· Créer un registre dans les structures
sanitaires pour enregistrer les patientes référées par les
BG permettant ainsi de mesurer la contribution du programme à
l'amélioration des indicateurs de santé.
· Penser à former d'autres Badiene Gox pour
renforcer la couverture.
· Doter les postes de santé de moyens suffisants
pour faire face à la demande.
· Financer le suivi des Badiene Gox.
· Accentuer la sensibilisation auprès des
populations.
· Penser à motiver les Badiene Gox.
En définitive, seule l'évaluation finale de 2015
permettra d'apprécier les résultats et les impacts pouvant
déterminer sa pérennité.
INTRODUCTION
La mortalité en général, et en
particulier celle des femmes en âge de procréer (15-49 ans) et
celle des enfants de moins de cinq ans , est l'un des problèmes cruciaux
de développement que connaissent les pays de l'Afrique au Sud du
Sahara.
Cependant, au sortir des indépendances, les niveaux de
mortalité maternelle et infantile dans la plupart de ces pays ont connu
des baisses considérables. A titre d'illustration, les estimations des
Nations Unies (World Population, 1994) montrent bien que dans la plupart des
pays africains, le taux de mortalité infantile est en moyenne en dessous
de 100%o, alors que le niveau moyen de cet indicateur dépassait 150%o
avant les années 1970. Cette transition de la mortalité des
enfants peut être attribuée à plusieurs facteurs dont l'un
des plus importants est le progrès de la médecine. En
dépit de ce déclin, la situation sanitaire des femmes et des
enfants en Afrique Subsaharienne demeure encore précaire par rapport
à celle observée dans d'autres régions du monde. Au sein
même des regroupements régionaux, des écarts de
mortalité maternelle et infantile sont encore énormes tel est le
cas du Sénégal où les conditions socio-économiques,
socioculturelles, environnementales et sanitaires sont les plus
précaires exposant ainsi les femmes enceintes et les enfants
âgés de 0 à 5 ans.
En effet, le taux de la mortalité infanto-maternelle
est un indicateur très pertinent car il permet de montrer les
disparités d'un pays à un autre, voire d'une région
à une autre révélant ainsi l'inégale
répartition spatiale des structures sanitaires de ce dernier.
A ce titre, le Sénégal est un exemple patent.
Si son taux de mortalité maternelle est de 401 selon l'Enquête
Démographique et de Santé (EDS IV-2005) les régions de
Kolda et de Tambacounda sont les plus touchées avec des taux allant de
600 à 700 décès maternels contrairement à celle de
Dakar qui est en dessous de 200 car ayant un plus grand nombre de structures
sanitaires bien équipées. Certes, des progrès ont
été faits mais des doutes persistent quant à l'atteinte
des OMD n°4 et 5 si les tendances actuelles se maintiennent.
C'est ce qui fait dire au Directeur Général de
l'OMS, Margaret CHAN ; « Des centaines de femmes enceintes
vivantes hier soir n'ont pas vu le soleil se lever ce matin, certaines sont
mortes en travail car leurs bassins sont trop rétrécis et
déformés pour laisser passer le nouveau-né. Certaines
voulant mettre fin à une grossesse non désirée sont mortes
à domicile sur la table d'un avorteur inexpérimenté.
D'autres sont décédées faute d'accessibilité dans
une structure sanitaire pire où il n'y avait pas de sang pour compenser
leur hémorragie et d'autres dans les convulsions
d'éclampsie parce qu'elles étaient
simplement trop jeunes pour devenir mères et n'avaient jamais
été en consultation prénatale. Ce sont les femmes d'Asie,
de l'Amérique Latine et de l'Afrique. »
C'est la raison pour laquelle, les pouvoirs publics
sénégalais, avec l'appui des partenaires et l'UNFPA en
particulier ont mis en place le programme Badiene Gox. Il s'agit d'un programme
à approche communautaire pour la promotion de la santé de la
mère, du nouveau-né et de l'enfant qui tient compte des
réalités socio-culturelles du pays. Conscient du fait que le
retard lié à la prise de décision d'aller à
l'hôpital est toujours de rigueur, la solution devrait être donc
trouvée auprès des populations, d'où
l'intérêt du rôle des BG.
Le travail des Bajenu Gox va de manière
générale consister à la sensibilisation des populations
sur les risques des grossesses non suivies, des accouchements non
assistés, sur l'importance de la vaccination chez le nouveau-né
et l'enfant de 0 à 5 ans et la planification familiale. Ce programme,
s'il est mené tel que prévu, participera à
l'accélération de la réduction de la morbidité et
de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, en stimulant
la demande en Santé de la Reproduction (SR). Après plus d'un an
d'existence, une évaluation à mi-parcours dans la commune de
DIAMANDIO nous a semblé indispensable pour avoir une idée de son
état d'avancement.
Le document s'articule autour de trois (3) parties comprenant
;
· Une première partie relative au cadre
théorique qui comprend ; la problématique, la revue critique de
littérature, la clarification conceptuelle et le cadre
théorique.
· Une deuxième partie portant sur ; l'approche
méthodologique comprenant ; le cadre de l'étude, la population
à l'étude, l'échantillonnage, la méthode et les
outils de collecte.
· Enfin, une troisième partie qui est relative
à l'analyse, l'interprétation des résultats obtenus et les
recommandations.