Sagbé. La Riviera Palmeraie grâce à
l'aménagement réalisé présente des habitats
modernes aux normes urbanistiques et architecturales impressionnantes.
Déjà, selon le recensement de 1998, le quartier de la Riviera
palmeraie comptait 371 villas modernes, 87 appartements dans immeuble, 21
maisons simples et 22 maisons en bandes sur un total de 630 ménages. Le
manque d'actualisation des informations au niveau de l'INS ne nous a pas permis
d'avoir des chiffres récents. Cependant, lors de nos enquêtes sur
le terrain, nous avons pu observer l'abondance d'habitats de haut standing et
des appartements dans immeuble. Il faut noter que le grand nombre de baraques
dans cette zone était dû à la non mise en valeur des lots
nouvellement attribués. Ainsi, la population main d'oeuvre du chantier
construit des baraques afin de vaquer à leurs occupations. Nous avons
certes rencontré des baraques durant l'observation faite sur le terrain
mais pas en trop grand nombre.
Tableau 8:
Répartition des ménages de la palmeraie et de Sagbé par
type de construction
Type de construction
|
Nombre de ménage
de la Riviera Palmeraie
|
Nombre de ménage
d'Abobo sagbé
|
Villa moderne
|
371
|
216
|
Maison simple
|
21
|
1943
|
Logement en bande
|
22
|
2170
|
Apt dans immeuble
|
87
|
40
|
Concession
|
9
|
11574
|
Case traditionnelle
|
4
|
81
|
Baraque
|
90
|
120
|
Autre à préciser
|
4
|
6
|
Non déclaré
|
0
|
0
|
Non défini
|
22
|
353
|
Total
|
630
|
16503
|
Source : INS RGPH-98
Abobo Sagbé, malgré la restructuration
effectuée en 1987 a gardé son statut de quartier non
urbanisé. En ce sens, sur un total de 16503 ménages, seulement
216 constructions sont qualifiées de villas modernes. L'habitat
prédominant dans cette zone est la concession avec 11574 ménages.
Les baraques et les logements en bandes occupent en partie cette zone. Ainsi
Abobo Sagbé présente une image de quartiers précaire sans
norme urbanistique où chacun construit selon son bon vouloir. Il faut
aussi noter que l'habitat de ces deux zones diffère au niveau des
matériaux utilisés pour la construction.
2.1. Nature du mur
La nature du mur dans un projet de construction
détermine le type de construction. Un logement urbain est
qualifié de précaire lorsque les matériaux utilisés
pour sa construction sont de types instables, incertains dans la durée
et qui manquent de solidité, de sécurité. Ainsi un
logement viable doit remplir les normes de sécurité, de
durée et de solidité.
Tableau 9: Répartition des
ménages de la Riviera Palmeraie par type de construction selon la nature
du mur.
Nature du mur
Type
de construction
|
Bois
|
tôle
|
banco
|
Semi dur
|
géo béton
|
dur
|
Non défini
|
total
|
Villa moderne
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
371
|
0
|
371
|
Maison simple
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
21
|
0
|
21
|
Logement en bande
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
22
|
0
|
22
|
Apt dans immeuble
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
87
|
0
|
87
|
Concession
|
0
|
|
1
|
0
|
0
|
8
|
0
|
9
|
Case traditionnelle
|
0
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4
|
Baraque
|
89
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
90
|
Autre à préciser
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4
|
0
|
4
|
Non défini
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
9
|
12
|
22
|
Total
|
89
|
01
|
5
|
0
|
01
|
522
|
12
|
630
|
Source : INS RGPH-98
La répartition des ménages de la Riviera
Palmeraie par type de construction selon la nature du mur, indique clairement
que le mur en dur est le plus utilisé pour les constructions. Sur 630
ménages, 522 ont utilisé le mur en dur pour leurs constructions.
Les 89 baraques sont des constructions précaires pratiquées sur
les lots non encore mis en valeur.
Tableau 10 : Répartition
des ménages de Sagbé par type de construction selon la nature du
mur.
Nature du mur
Type
de construction
|
Bois
|
tôle
|
banco
|
Semi dur
|
géo béton
|
dur
|
Non défini
|
total
|
Villa moderne
|
0
|
90
|
0
|
0
|
0
|
0
|
126
|
216
|
Maison simple
|
0
|
1936
|
7
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1943
|
Logement en bande
|
0
|
2170
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2170
|
Apt dans immeuble
|
0
|
40
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
40
|
Concession
|
1
|
11306
|
17
|
48
|
60
|
70
|
72
|
11574
|
Case traditionnelle
|
0
|
35
|
0
|
36
|
10
|
0
|
0
|
81
|
Baraque
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
20
|
100
|
120
|
Autre à préciser
|
0
|
4
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
6
|
Non défini
|
128
|
209
|
0
|
3
|
5
|
6
|
2
|
353
|
total
|
129
|
15790
|
24
|
89
|
75
|
96
|
300
|
16503
|
Source : INS RGPH-98
A Abobo Sagbé, sur un total de 16503 constructions,
15790 ménages utilisent les matériaux de
récupération comme la tôle et 129 ménages utilisent
le bois comme mur, d'où l'importance d'habitat ne respectant pas les
normes de sécurité, solidité et d'instabilité pour
les constructions.
2.2. Hauteur du bâtiment
La hauteur des bâtiments varie d'un site à un
autre. Ainsi, la zone de la Riviera Palmeraie se présente comme le site
qui a le plus de bâtiments en hauteur, 87 contre 40 pour Abobo
Sagbé selon le RGPH de 1998. La structure urbaine actuelle de la Riviera
palmeraie est dominée par les habitats en hauteur de plus de deux
niveaux. Dans ce quartier, les « quatre niveaux » sont les
plus nombreux. Ces constructions remplissent généralement deux
fonctions : le rez- de- chaussé est utilisé pour le commerce
et les autres niveaux sont des appartements pour habitation. Ce type d'habitat
est rencontré à la palmeraie au niveau de la zone relativement
plate et aux abords de la chaussée. Au niveau d'Abobo Sagbé,
l'habitat en hauteur existe mais en faible proportion; nous avons pu observer
lors de nos enquêtes ce type d'habitat. Dans cette zone, ce type
d'habitat remplit essentiellement la fonction d'habitation et ne dépasse
pas les 4 niveaux.
