Conclusion Générale
Dans le cadre de notre travail, nous nous étions
fixé pour objectif d'évaluer l'impact sur la pauvreté des
ménages d'une mesure de politique fiscale. La méthode que nous
avons préconisée reposait sur l'utilisation d'une matrice de
comptabilité sociale. Ainsi la première étape de notre
travail à consisté en la construction de la matrice de
comptabilité sociale, celle-ci nous a permis de mettre en
évidence les interrelations entre les comptes de production et les
comptes des secteurs institutionnels, dont en particulier les comptes des
ménages. Les ménages ont été répartis dans
six groupes, en fonction du milieu de résidence et du niveau de vie.
Nous avons ainsi distingué, les ménages urbains et les
ménages ruraux, et dans chaque milieu, on a distingué les
ménages pauvres (ceux dont les revenus sont inférieurs à
232 547 FCFA), les ménages intermédiaires (ceux dont le revenus
sont compris entre 232 547 FCFA et 345 350 FCFA), et enfin les ménages
non pauvres (ceux dont le revenu est supérieur à 345 350
FCFA).
À partir de la matrice de comptabilité sociale,
nous avons construit une matrice de multiplicateurs, c'est cette matrice qui
permet de définir l'impact d'un changement dans un secteur de
l'économie sur les autres secteurs. Pour construire cette matrice, nous
avons considéré comme exogènes les données des
comptes des taxes des administrations publiques, les autres comptes
étant considérés comme endogènes. Ce sont ces
derniers qui ont servi à la construction de la matrice des
multiplicateurs. À partir de cette matrice, nous avons pus
déterminer la variation du revenu des ménages consécutive
à une variation de l'imposition fiscale sur certains produits, notamment
les produits de l'agriculture vivrière et les produits des industries
agroalimentaires. La connaissance de la variation des revenus des
ménages nous a permis d'estimer la variation de la pauvreté
découlant de la mesure de politique fiscale préconisée par
le président de la République.
Au terme de ce travail, il ressort que, la mesure fiscale
simulée a effectivement un impact
positif sur les revenus car permet une amélioration
positive des revenus des ménages. Néanmoins, cette augmentation
ne permet pas forcément une amélioration des conditions des plus
démunis. En effet, comme nous l'avons constaté, quelque soit le
milieu de résidence, l'accroissement des revenus profite principalement
aux ménages les moins pauvre, ce qui pose le problème de la
répartition efficiente des surplus produits par cette mesure. Nous avons
put relever que quelque soit l'ampleur de la réduction fiscale, la
répartition du surplus restait inchangée, de ce fait, pour
accroitre la part octroyé aux ménages les plus pauvres, il
était nécessaire que de telles mesures soient accompagné
de dispositions d'accompagnement. De plus ces résultats on
été obtenus sans tenir compte de l'accroissement naturel de la
population qui joue pourtant un rôle majeur dans l'évolution de la
pauvreté. En effet, si les augmentations de revenus ne sont pas
relativement supérieur à celles de la population, il est fort
probable que dans ce cas, les améliorations observées des revenus
n'aient pas un effet réducteur sur la pauvreté ou alors que cet
effet ne soit que temporaire.
Ces résultats méritent cependant d'être
relativisés. En effet, pour aboutir aux différents
résultats que nous avons présentés, nous avons dus faire
un certain nombre d'hypothèses du fait de la difficulté que nous
rencontrions pour déterminer certains paramètres. Ainsi , pour
estimer l'élasticité revenus de la pauvreté, nous ne
disposions pas des données qui nous auraient permis d'estimer la
proportion des pauvres en fonction du revenus. Pour cette raison nous avons
déterminé à partir des données de l'ECAMII, la
variation de la probabilité pour un individu d'être pauvre suite
à une variation des revenus moyens, ce qui nous a permis de
déterminer la variation consécutive de la proportion de pauvres
que nous avons introduite dans la formule de l'élasticité revenu
de la pauvreté.
L'effet prix de la mesure simulée n'a pas
été pris en considération lors des interprétations,
seul l'effet revenu a été considéré.
Enfin, les caractéristiques spécifiques des
groupes de ménage n'ont pas été
considérés(les pro-pensions marginales pour les secteurs).
La prise en compte de ces différents
éléments devrait permettre d'apporter plus de précision
aux évaluations sus-présentées. De même, la suite
logique de ce travail serait la construction d'un modèle
d'équilibre général calculable. Ce qui sera fait dans le
cadre de travaux futurs.
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