CONSTRUCTION DE LA MCS DU CAMEROUN
L'approche retenue ici est l'approche "bottom up". La
principale source de données est constituée par les statistiques
de la comptabilité nationale. Pour construire la matrice de
comptabilité sociale, la première étape sera celle du
choix de l'année de référence. Une fois celle-ci
arrêtée, nous présenterons dans un premier temps une
matrice agrégée ou matrice macro (MCS Macro), et ensuite une
matrice désagrégée ou matrice micro (MCS Micro). C'est
cette matrice qui sera utilisée pour réaliser des simulations de
politiques et analyser leurs impacts sur les conditions de vie des
ménages.
2.1 Année de référence et source
des données
2.1.1 L'année de référence
Plusieurs critères sont retenus pour orienter le choix
de l'année de référence : il s'agit entre autres de la
disponibilité des données, et des objectifs de l'exercice.
La matrice devant être construite selon l'approche
"bottom-up", nous utiliserons les données agrégées
fournies par les comptes nationaux du Cameroun, et la
désagrégation des comptes sera faite en utilisant les
données de l'enquête auprès des ménages (ECAM II).
Les données de la comptabilité nationale les plus récentes
portent sur l'année 2002. En effet, pour cette année, on dispose
des comptes définitifs complets (c'est-à-dire d'un tableau des
ressources et des emplois ou TRE, et d'un tableau des comptes
économiques intégrés ou TCEI) qui ont fait l'objet d'une
publication officielle1. Pour les désagrégations des
comptes, l'enquête ECAMII réalisée en 2001 sera
utilisée pour décomposer les comptes des secteurs
institutionnels, ce qui implique l'hypothèse selon laquelle les
structures des principaux indicateurs calculés pour l'année
2001
1Institut National de la Statistique, Les comptes
nationaux du Cameroun, 2004
restent valables pour l'année 2002. Fort de tout ceci,
nous retenons comme année de référence l'année
2002, et ceci nous conduit inéluctablement à la construction de
la matrice.
2.1.2 Les données
Les données utilisées pour construire une MCS
peuvent provenir de sources diverses. Les principales sont les tableaux de
synthèse des comptes nationaux. Il s'agit du Tableau des Res-sources et
des Emplois (TRE), du Tableau des Comptes Économiques
Intégrés (TCEI), et des tableaux des Équilibres Ressources
Emplois (ERE).À côté de ces sources, on retrouve aussi les
données des enquêtes, qui permettent en général
d'apporter un niveau de précision supplémentaire à la
matrice, ceci en rendant possible la décomposition des comptes des
secteurs institutionnels afin d'adapter la matrice aux
spécificités des problèmes à résoudre. Les
comptes nationaux constituant la principale source de données pour
l'élaboration de la matrice de comptabilité sociale, il semble
utile de faire une brève allusion à la méthodologie
d'élaboration des données de la comptabilité nationale.
La méthodologie des comptes nationaux
La comptabilité nationale est une technique statistique
d'observation et de mesure des faits économiques. Elle informe de
manière synthétique sur la situation économique d'un pays.
Son objectif principal est de fournir une représentation
simplifiée et complète de l'économie.
La méthodologie d'élaboration des comptes
nationaux du Cameroun est conforme aux recommandations du SCN93 et
s'intègre parfaitement dans les normes retenues pour l'harmonisation des
méthodes d'élaboration des comptes nationaux des pays membres
d'AFRISTAT. Il n'existe pas de chemin tout tracé pour élaborer
les comptes de la nation d'un pays. Il existe simplement un schéma
retraçant les grandes lignes, mais il revient à chaque
État de les adapter à ses caractéristiques propres.
Les comptes nationaux du Cameroun comprennent les comptes des
biens et services et les comptes des secteurs institutionnels. Ainsi sont
publiés chaque année :
- Un tableau des ressources et des emplois (TRE) à prix
courant et un tableau des ressources et des emplois au prix de l'année
précédente (prix constants) ; le TRE constitue un des
éléments du cadre central qui intègre les comptes de
branches par type d'activité
économique, et les comptes des opérations sur
biens et services par type de produit. Il permet une analyse
détaillée du processus de production, des emplois des biens et
services et du revenu engendré par la production. C'est aussi un
instrument de confrontation de diverses sources. Par ailleurs il permet le
calcul du produit intérieur brut selon les trois optiques à
savoir l'optique production, l'optique dépense et l'optique revenu.
- Un tableau des comptes économiques
intégrés (TCEI) jusqu'au niveau des comptes d'accumulation. Le
TCEI retient la logique des comptes en T (les Emplois à gauche et les
Ressources à droite). Il est un instrument privilégié pour
la conduite de la synthèse finale. C'est le cadre comptable qui
synthétise la cohérence du système. Les comptes sont
articulés entre eux, ce qui se traduit par un enchaînement des
sous-comptes de chaque secteur institutionnel d'une part, et une juxtaposition
des comptes des secteurs institutionnels d'autre part.
Ces éléments sont synthétisés dans un
document qui reprend ces différents comptes et établit les
évolutions à prix constant d'une année de base
(1992/93).
Les sources
Les principales sources de données utilisées sont
classées selon leur origine. Ainsi on a : = Les statistiques
d'entreprise :
= Les statistiques des administrations publiques (APU) :
= Les statistiques sur les ménages
= Les statistiques du commerce extérieur
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