I.5- REVUE DE LITTERATURE ET CADRE THEORIQUE DE
REFERENCE
I.5.1- Revue de litterature
La problématique des partis politiques ne peut
être élaborée sans faire cas de la participation politique,
principe même du multipartisme dans une démocratie. Ainsi nous
avions consulté des documentations à cet effet pour asseoir une
méthodologie de travail. Nous
nous sommes référés à des travaux
précédents, qui nous ont permis non seulement de saisir de
façon générale les théories explicatives de la
participation politique, de l'ethnicisation de cette dernière, mais
aussi de relever les avis du phénomène ethnique comme paradigme
néocolonialiste de l'Afrique.
I.5.1.1- Les formes de la participation politique
La démocratie conçue comme le gouvernement du
peuple implique la participation de ce dernier à la gestion du pays,
dans la prise de décision politique..., et cela passe
nécessairement par la participation politique. C'est ce que souligne ici
le professeur Lavroff :
<< le fondement philosophique de la
démocratie est la croyance dans la valeur de l'individu et dans son
droit naturel à participer à l'organisation et à la
gestion de la société. L'idée qu'il y a plus de sagesse
dans la délibération de plusieurs que dans la décision
d'un seul, fut-il le plus intelligent. C'est le postulat de base de la
démocratie. » (1991 : 128)
La participation politique << est l'ensemble des
activités, individuelles ou collectives, susceptible de donner aux
gouvernés une influence sur le fonctionnement du système
politique ». (P. Braud, 2008 : 442) On distingue dans ces
différentes activités entre autres, le vote,
l'éligibilité, l'appartenance à un parti politique ou
organisation politique, la participation à une campagne
électorale, la contribution au financement d'un parti politique ce qu'on
nomme participation conventionnelle ; et les manifestations ou grèves
illégales, la désobéissance civile, les affrontements avec
les forces de l'ordre, la révolution, qu'on appelle participation non
conventionnelle. (R. Danioué, 2009 : 14-23)
Aujourd'hui, l'analyse des sciences politiques reconnaît
dans le vote une modalité essentielle de participation politique, raison
pour laquelle Braud affirme que << bien loin d'être un simple
choix d'hommes ou d'équipes, le vote s'inscrit dans un processus
efficace de légitimation des instances de gouvernement si, du moins, la
participation demeure à un niveau socialement acceptable ».
(2008 : 446) L'activité proprement dite commence avec la démarche
même de s'inscrire sur une liste électorale, garantie d'une
possibilité de voter. Néanmoins, elle est encore présente
dans cette attitude générale qui consiste à rechercher
dans les médias une information susceptible de nourrir la discussion des
événements d'actualité et surtout dans la perspective d'un
vote, de se forger un jugement sur les personnalités politiques,
représentant les partis politiques.
Par ailleurs, Pierre Favre lui, voit le seuil de l'engagement
de l'individu lorsqu'il pose des actes qui l'associent à une action
collective. Engagement non permanent dans la simple participation à des
manifestations et des campagnes de mobilisations, engagement permanent
avec l'adhésion à des organisations de types
associations politiques, syndicats ou partis politiques. Cette dernière
peut demeurer passive ou recouvrir un activisme de grande intensité qui
mobilise beaucoup de temps et d'énergie.
De là, l'auteur distingue 3 types de manifestations (P.
Favre, 1990 : 32-36) :
- La première qu'il appelle << initiatrice
>> a pour fonction majeure d'imposer sur la scène politique avec
le maximum de visibilité, un enjeu ou un problème occulté
par le jeu institutionnel. C'est de cette manière que dans les
années 1990, les féministes en France ont réussi à
faire prendre en compte leurs exigences concernant la législation de la
contraception et de l'avortement, et les écologistes, une
législation pour la protection de l'environnement.
- La seconde dite << routinière >> permet
à des organisations de rappeler périodiquement leur
capacité mobilisatrice et leur représentativité. Les mots
d'ordre revendicatifs ont alors la double fonction d'exprimer les
préoccupations du moment : défense du pouvoir d'achat et des
droits de l'homme. Nous pourrons faire cas du Togo en 2009, où aux
côtés de l'Association Togolaise des consommateurs (ATC), quelques
partis politiques ont marché pour réclamer la réduction de
<< la vie chère >>. Aussi, en janvier 2012, les associations
des droits de l'homme ont marché pour exiger le respect des droits de
l'homme au niveau de l'Agence Nationale de Renseignement (ANR).
- La troisième enfin, est associée à des
crises politiques globales. Forme violente de contestation.
Le plus important à souligner peut-être est la
double dimension instrumentale et identitaire de toute manifestation,
même si elle bascule souvent dans des proportions qui peuvent être
fort inégales. Ainsi observe-t-on des connexions entre le jeu politique
institutionnel et les rassemblements dans les rues. La capacité d'un
parti à mobiliser ses partisans directement ou par
l'intermédiaire d'une organisation de relais constitue une source
politique importante, c'est-à-dire un moyen important de pression sur
les gouvernements, sur les autres partis ou sur les partenaires sociaux. Encore
faut-il que la manifestation soit perçue comme un succès, ce qui
repose sur des critères d'évaluation numérique assez
fluide, mais aussi sur l'intensité médiatique qu'elle a
suscitée. La marche du Collectif << Sauvons le Togo >> du 12
et 13 à Lomé est illustratif de cela.
A cela s'ajoute aujourd'hui, de façon plus
récurrente et plus subtile, l'aspect ethnique de la participation
politique ; qui n'est qu'une manipulation d'une politique
néo-colonialiste.
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