Cliché Olivier Bohoussou 2009
Photo 4 : habitat en hauteur dans
la zone d'Abobo Sagbé
2.3. Nature du toit
Le toit est la partie supérieure du bâtiment.
C'est le toit qui permet de le couvrir et d'abriter ce qui se trouve dans la
maison. La répartition des ménages de la palmeraie par type de
construction selon la nature du toit indique une prédominance de la
tôle comme matériau utilisé pour la couverture des
bâtiments. Ainsi sur un total de 630 ménages en 1998, 375 maisons
étaient couvertes de tôle et 187 couvertes par du béton. La
tuile et l'everite conçues pour couvrir les édifices sont aussi
utilisés dans cette zone. Il faut noter qu'aucune construction à
la Riviera Palmeraie n'utilise les fibres végétales et seule une
baraque utilise la toile plastique pour sa couverture.
Tableau 11 : Répartition
des ménages de la palmeraie par type de construction selon la nature du
toit.
Nature du
toit
Type
de construction
|
Fibre végétale
|
tôle
|
béton
|
Tuile/
Everite
|
Toile
plastique
|
Autre à préciser
|
Non défini
|
TOTAL
|
Villa moderne
|
0
|
245
|
84
|
42
|
0
|
0
|
0
|
371
|
Maison simple
|
0
|
12
|
6
|
3
|
0
|
0
|
0
|
21
|
Logement en bande
|
0
|
10
|
12
|
0
|
0
|
0
|
0
|
22
|
Apt dans immeuble
|
0
|
6
|
76
|
5
|
0
|
0
|
0
|
87
|
Concession
|
0
|
6
|
2
|
1
|
0
|
0
|
0
|
9
|
Case traditionnelle
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4
|
Baraque
|
0
|
87
|
0
|
0
|
2
|
1
|
0
|
90
|
Autre à préciser
|
0
|
1
|
2
|
1
|
0
|
0
|
0
|
4
|
Non défini
|
0
|
4
|
5
|
1
|
0
|
0
|
12
|
22
|
TOTAL
|
0
|
375
|
187
|
53
|
2
|
1
|
12
|
630
|
Source : INS RGPH-98
A Abobo Sagbé, la tôle et le béton sont
les plus utilisés. La différence avec la Riviera Palmeraie se
situe au niveau de l'utilisation de la fibre végétale et de la
toile plastique. Il faut aussi noter une part importante de nature de toit
à préciser et non définie.
Tableau 12 : Répartition
des ménages de Sagbé par type de construction selon la nature du
toit.
Nature du toit
Type
de construction
|
Fibre végétale
|
tôle
|
béton
|
Tuile/
Everite
|
Toile
plastique
|
Autre à préciser
|
Non défini
|
TOTAL
|
Villa moderne
|
0
|
191
|
14
|
0
|
0
|
11
|
0
|
216
|
Maison simple
|
0
|
1919
|
16
|
8
|
0
|
0
|
0
|
1943
|
Logement en bande
|
0
|
2165
|
3
|
2
|
0
|
0
|
0
|
2170
|
Apt dans immeuble
|
0
|
10
|
30
|
0
|
0
|
0
|
0
|
40
|
Concession
|
9
|
11497
|
28
|
4
|
12
|
24
|
0
|
11574
|
Case traditionnelle
|
0
|
81
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
81
|
Baraque
|
0
|
107
|
0
|
0
|
9
|
4
|
0
|
120
|
Autre à préciser
|
0
|
6
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
6
|
Non défini
|
0
|
219
|
0
|
0
|
0
|
7
|
127
|
353
|
TOTAL
|
9
|
16195
|
91
|
14
|
21
|
46
|
127
|
16503
|
Source : INS
RGPH-98
CHAPITRE IV : LA SITUATION SOCIO-ÉCONOMIQUE
DES PROMOTEURS IMMOBILIERS ET LES TYPES DE CONTROLE EFFECTUE PAR LES AUTORITES
DE SUIVI DU PERMIS DE CONSTRUIRE.
I. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE
1. Situation économique
La Riviera Palmeraie et Abobo Sagbé sont deux zones
qui accueillent différents types de populations. En effet, fort de son
statut de quartier chic et de son style architectural, la Riviera Palmeraie est
un quartier résidentiel qui accueille essentiellement les populations
aisées. Par contre, Abobo Sagbé est une zone dortoir où
les habitats ne coûtent pas cher vu leur configuration et leur situation.
En effet, la majorité des populations d'Abobo Sagbé pratiquent le
commerce et des petits métiers.
2. Statut d'occupation du logement
Pour mieux cerner les responsabilités au niveau de
l'application du permis de construire, nous avons jugé nécessaire
de savoir le statut des différents occupants des habitats. A ce sujet,
la consultation de la répartition des ménages de la Riviera
Palmeraie et d'Abobo Sagbé du RGPH de 1998 nous a été
utile. Dans les deux zones, existent des propriétaires, des habitats en
location vente ou simple, des logements de fonction, des logements gratuits, et
des propriétaires à terme.
Tableau 13 : Répartition
des ménages de la Riviera Palmeraie et
d'Abobo Sagbé
Statut d'occupation
|
Nombre de ménage
de la Riviera Palmeraie
|
Nombre de
ménage d'Abobo
Sagbé
|
Propriétaire
|
226
|
2058
|
Location vente
|
13
|
38
|
Location
Simple
|
217
|
12677
|
Logement de
fonction
|
61
|
91
|
Logement
gratuit
|
85
|
927
|
Propriétaire
à terme
|
11
|
2
|
Autre à préciser
|
2
|
4
|
Non déterminé
|
0
|
0
|
Non défini
|
15
|
706
|
total
|
630
|
16503
|
Source : INS RGPH-98
Graphique 3 : Statut d'occupation
du logement en fonction du nombre de ménage de la Riviera Palmeraie et
à Abobo sagbé
251652608
Légende
Riviera Palmeraie
Abobo Sagbé
Selon le recensement général de la population
et de l'habitat de 1998, le graphique nous indique un pourcentage important de
propriétaires de logement, de location vente, de logement de fonction,
et de propriétaire à terme à la Riviera Palmeraie contre
un important pourcentage de location simple, de logement non défini et
de logement gratuit à Abobo Sagbé.
