2.4 Les espèces rares
Sur les 56 espèces préalablement
répertoriées nous n'avons retenu que 24 dans le tableau de
présence. L'élimination de certaines espèces
soulève des interrogations. En effet des essences aussi
caractéristiques des niayes que le sont devenues Casuarina
equisetifolia (dunes blanches et jaunes) ou encore Boscia et
Annona senegalensis (zone de terroir) sont supprimées de la liste.
Ce qui révèle d'une part que la bande à l'intérieur
de laquelle nous avons choisi de faire nos travaux d'inventaire présente
une dynamique particulière parfois très différente de
celle de sont voisinage immédiat en terme de composition floristique et
d'autre part que les ensembles vraiment boisés sont rares et que ce sont
plutôt les individus isolés qui sont bien
représentés. Ceci conduit à dire que les espèces
rares sont plus nombreuses que les espèces dominantes indiquant un
certain appauvrissement dans les effectifs des essences
considérés.
2.5 L'homogénéité des groupements
« Il faut signaler à ce niveau la
différence d'approche entre le tableau de présence qui ne
considère que certaines espèces et le teste
d'homogénéité qui les prend toute en compte pour ne voire
disparaître tout ou partie des classes I, II III, IV, V ». Cette
procédure de validation se réalise en tenant compte du nombre de
plantes dans 1 à 20% des relevés (classe I), puis celles dans 21
à 40% des relevés (classe II) etc. On réalise par la suite
un histogramme de fréquence de classe I à V dont l'allure
régulièrement décroissante indique
l'homogénéité des relevés.
Figure 7 : Histogramme de présence des
espèces
Source : (Inventaire floristique) -S.
NDJEKOUNEYOM - 2007
On remarque que plus de 57% des espèces se retrouve
dans la première classe et par ailleurs la différence entre la
classe IV et V est minime. Mais notons que la variation souvent inexplicable de
cette courbe fait qu'il est difficile d'accorder plein crédit à
cette méthode.
2.6 L'analyse différentielle
L'inconvénient avec le tableau brut et même avec
le tableau de présence c'est qu'ils ne permettent pas de rendre compte
immédiatement de la proximité des relevés et donc des
essences afin de déterminer des groupements.
L'analyse différentielle est, à cet effet, une
méthode d'étude statistique des liaisons interspécifiques.
Elle permet d'établir des similitudes floristiques entre les
relevés. « L'évaluation de cette proximité repose sur
le calcule d'un coefficient dit de similitude dont l'objet est de quantifier
les ressemblances des listes d'espèces prises deux à deux
»22. Plusieurs formules du coefficient de similitude existent
(et certaines très complexes tiennent compte même de l'abondance
des espèces dans les surfaces soumises à la comparaison) mais
nous préférons utiliser ici celle de Jaccard dont la formulation
est la suivante :
A - indique le nombre d'espèces du
premier relevé
B - indique le nombre d'espèces du second
relevé
C - correspond au nombre d'espèces
communes
Le coefficient varie de 0 à 100, plus il est
élevés, plus les deux relevés se ressemblent.
La formule de cet indice est simple mais son application à
40 relevés comparés deux à deux donne lieu à des
opérations très longues et fastidieuses nécessitant pas
moins de 1600 calculs.
L'utilisation des résultats du tableau de
présence par opposition à ceux du tableau brut permet de
renforcer incontestablement la similitude entre les relevés.
L'utilisation du coefficient de Jaccard nous permet de faire une analyse
différentielle de Czekanowski dont le principe consiste avant tout
à repartir les coefficients en classe. Ensuite on trace un tableau
à double entrée dans lequel on représente les
relevés en ligne et en colonne. A chaque intersection on fait figurer
une convention graphique (ici une couleur) correspondant à la classe.
« La diagonale de ce tableau indique les valeurs maximales (100%) le long
desquelles on va tenter de regrouper tous les relevés présentant
entre eux des coefficients des similitude de valeur élevée
»23.
Dans cette analyse différentielle (tableau 3), le
premier réflexe consisterait à classer la flore
inventoriée en fonction du biotope en raison de la grande
irrégularité tant sur le plan pédologique,
hydrogéologique, que topographique. Mais une telle procédure
risque fort de biaiser l'information en gonflant anormalement le contingent
soudanien ou de réduire excessivement les essences
subguinéennes.
22 -Note de biogéographie N°1
Tableau 3: Matrice d'analyse différentielle
I
Tableau 4 : Matrice d'analyse différentielle
II
Pour une bonne appréciation des choses il convient de
partir dans un premier temps sans à priori et de chercher les
groupements existants et dans un second temps seulement d'intégrer les
variations liées aux biotopes dans l'analyse. Afin de renforcer la
cohésion des groupements un certain nombre de relevés ont
été supprimé de la matrice d'analyse finale, il s'agit des
relevés 6, 7,17, 15, 17,34 et 35.
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