Notre étude a été menée dans la
région du Centre du Cameroun. Le cacaoyer y trouve des conditions
idéales de croissance, et de ce fait, occupe 60 % des surfaces
cultivées. (Jagoret et al., 2006). Pour le même auteur,
le cacaoyer est la principale culture de rente et par conséquent la
principale source de revenu des producteurs. Cette région fourni
également plus de 60 % de la production nationale du cacao.
L'étude s'est déroulée dans les zones de
Bokito, Ngomedzap et Zima. Le choix de ces zones a été
guidé par l'existence d'organisations de producteurs de cacao viables,
volontaires et susceptibles de devenir des interlocuteurs
privilégiés des chercheurs impliqués dans
l'opération de recherche. De plus ces zones de production ont
été identifiées en fonction du découpage
administratif et de manière à couvrir un maximum de
diversité (histoires des cacaoyères, conditions
pédoclimatiques, végétations et reliefs).
Enfin, le choix de ces zones correspond à celles
d'action du projet Fond de Solidarité Prioritaire (FSP) régional
cacao dont les travaux de recherche sont réalisés sur la base des
critères de différenciation suivants :
· Bokito, est une zone caractérisée par
des conditions pédoclimatiques jugées marginales pour la culture
du cacaoyer, mais qui présente une dynamique de plantation qui lui est
propre (absence de front pionnier, intensification des pratiques culturales, et
cacaoyères installées sur savane) ;
· Ngomedzap, est situé dans la zone cacaoyère
en déclin où dominent les plantations âgées qui
produisent peu ;
· Zima est une zone de cacaoculture stabilisée qui
entame son déclin suite au vieillissement des vergers, concomitant
à la baisse de fertilité.
Relief
- A l'ouest : hautes
collines complexes à
sommets
supérieurs à 900
m ;
- A l'est : collines
largement
ondulées.
Végétation
- A l'ouest : forêt dense
sempervirente ;
- A l'est
: forêt mixte
dégradée.
Nature des sols
dominants
-A l'ouest : rochers nus,
sols peu évolués
lithiques,
ferrallitiques fortement
désaturés, typiques
ou
rajeunis, ocre à jaune ;
-A l'est, sols
ferrallitiques
fortement désaturés,
faciès
jaune-rouge, ocre et jaune
en bas de pente.
- Collines de plateaux
fortement ondulées
;
-Collines relativement
accidentées ;
- Plaines
faiblement
ondulées avec bas- fonds.
-Paysage forestier
domestiqué et
culture
arbustive.
- Sols ferrallitiques
moyennement
désaturés,
appauvris, à faciès ocre ;
- Sols
ferrallitiques
moyennement désaturés
avec érosion
et
remaniement à faciès
ocre ;
- Sols
ferrallitiques
moyennement désaturés,
à
faciès jaune,
hydromorphes de bas-
fonds.
- Petites collines
surbaissées et
plateaux
légèrement ondulés ;
- Plaines à
talwegs très
peu marquées, réseau
diffus et
souvent
marécageux.
- Savanes arbustives à
raphiales
;
- Forêts-galeries ;
- Savanes herbacées
à
hypparthenia,
cypéraceas
ou
graminées diverses.
- Sols faiblement
désaturés rajeunis ;
-
Sols faiblement
désaturés rajeunis,
appauvris
et
hydromorphes.
Source : Santoir et Bopda, 1995 :22
Climat
Le climat de la région du Centre est de type
guinéen avec des températures moyennes annuelles de 25°C. La
pluviométrie, comprise entre 1.500 et 2.000 mm par an est
répartie en deux saisons bien distinctes permettant deux cycles de
culture et un calendrier cultural bien étalé avec semis et
récolte échelonnés (Ambassa- kiki et Tiki, 1993).