II. LES TYPES DE CONTRÔLE EFFECTUE PAR LES
AUTORITES DE SUIVI DU PERMIS DE CONSTRUIRE DANS LES QUARTIERS DE LA RIVIERA
PALMERAIE ET D'ABOBO SAGBE
Le suivi du permis de construire est effectué par les
différentes brigades que comptent le ministère de la
construction, le district d'Abidjan pour ses communes et les brigades de
contrôle des mairies.
L'existence de ces trois brigades de contrôle de
l'application des normes urbanistiques dans la ville d'Abidjan ne favorise pas
un suivi parfait du permis de construire dans la ville et crée
d'énormes désagréments aux promoteurs immobiliers.
Au niveau de la commune de Cocody, le contrôle du permis
de construire est assuré par la brigade du service technique de la
mairie qui travaille en étroite collaboration avec celle du district
d'Abidjan et celle du ministère de la construction.
La commune d'Abobo par contre dispose d'une brigade qui
contrôle les permis de construire. Cette brigade ne travaille pas en
collaboration avec celle du district et du ministère de la construction.
Cette situation est due au faite que les autorités de la mairie d'Abobo
octroient elles mêmes les permis de construire et ne prennent pas part
aux différentes commissions du permis de construire que compte le
district d'Abidjan et le ministère de la construction.
Conclusion partielle
D'une manière générale, le permis de
construire est délivré à toute personne physique et
morale disposant d'un lot qui souhaiterait la mettre en valeur.
Il faut cependant souligner qu'il ressort de nos
enquêtes et analyses que les prescriptions du permis de construire sont
ignorées lors de la mise en valeur des parcelles. La situation du projet
de construction est souvent d'une importance capitale dans le respect des
normes urbanistiques, car une zone aménagée, viabilisée
présente une image différente de la ville par rapport à
une zone qui ne l'est pas.
Le cas de la Riviera Palmeraie, quartier résidentiel
et d'Abobo Sagbé, quartier populaire non structuré et non
aménagé nous permet de faire une plus nette comparaison entre ses
deux types de quartiers. L'observation de la trame urbaine de ses deux zones,
nous montre d'un coté un quartier bien organisé construit avec
des matériaux solides et durables et une zone à peine
structurée, désorganisée construit dans une zone non
édificandis avec des matériaux de constructions précaires
ne respectant aucun recul, aucune servitude urbaine.
Notre hypothèse de recherche selon laquelle
l'application du permis de construire est fonction de la localisation du projet
de construction et de la nature des matériaux utilisés pour la
construction de l'habitat est confirmée.
TROISIEME PARTIE
PRESENTATION ET DESCRIPTION DE L'HABITAT ET DE LA
STRUCTURE URBAINE A LA RIVIERA PALMERAIE ET A ABOBO SAGBE
CHAPITRE V : PRESENTATION ET DESCRIPTION DU
PAYSAGE URBAIN DES QUARTIERS DE LA RIVIERA PALMERAIE ET D'ABOBO SAGBE
I. PRESENTATION DU PAYSAGE URBAIN DE LA RIVIERA
PALMERAIE ET D'ABOBO SAGBE
L'étude de ces deux quartiers de la ville d'Abidjan
nous a permis en quelle que sorte de savoir comment le permis de construire est
appliqué à différents endroits et de savoir aussi les
différents matériaux utilisés pour la construction des
habitats. Ce constat nous amène à étudier l'ensemble des
traits, des caractères qui donnent à la ville un visage et une
expression particulière.
1. La trame urbaine
La consultation de la carte de lotissement du quartier de la
Riviera Palmeraie montre comme plan, deux types d'aménagements
réalisés sur le site. Nous avons, sur le site de la palmeraie,
un plan en damier sur la partie relativement plate du quartier et un plan
concentrique dans la zone au relief élevé. Partout dans le
quartier de la Riviera Palmeraie les ruelles séparent les îlots,
débouchent sur les rues secondaires qui elles débouchent sur les
voies principales de manière orthogonale c'est-à-dire en se
coupant en angles droits. La partie concentrique se présente sous la
forme d'un demi-cercle et a aussi des ruelles qui séparent les ilots et
débouchent toutes sur des rues secondaires en forme de demi-cercle.
Carte 05 : trame urbaine de la
Riviera Palmeraie
La consultation du plan de restructuration du quartier d'Abobo
Sagbé de 1987 ne nous permet pas de définir véritablement
le plan du quartier d'Abobo Sagbé. Cette restructuration a voulu tant
bien que mal permettre au quartier d'Abobo Sagbé d'avoir un plan en
damier. En effet face aux nombreuses contraintes au niveau du relief, la
restructuration d'Abobo Sagbé donne des ruelles à
différents endroits qui découchent entre elles et sont toutes
reliées à la seule voie principale de ce quartier. La
présence de grandes vallées à certains endroits interrompt
ce plan et la rend désorganisé. Car les populations construisent
sur les versants des vallées au mépris de tous les dangers que
comporte cette situation.
Carte 06 : Trame urbaine d'Abobo
Sagbé
2. La voirie, le réseau d'assainissement et
l'approvisionnement en eau et en électricité de la Riviera
Palmeraie et d'Abobo Sagbé
Le plan de lotissement de 1997 de la Riviera Palmeraie,
présente les différentes voies déjà
constituées. Sur tout l'espace de ce quartier, les ruelles
séparent les îlots, débouchent sur les rues secondaires qui
elles mêmes débouchent sur les voies principales.
Longitudinalement, la Riviera Palmeraie compte 6 voies principales avec deux
voies qui débouchent sur l'axe Abidjan - Bingerville. Verticalement elle
compte 4 principales voies qui débouchent sur les voies longitudinales
avec une (1) de ces voies qui débouche sur l'Axe Abidjan - Bingerville.
Les voies secondaires sont les voies qui couvrent l'ensemble de l'espace et les
ruelles permettent la circulation entre les différents îlots et
débouchent sur les voies secondaires. Toutes les voies de ce quartier
sont bitumées.
Cliché Olivier Bohoussou 2009
Photo 5 : Rue secondaire
bitumée dans le quartier de la Riviera Palmeraie.
Carte 07 : Voirie de la Riviera
Palmeraie
Au niveau de son réseau d'assainissement, la partie
Ouest de la Riviera palmeraie est connectée au réseau
d'assainissement urbain de la ville d'Abidjan. Les fosses septiques sont
utilisées dans la partie Est. Ainsi, ce quartier dispose d'égouts
et de caniveaux pour l'évacuation de ses eaux usées. Le statut de
quartier résidentiel fait de ce quartier un endroit d'individualisme.
Chaque ménage dispose de son branchement en eau et en
électricité.
Au niveau d'Abobo Sagbé, la restructuration de la
partie Sud offre à ce quartier quelques rues. En effet, seule la voie
principale reliant le rond point de la mairie d'Abobo à Sagbé est
bitumée. Hormis cette voie, les rues d'Abobo Sagbé ne sont pas
bitumées et sont mal-entretenue. Elles servent parfois de
dépotoir sauvage aux populations. Il faut aussi noter la présence
d'une voie ferrée à la limite Est de ce quartier d' où
l'appellation d'Abobo Sagbé «Abobo derrière
rail ».
Cliché Olivier Bohoussou 2009
Photo 6 : Rue non bitumée
dans le quartier d'Abobo Sagbé. Cette photo illustre le manque
d'entretien et l'utilisation de la rue comme dépotoir.
La carte de la voirie de ce quartier ci-dessous nous permet de
distinguer nettement les différentes voies réalisées dans
le quartier d'Abobo Sagbé et de montrer les types de voies et leurs
différences par rapport à celle rencontrées dans le
quartier de la Riviera Palmeraie.
Carte 08 : Voirie d'Abobo
Sagbé
Dans ce quartier, l'absence de réseaux
d'assainissements et de caniveaux fait des rues l'endroit où les
populations rejettent les eaux usées. Abobo Sagbé ne dispose pas
de caniveaux, et n'est pas connecté au réseau d'assainissement de
la ville d'Abidjan. Le branchement en eau et électricité dans ce
quartier normalement individuel est souvent collectif entrainant des
branchements anarchiques et le commerce de l'eau à certains endroits.
II LA TYPOLOGIE DE L'HABITAT
Les matériaux de construction utilisés et les
modèles de plan des habitations observés sur les espaces du site
de la Riviera Palmeraie et celui d'Abobo Sagbé ont permis d'identifier
quatre types d'habitat à savoir : l'habitat évolutif,
l'habitat de cours communes, l'habitat de moyen standing, l'habitat de haut
standing et l'habitat spontané.
1. l'habitat évolutif
Nous avons rencontré ce type d'habitat au niveau
d'Abobo Sagbé. L'habitat évolutif couvre pratiquement tout
l'espace d'Abobo Sagbé. De par son statut de quartier non
aménagé et non structuré, Abobo Sagbé
représente le lieu de préférence des familles nombreuses
et économiquement faibles. Le logement est une petite maison en bande
ouvrant en arrière sur une petite cour. Du fait de l'entassement
démographique, les bâtiments sont fortement
dégradés.
Cliché Olivier Bohoussou 2009
Photo 7: habitat évolutif dans
le quartier d'Abobo Sagbé. Ici le logement est une cour
commune en bande dégradée et précarisée par
l'utilisation de matériaux de récupération
2. l'habitat de moyen standing
Lors de nos enquêtes, l'habitat de moyen standing a
été rencontré dans le quartier de la Riviera Palmeraie. Ce
type d'habitat est une maison individuelle : villa avec une cour. C'est
l'habitat qui reflète le mieux le niveau de vie moyen.
Cliché Olivier Bohoussou 2009
Photo 8 : habitat de moyen standing
dans le quartier de la Riviera Palmeraie. La cour est individuelle,
clôturée et présente un jardin
La forte demande en logement due à la forte
démographie, occasionné une autre forme d'habitat de moyen
standing : c'est l'habitat en hauteur avec des étages de plus de
deux (2) niveaux. Cette forme d'habitat remplit généralement deux
(2) fonctions: le rez-de- chaussée situé en bordure de la voie
est utilisé pour le commerce c'est-à-dire les magasins de
distribution et les appartements servent d'habitat ou de bureau. (Voir photo
9)
Cliché Olivier Bohoussou 2009
Photo 9 : habitat de moyen
standing dans le quartier de la Riviera Palmeraie. Sur cette photo le
rez-de-chaussée est utilisé pour le commerce et les autres
niveaux servent d'appartement
Le quartier d'Abobo Sagbé présente
à quelque endroit ce type d'habitat. Nos enquêtes nous ont
révélé une certaine différence au niveau des
matériaux de constructions. En effet, les habitats au niveau de la
Riviera Palmeraie sont couverts de marbres et sont construits à
l'européenne avec un style architectural impressionnant tandis qu'au
niveau d'Abobo Sagbé, les habitats de plus de deux niveaux (2) sont
parfois couverts de peinture ou de granite.
3. l'habitat de haut standing
L'habitat de haut standing se rencontre
pratiquement dans la partie Est de la Riviera Palmeraie et nulle part à
Abobo Sagbé. L'habitat de haut standing dans le quartier de la Riviera
Palmeraie présente des styles et formes architecturales
impressionnantes. Ce type d'habitat est habité par les populations de
niveau de vie aisé et présente toutes les commodités
urbanistiques. Habiter ce type de maison est le signe de la réussite
sociale.
Cliché Olivier Bohoussou 2009
Photo 10 : Logement de haut
standing. On distingue un jardin avec une pelouse des plantes à fleure,
une belle entrée et une architecture exceptionnelle
L'habitat de haut standing du quartier de la Riviera
Palmeraie est caractérisé par l'utilisation de matériaux
comme, le marbre à la place de la peinture, et est couvert par de
l'everite ou par de la tuile. L'espace qui sert de recul par rapport à
la voie est transformé en jardin rendant agréable le paysage
urbain.
4. l'habitat spontané.
A côté des trois types d'habitat
précités, s'ajoute un quatrième type moins important mais
remarquable du fait de la nature des matériaux de construction et de sa
localisation; il s'agit, de l'habitat précaire. Nous avons lors de nos
observations sur le terrain vu ce type d'habitat dans les deux zones
d'étude. A la Riviera Palmeraie ce type d'habitat occupe les espaces
non mis en valeur ainsi l'habitat spontané se mêle au beau paysage
urbain qu'offre la belle cité de la Riviera Palmeraie et est
habité par des ménages qui servent de main d'oeuvre aux
populations du quartier. Cet habitat défigure le quartier de la Riviera
Palmeraie et est le talon d'Achille de ce quartier qui se veut, un quartier
résidentiel par excellence.