Le cacaoyer est une plante exigeante en termes de climat. Sa
culture nécessite une température relativement
élevée avec une moyenne annuelle située entre 30-32° C au
maximum et 18-21° C au minimum. Le minimum absolu est de 10° C ; la
moyenne des minima quotidiens doit être supérieur à
15° C.
Le même auteur souligne que la pluviométrie est
le facteur affectant le plus la variabilité interannuelle des
rendements. L'optimum de pluviométrie se situe entre 1500 et 2000 mm par
an. Les pluies doivent être abondantes et surtout bien réparties
tout le long de l'année sans qu'il ait plus de 3 mois de saison
sèche avec 100 mm de pluie par mois.
Relief
L'ensemble de la zone présente un relief assez plat.
L'altitude moyenne est de l'ordre de 440 m (Santoir et Bopda, 1995).
Sols
Trois grands types de terres, dont la fertilité diminue
lorsqu'on passe, du Nord au Sud de la
zone de savane à la zone forestière, peuvent
être distingués (Ambassa-kiki et Mvondo, 2001) :
- les terres
jaunes des savanes péri-forestières. Elles concernent
principalement la
zone de forêt savane localise dans le
Département du Mbam et Inoubou. Ces terres
sont parfois peu
profondes. Elles sont bien drainées et présentent
généralement une
nappe de gravats à une profondeur
variable. Leurs propriétés chimiques sont bonnes
en dehors de
leurs faibles teneurs en matières organiques ;
- les terres rouges moyennement désaturées sur
roches acides. Elles sont localisées dans le Département de la
Lékié .Ce sont des terres profondes et bien drainées.
Leurs propriétés chimiques sont comparables à celles des
terres ocres des savanes péri-forestières ;
- les terres fortement désaturées rouges et
jaunes. Elles sont présentes dans le Département du Nyong et
So'o. Ce sont des terres de très faible valeur agricole. Elles sont en
général profondes et bien drainées, avec parfois un
horizon
gravillonnaire ou une cuirasse ferrugineuse à faible
profondeur. Elles ont une acidité élevée qui accentue la
pauvreté en bases échangeables. Ces sols sont pratiquement
pauvres en éléments nutritifs et nécessitent d'importants
apports d'engrais. Les terres de bas fonds son plus acides et plus
appauvries.
Le cacaoyer se développe sur des sols de types
très variés mais, à conditions climatiques
équivalentes, il est évident que les sols les plus profonds et
les plus riches se révèlent très nettement plus favorables
au développement et à la production de l'arbre.
Végétation
Selon Anon (2000), la végétation est
stratifiée, du Nord au Sud de la région du Centre, de la
façon suivante :
Le Département du Mbam et Kim sont assimilés
à la zone post-forestière ou la forêt, fortement
défrichée pour les cultures demeurent le long des cours d'eau et
sur les crêtes des collines alors que la savane arborée riche en
Imperata cylindrica occupe le reste du territoire ; Dans le
Département de la Lékié, la forêt devient
semi-décidue, riche en celtis et en Sterculiaceae, et
la végétation est influencée par les défrichements
;
Le Département du Nyong et So'o, où l'influence de
la forêt Congolaise est fortement ressentie, est principalement
occupé par la forêt humide, hémi-ombrophile à
Sterculiaceae
La zone d'étude est caractérisée par deux
formations végétales distinctes.
Milieu humain
La population des zones d'étude est principalement
constituée de l'ethnie Yambassa dans le Mbam et Inoubou, et de l'ethnie
Béti dans la Lékié et le Nyong et So'o. A Bokito, les
langues parlées sont le Mmala et le Gounou ; à Ngomedzap, c'est
l'Ewondo et à Zima, l'Eton.
La superficie du département du Mbam et Inoubou est la
plus grande des trois départements considérés et la
densité de population y est plus faible que celle des autres
départements. Le tableau 4 ci dessous présente la superficie, la
population et la densité de population dans les trois Département
de la zone d'étude (MINPAT, 2000).
Tableau 4: Superficie, population et densité de
la population des trois départements d'étude