Au niveau de Sagbé, ce type d'habitat occupe
majoritairement l'espace urbain. C'est dire que l'habitat spontané
construit sans normes urbanistiques est le principal logement qu'on trouve
à Abobo Sagbé. Ce type d'habitat est construit sans permis de
construire et se caractérise soit par l'utilisation de matériaux
de récupération comme le bois, les tôles rouillées
et souvent construit en dur mais en forme d'escalier dans les zones non
constructibles à cause de la présence de dangereuses
vallées.
Cliché Olivier Bohoussou 2009
Photo 11 : habitat
spontané construit sans permis de construire. Ces habitats en forme
d'escalier sont construits sur un versant à proximité d'une
profonde vallée
Ces logements sont produits sans l'aval de l'Etat et
constituent un réel danger pour les populations qui s'y installent.
L'habitat spontané est prisé par les populations de faible
revenu. En effet, ce type d'habitat se développe sur des espaces non
aménagés où le prix du lot est vendu à moindre
coût. Dans ces quartiers, il n'existe aucune opération
immobilière régulière car les habitats sont construits
sans permis de construire. Les cartes ci-dessous montrent le type d'habitat
rencontré dans le quartier de la Riviera Palmeraie et celui d'Abobo
Sagbé
Carte 09 : Typologie de l'habitat
dans le quartier de la Riviera Palmeraie
Carte 10 : Typologie de l'habitat
dans le quartier d'Abobo Sagbé
III DESCRIPTION DU PAYSAGE URBAIN DE LA RIVIERA
PALMERAIE ET D'ABOBO SAGBE
1. Paysage urbain de la Riviera Palmeraie
La commune de Cocody de par son statut de commune
résidentielle a connu un destin exceptionnel. Cette situation a
été bénéfique aux différents quartiers de
Cocody qui ont bénéficié des privilèges de la
commune. Ce quartier avant même de sortir de terre était
déjà viabilisé, loti et avait surtout les voies de
circulation déjà bitumées. Cette situation a
favorisé un temps soit peu le respect des règles de construction,
l'alignement des habitats, les reculs par rapports aux voies et aux voisins. La
Riviera Palmeraie compte 3 différentes zones qui sont : Une zone de
construction de société immobilière, avec des habitats de
type moyens et haut standing, une zone d'habitats en hauteur avec des
constructions de type R+2 et plus et une zone de construction haut standing
avec des constructions duplexe aux formes architecturales variées
dominées par la verdure et très souvent copiés sur
l'étranger. La beauté du rond point au niveau de l'entrée
principale sud du quartier témoigne du modernisme et du style urbain
copié sur l'occident. Ce quartier présente le paysage urbain de
la ville moderne.
Photo 12 : Rond point à la
Riviera Palmeraie. Sur cette photo, on peut admirer la qualité de
l'architecture et la beauté de l'oeuvre.
Cliché Olivier Bohoussou 2009
2. Paysage urbain d'Abobo Sagbé
Au niveau du paysage urbain, Abobo Sagbé
présente par contre une autre forme de la ville. Le manque de
viabilisation a entrainé dans ce quartier le non respect des normes
urbanistiques. A Abobo Sagbé, chacun construit le type d'habitat qu'il
veut en ignorant les règles de construction, les servitudes d'urbanisme.
La restructuration de ce quartier a néanmoins permis l'ouverture des
rues. Ce quartier compte deux types de paysage urbain. Un paysage d'ancien
quartier populaire où dominent les cours communes et un paysage de
quartier précaire dû aux constructions spontanées
rencontrées dans les secteurs non édificandis. Le relief de la
zone de Sagbé a occasionné des habitats construits en escalier et
a entrainé une forte dégradation des rues dues à
l'érosion. La dégradation des habitats et des toitures
témoigne de la nature des matériaux utilisés pour la
construction et de l'ancienneté du quartier
Cliché Olivier Bohoussou 2009
Photo 13 : Vue d'une cour dans le
quartier d'Abobo Sagbé. Sur cette photo nous pouvons voir la
concentration de l'habitat et la dégradation des bâtiments
.
CHAPITRE VI : LES PROBLEMES LIES A L'APPLICATION
DU
PERMIS DE CONSTRUIRE
Divers problèmes entravent la gestion du permis de
construire dans nos villes. Les identifier et donner les causes et les
conséquences à ces problèmes est à la tâche
à laquelle nous serons confrontés dans ce chapitre.
I. IDENTIFICATION DES PROBLEMES
1. les problèmes d'ordre conflictuel et
techniques
Les problèmes d'ordre conflictuels
concernent les différentes structures qui délivrent le permis de
construire ; en effet, lors de nos enquêtes nous avons pu nous
rendre compte de l'existence de plusieurs structures qui délivrent le
permis de construire ( ministère de la construction, de l'urbanisme et
de l'habitat, district d'Abidjan, mairie). Cette situation fait qu'aucune de
ses trois structures n'arrive pas à déterminer sa zone
d'influence, et ne maitrise pas véritablement le contrôle du
permis de construire. Il faut aussi noter que les différentes
commissions qui statuent sur le permis de construire ne se rendent pas sur les
différents chantiers pour prendre connaissance de la situation exacte du
projet de construction ce qui entraine la méconnaissance de la
topographie du site. Il y a aussi le manque de formation, d'outil de travail,
d'effectifs au sein des différentes structures et surtout le manque de
conservation des dossiers de permis de construire déjà
octroyé.
2. Les moyens de contrôle dans le quartier de la
Riviera Palmeraie et d'Abobo Sagbé
Les différentes structures qui
contrôlent le permis de construire ne disposent pas d'assez de moyens et
de pouvoirs pour lutter efficacement contre la prolifération de
l'habitat spontané. En effet, lors de nos enquêtes, nous nous
sommes rendu compte du manque d'effectifs dans les différentes
structures pour le contrôle sur le terrain. En effet le ministère,
le district, les mairies ne disposent pas d'assez d'éléments de
polices et de techniciens pour les contrôles. Ces structures disposent en
moyenne de 10 personnes et chacune pour la couverture de leurs
différents espaces. Il faut aussi dire que dans l'exercice de certains
contrôles, les agents sont agressés ou sali par du ciment.
D'autres par contre, sont frappés par des pelles et autres
matériaux. Pour échapper donc au contrôle, certains
propriétaires non en règle préfèrent construire les
dimanches et jours fériés. D'autres par contre offrent des pots
de vin à l'agent en charge pour payer son silence sur le
déroulement des travaux.
3. Les problèmes liés à
l'inapplication du permis de construire
Le non respect des prescriptions du permis de construire
entraine d'énormes problèmes au niveau de l'aménagement de
nos villes. Cette situation est source de problèmes d'assainissement,
de santé et nombreux conflits entre voisins. Le permis de construire qui
est un instrument de régulation du lotissement perd donc ses fonctions
et entraine le non respect des règles d'urbanisme conformément
aux différents cahiers de charges favorisant ainsi le non alignement des
bâtiments, le non respect des reculs par rapport aux voies et aux
voisins, la prolifération de l'habitat spontané hors nomes. Le
quartier d'Abobo Sagbé illustre parfaitement cette situation. En effet,
le manque de viabilisation de ce quartier a favorisé une montée
de l'habitat construit sans normes urbanistiques et sans permis de
construire.
II. LES PROPOSITIONS DE SOLUTIONS
Il s'agit pour nous, d'énoncer un certain nombre de
mesures qui adoptées et appliquées permettront de
régulariser l'application du permis de construire et de maitriser
l'extension anarchique des habitats spontanés
Il faut entre autre :
Ø Déterminer clairement le service qui s'occupe
de la délivrance du permis de construire dans les villes et communes
Ø Confier l'aménagement des sites urbanisables
à des structures commises à la tâche afin qu'elles
viabilisent les futures zones urbaines afin de canaliser les futures
constructions.
Ø Appliquer les décisions de démolition
des habitats qui ne respectent pas les prescriptions du permis de construire
Ø Responsabiliser d'avantage les architectes et les
ingénieurs en génie civil dans le montage du projet de
construction et dans la délivrance du certificat de conformité
Ø Permettre une participation plus évidente des
grands bureaux d'urbanisme tel que le BNETD, le CNOA en initiant des portes
ouvertes qui devront être médiatisées
Ø Veiller à ce que toutes les constructions
où qu'elles se trouvent aient un permis de construire
Ø Equiper les services techniques chargés du
contrôle de l'application du permis de construire afin de favoriser le
contrôle régulier des chantiers.
Ø Créer un corps spécial
accompagné d'un juge pour recenser et verbaliser les contrevenants au
permis de construire.
Ø Doter chaque commune ou ville de centre de
contrôle du respect du permis de construire dans chaque zone.
Conclusion partielle
Du point de vue des paysages urbains, la Riviera Palmeraie et
Abobo Sagbé se présentent à la fois comme deux quartiers
de style architectural différent. La Riviera Palmeraie avec
l'organisation de ses habitats, ses voies bitumées, l'alignement des
constructions, l'observation des reculs par rapport aux voies, se
présente comme un quartier viabilisé, bien organisé qui
respecte le minimum des règles et servitudes d'urbanisme. Cette
situation offre à ce quartier un paysage urbain de type occidental.
La zone d'Abobo Sagbé par contre se présente
comme un quartier inorganisé aux rues non bitumées bondées
d'ordure et présente une désorganisation au niveau de l'habitat.
Abobo Sagbé se présente donc comme un quartier où les
prescriptions des servitudes d'urbanisme et du permis de construire n'existent
pas. Cette situation d'anarchie crée le dysfonctionnement de la
structure du paysage urbain et favorise la croissance anarchique de l'habitat
spontané. L'hypothèse formulée.est confirmée.
CONCLUSION GENERALE
Il ressort de notre étude que le permis de construire
est un document administratif obligatoire et nécessaire qui s'impose
à quiconque désire construire un bâtiment (à usage
d'habitation, industriel, équipement scolaire, station service,
équipement hôtelier, etc.).Ce document est exigé pour le
respect des règles d'urbanisme, d'habitat, d'hygiène, de
sécurité, et des normes d'architecture. Le but de l'instauration
du permis de construire en Côte d'Ivoire est de permettre aux villes
ivoiriennes d'être bien organisées, avec des constructions qui
respectent les servitudes d'urbanisme et de bannir l'habitat non
réglementaire. Malgré les efforts consentis par les gouvernants
pour donner une image idyllique aux villes nombreuses sont les constructions
qui ne respectent pas les prescriptions du permis de construire. Dans ce
contexte, il faut souligner que le problème du permis de construire se
situe au niveau des textes et aussi au niveau de leur application et de
l'autorité qui délivre le permis de construire. Et c'est
précisément à ce niveau qu'il faut s'interroger afin de
situer et de cerner avec exactitude ce qui bloque l'application de ce
document.
Nous avons également porté notre étude
vers deux quartiers de différente communes du district d'Abidjan :
Ce sont un quartier aménagé, viabilisé ( la Riviera
Palmeraie) et un quartier non structuré (Abobo Sagbé) pour
d'abord comparer les types de constructions de ces deux zones, de montrer
comment s'applique le permis de construire dans ces deux quartiers et de situer
la responsabilité des gouvernants dans l'application du permis de
construire. Il faut cependant reconnaitre que lorsque les dispositions
réglementaires du permis de construire sont respectées, la ville
présente des constructions modernes, bien organisées. Ainsi pour
lutter efficacement contre la prolifération de l'habitat non
réglementaire, nous avons considéré qu'il ne faut plus
continuer à fermer l'oeil sur les constructions érigées au
mépris des règles élémentaires d'urbanisme et de
construction. L'Etat doit pour sa part aménagé, viabilisé,
construire les futurs centres urbains car la meilleure forme de lutte contre
les constructions spontanées reste la production massive de
logements ; ce qui soulagera de manière significative la demande.
Que compte faire l'Etat ivoirien de significatif dans ce sens ?
BIBLIOGRAPHIE
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24- KOUAKOU Amenan Agathe, (2008) :
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Bassam, mémoire de maitrise, IGT, Abidjan, 140p.
30- N'GUESSAN J.M. (1993) : Guide de
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31- OUATTARA Issa (1999) : Urbanisme
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complémentarité, in cahiers nantais, n°51 pp
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32- SERRE Agnès, (2000) :
Belém do para et ses quartiers : contraste et témoignage
d'un espace dit urbain (Brésil), Autre part, n°15, pp
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Etude de l'urbanisation de la périphérie d'Abidjan :
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cycle, 322p.
34- YAPI Diahou Alphonse, (1990) :
L'Etat et les municipalités en Côte d'Ivoire : un jeu de
cache-cache, pp 51-59.
34- YAPI Diahou Alphonse, Zone
industrielle du Banco-Nord : l'habitat spontané se consolide,
ORSTOM, ENS, Abidjan, 16p.
36- YOUANA Jean, (1996) : Gestion
foncière et discipline urbanistique au Cameroun : Apports et
limites du permis de construire, revue de géographie du Cameroun,
41p
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 01 : Variables relatives au permis de construire
21
Tableau 02 : Variables relatives à l'application
du permis de construire 22
Tableau 03 : Variables relatives à la description
et à
la présentation du paysage urbain
23
Tableau 04 : Tableau synoptique 31
Tableau 05 : Nombre de permis de
construire municipal favorable 35
Tableau 06 : Nombres de permis de construire municipal
défavorable ..............36
Tableau 07 : servitudes d'urbanisme de la zone de la
Riviera palmeraie et d'Abobo sagbé
61
Tableau 08 : Répartition des ménages de la
palmeraie
et de Sagbé par type de construction
63
Tableau 09 : Répartition des ménages de la
Riviera Palmeraie
par type de construction selon la nature du
mur. 64
Tableau 10 : Répartition des ménages de
Sagbé par type
de construction selon la nature du mur
65
Tableau 11 : Répartition des ménages de la
palmeraie par
type de construction selon la nature du toit
67
Tableau 12 : Répartition des ménages de
Sagbé par type
de construction selon la nature du toit
68
Tableau 13 : Répartition des ménages de la
Riviera Palmeraie et
d'Abobo
Sagbé.....................................................................70
Pages
LISTE DES PHOTOS
Photo 01 : panneau indiquant les références
d'un chantier dans la commune de Cocody. Sur ce tableau sont indiqués le
type de construction à réaliser, les références des
lots et le numéro de l'avis favorable 46
Photo 02 : Construction sans permis de construire. 51
Photo 03 : Destruction de construction ne
bénéficiant pas
de permis de construire 52
Photo 04 : habitat en hauteur dans la zone d'Abobo
Sagbé 66
Photo 05 : Rue secondaire bitumée dans le quartier
de
la Riviera Palmeraie 78
Photo 06 : Rue non bitumée dans le quartier
d'Abobo Sagbé. 80
Photo 07 : habitat évolutif dans le quartier
d'Abobo Sagbé 83
Photo 08 : habitat de moyen standing dans le quartier de
la Riviera Palmeraie 84
Photo 09 : habitat de moyen standing dans le quartier de
la Riviera Palmeraie 85
Photo 10 : Logement de haut standing 86
Photo 11 : habitat spontané construit sans permis
de construire 87
Photo 12 : rond point à la Riviera Palmeraie.
91
Photo 13 : Vue d'une cour dans le quartier d'Abobo
Sagbé 92
Pages
LISTE DES GRAPHIQUES ET SCHEMAS
Graphique 01 : Circuit de traitement du permis de
construire 37
Graphique 02 : Circuit de traitement du permis de
construire 37
Graphique 03 : Circuit de traitement du permis de
construire 70
Schéma 01 : Circuit de traitement du permis de
construire 40
Pages
LISTE DES CARTES
Carte 01 : Localisation de la Riviera Palmeraie 56
Carte 02 : Topographie de la Riviera Palmeraie 57
Carte 03 : Localisation d'Abobo Sagbé 59
Carte 04 : Topographie d'Abobo Sagbé 60
Carte 05 : Trame urbaine de la Riviera Palmeraie 75
Carte 06 : Trame urbaine d'Abobo Sagbé 77
Carte 07 : Voirie de la Riviera Palmeraie 79
Carte 08 : Voirie d'Abobo Sagbé 81
Carte 09 : Typologie de l'habitat dans le quartier de la
Riviera Palmeraie 89
Carte 10 : Typologie de l'habitat dans le quartier
d'Abobo Sagbé 90
Table des matières
DEDICACE 02
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 03
AVANT PROPOS 04
I. COMPREHENSION DU SUJET ET QUESTION DE DEPART
06
II. REVUE DE LITTERATURE 07
1. Le foncier urbain ivoirien 07
2. La promotion immobilière 09
3. La réglementation en matière de construction
10
a. La loi n 97-523 du 04 septembre 1997 modifiant et
complétant la loi n 65-248 du 04 aout 1965 relative au permis de
construire 11
b. Les décrets 12
b. 1. Le décret n 92-398 de 1er juillet 1992
portant règlement du permis de construire et abrogeant le décret
n 77-941 du 29 novembre 1977 12
b. 2 Le décret n 96-463 du 03 juin 1996 portant
intervention des architectes dans les projets de construction et abrogeant le
décret n 80-65 de 14 janvier 1980 12
c. Les arrêtés ministériels 13
c.1 Arrêté n 1593-MCU du 1er janvier
1983 relatif au certificat d'urbanisme 13
c.2 Arrêté n 1594-MCU du 10 janvier 1983
concernant l'accord préalable d'urbanisme 13
c.3 Arrêté n 508-MCU du 23 décembre 1970
portant règlement d'urbanisme 14
c 4 Arrêté n 1089-MCU/CAB/DUA du 22 novembre 1976
modifiant l'arrêté n 356 du 22 mai 1974 portant règlement
général de la construction 14
c.5 Arrêté n 1595-MCU du 1er octobre
1983 déterminant les modalités d'application du décret
77-941 du 29 novembre 1977 en ce qui concerne la délivrance du permis de
construire 15
c.6 Arrêté n 1596-MCU de 1er octobre
1983 déterminant les modalités d'application du décret
77-941 du 29 novembre 1977 en ce qui concerne le certificat de
conformité 15
4. La dynamique de l'occupation de l'espace urbain 15
III. PROBLEMATIQUE 17
IV. OBJECTIF DE L'ETUDE 19
1. Objectif général 19
2. Objectifs spécifiques 19
V. APPROCHE METHODOLOGIQUE 20
1. Les hypothèses de recherche 20
2. Identification des variables 20
2. 1 Les variables relatifs au permis de construire 21
2. 2 Les variables relatifs à l'application du permis
de construire 22
2. 3 Les variables relatifs à la description et
à la présentation du paysage urbain 23
3. Identification des sources de collectes de l'information
23
4. Techniques de collecte de l'information 25
4.1 La recherche documentaire 25
4.2 L'observation sur le terrain 26
4.3 L'entretien 27
4.4 Traitement des Données 29
4.5 Analyse des données 29
4.6 Les difficultés rencontrées 30
PREMIERE PARTIE : LE PERMIS DE CONSTRUIRE SES
DISPOSITIONS REGLEMENTAIRES ..........32
CHAPITRE I : LE PERMIS DE CONSTRUIRE ET SON ROLE
33
I. HISTORIQUE DU PERMIS DE CONSTRUIRE 33
1. Définition du permis de construire 33
2 Le rôle du permis de construire 33
3 Les types de permis de construire 34
a. Le permis de construire ministériel 34
b. Le permis de construire municipal 34
II LE CIRCUIT DE TRAITEMENT DU PERMIS DE CONSTRUIRE.
38
1 Le circuit de traitement 38
a. Les différents services qui interviennent dans le
circuit du traitement du dossier 38
b. La commission du permis de construire 39
2 La brigade de contrôle du permis de construire 41
CHAPITRE II : LES DISPOSITIONS
REGLEMENTAIRES DU PERMIS DE CONSTRUIRE. 42
1. Les éléments du dossier du permis de
construire 42
2 La demande du permis de construire. 44
3 L'instruction de demande du permis de construire .44
4. La décision 45
5 La mise en valeur des terrains 46
II PEREMPTION ET DOCUMENT RELATIF AU PERMIS DE
CONSTRUIRE. 43
1. La péremption du permis de construire 47
2. Demande de prorogation 47
3. Le certificat de conformité 47
4. Délivrance du certificat de conformité 48
5. Les servitudes d'urbanismes du permis de construire 48
6. Le coût du permis de construire 48
III LES SANCTIONS RELATIVES AU NON RESPECT DU PERMIS
DE CONSTRUIRE. 49
1. Les sanctions 49
2. Application des sanctions 50
CONCLUSION PARTIELLE. 52
DEUXIEME PARTIE : DESCRIPTION DE L'APPLICATION DU
PERMIS DE CONSTRUIRE DANS LE QUARTIER DE LA RIVIERA PALMERAIE ET D'ABOBO SAGBE
..........54
CHAPITRE III : LOCALISATION DES SITES D'ETUDE
55
I. PRESENTATION DES SITES 55
1. Le site de la Riviera Palmeraie 55
2 Le site d'Abobo Sagbé 58
II L'OCCUPATION DU SOL DANS LE QUARTIER DE LA RIVIERA
PALMERAIE ET D'ABOBO SAGBE 61
1 Les modes d'occupations de l'espace urbain 61
2 Les espaces bâties : caractéristiques de
l'habitat 62
2.1 Nature du mur 64
2.2 Hauteur du bâtiment 66
2.3 Nature du toit 67
CHAPITRE IV : LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUES DU
PROMOTEUR IMMOBILIER ET LE TYPE DE SUIVI EFFECTUE PAR LES AUTORITES DE CONTROL
DU PERMIS DE CONSTRUIRE 69
I. LA SITUATION SOCIALE 69
1. Situation économique 69
2. Statut d'occupation du logement 69
II LE TYPE DE SUIVI EFFECTUE PAR LES AUTORITES DE
CONTROLE DU PERMIS DE CONSTRUIREDANS LE QUARTIER DE LA RIVIERA PALMERAIE ET
D'ABOBO SAGBE 71
CONCLUSION PARTIELLE. 72
TROISIEME PARTIE : PRESENTATION ET DESCRIPTION DE
L'HABITAT ET DE LA STRUCTURE URBAINE DE LA RIVIERA PALMERAIE ET D'ABOBO SAGBE
..........73
CHAPITRE V : PRESENTATION ET DESCRIPTION DU
PAYSAGE URBAIN DES QUARTIERS DE LA RIVIERA PALMERAIE ET D'ABOBO SAGBE
74
I PRESENTATION DU PAYSAGE URBAIN DE LA RIVIERA
PALMERAIE ET D'ABOBO SAGBE. 74
1. La trame urbaine 74
2 La voirie, le réseau d'assainissement et
l'approvisionnement en eau et en électricité de la Riviera
Palmeraie et d'Abobo Sagbé 78
II LA TYPOLOGIE DE L'HABITAT. 82
1. L'habitat évolutif 82
2 L'habitat de moyen standing 83
3 L'habitat de haut standing 85
4 L'habitat spontané 86
III DESCRIPTION DU PAYSAGE URBAIN DE LA RIVIERA
PALMERAIE ET D'ABOBO SAGBE. 91
1. Paysage urbain de la Riviera Palmeraie 91
2 Paysage urbain d'Abobo Sagbé 92
CHAPITRE VI : LES PROBLEMES LIES A L'APPLICATION
DU PERMIS DE CONSTRUIRE. 93
I IDENTIFICATION DES PROBLEMES. 93
1. Les problèmes d'ordre conflictuels et techniques
93
2 Les moyens de contrôle du permis de construire dans le
quartier de la Riviera Palmeraie et d'Abobo Sagbé 93
3 Les problèmes liés à l'inapplication du
permis de construire 94
II LES PROPOSITIONS DE SOLUTIONS. 94
CONCLUSION PARTIELLE. 95
CONCLUSION GENERALE. 97
BIBLIOGRAPHIE. 99
LISTE DES TABLEAUX. 103
LISTE DES PHOTOGRAPHIES. 104
LISTE DES GRAPHIQUES ET SCHEMAS. 105
LISTE DES CARTES. 105
TABLE DES MATIERES. 106
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