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Impact économique des biocarburants au Mali. Une analyse de robustesse

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par Joel Eric Olinga Mebada
Université de Sherbrooke Québec Canada - Maitrise/ DEA en économie 2012
  

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b) Les biocarburants et le Mali : le jatropha

Le jatropha est apparu au Mali, dès les années 1930 sous la présence française, mais

son développement est surtout intervenu grace à l'initiative de la coopération technique allemande (GTZ) qui a mené un ensemble de projets dans le pays dès 1987. L'expérience malienne ne s'est pas soldée par l'immense réussite attendue à cause notamment de l'enclavement du pays et l'absence d'infrastructures (FAO, 2010). Toutefois, elle a permis de mettre en évidence un potentiel important. Le jatropha a le plus souvent été utilisé comme barrière naturelle pour le bétail.

Les expérimentations qui ont suivies ont aidé à mieux saisir le potentiel que renfermait cette plante, mais son exploitation à grande échelle est intervenue à la faveur de nombreux projets et initiatives à l'instar, du projet du Mali Folkecenter située dans la région de Sikasso.

Ces projets ont permis la plantation de 530 ha qui visent en priorité l'électrification rurale. Le
projet Mali biocarburant25 SA qui ambitionne d'alimenter le marché local. En 2008, il s'étendait

sur 900 ha et projette de s'agrandir à 3000 ha dans les années à venir, dans son lieu
d'implantation actuel Koulikoro. A ces deux projets s'ajoutent celui de jatropha Mali initiative

24 Présentation de la situation et politique énergétique au Mali : Hamata Ag Hantafaye, direction nationale de l'énergie.

25 Le projet Mali biocarburant SA est développé par une société privée hollandaise

qui vise principalement le marché local et le marché intérieur26. Enfin, le projet du Groupe Énergies renouvelables, Environnement et Solidarités association à but non lucratif créé en 1976 (GERES) avec l'association d'éveil au développement durable (AMEDD) son ambition première est également la production d'huile de jatropha pour l'électrification rurale.

Tableau 2 : Surface couverte par le jatropha au Mali

Aires

Surface (ha) - 2008

% # des producteurs

 

Kita

1 300,00

34,5%

1 313,00

42%

Koulikoro

1 300,00

34,5%

1 017,00

32%

Garalo

430,00

13%

530,00

17%

Yorosso

700,00

18%

300,00

9%

Total

3 730,00

100%

3 160,00

100%

Source : (Fauveaud S., 2009)

A ces nombreuses initiatives privées est venu s'ajouter, l'action des pouvoirs publics maliens qui ne sont pas restés insensibles face aux nombreuses potentialités de la plante. Cela s'est traduit en 2004 par la mise en place, au niveau du ministère en charge de l'énergie, d'un programme national de valorisation énergétique de l'huile 3Rurghere, qui a connu un succès appréciable puisqu'ayant conduit à l'électrification du village malien Kéléya27 en mai 2005. Pour répondre à une sollicitation constante, l'action du gouvernement s'est poursuivie par la mise en place de l'ANADEB, l'agence nationale de développement des biocarburants dont les missions sont précisées dans son décret de création du 4 mars 2009 :

- Participer à la définition des normes en matière de biocarburants et au suivi de leur mise en oeuvre;

- De veiller à la disponibilité permanente des biocarburants sur le marché;

- D'établir les bases et mécanismes de tarification et de participer à l'élaboration de la structure des prix des biocarburants;

26 http://www.eco-carbone.com/eco-carbone.php?Firstlevel_ID=4&Secondlevel_ID=16&lang=en

27 Kéléya village situé à 100 km de Bamako où, l'électricité est fournie par un générateur dont le moteur est entièrement alimenté par l'huile de Bogani, nom donné au Jatropha, en Bambara (langue locale malienne)

- D'assurer la concertation entre partenaires nationaux et internationaux du domaine des biocarburants pour favoriser les échanges technologiques et développer des partenariats.28

Et c'est bien dans ce dernier objectif, que se joue la réussite de l'action des pouvoirs publics et accessoirement la survie de cette agence qui ambitionne de fournir 25 millions de litres d'éthanol et 12,5 millions de litres d'huile pourghere dès 2012, car le développement de ce secteur ne se fera pas sans un mouvement rapide vers une mécanisation à grande échelle de la production. L'ANADEB se doit d'organiser le secteur des biocarburants, mais en filigrane l'objectif primordial est d'assurer une autre source de revenus aux populations maliennes. En effet, l'enquête ELIM 2006 a permis à l'UNICEF et au gouvernement de déterminer une répartition des revenus des ménages Maliens (UNICEF, 2008).

Il ressort de cette étude qu'en moyenne 16,5% des revenus des ménages proviennent de transferts privés; 43,4% de la vente de produits agricoles; et les salaires et les revenus des activités non-agricoles représente 35%. Les transferts entre les ménages sont relativement faibles puisque ne représentant que 1,5% des revenus. Enfin, les transferts de l'État aux ménages représentant en moyenne 1,7%. Le Mali, en se tournant vers les biocarburants, pourrait donc éviter des sorties importantes de capitaux (en important moins d'énergie), ce qui lui permettrait d'augmenter les transferts du gouvernement vers les ménages. De plus avec la montée des prix des produits issus de l'énergie fossile, la facture énergétique ne va cesser d'augmenter compromettant ainsi le maintien de services publics essentiels. L'enjeu est donc grand pour le Mali dont les politiques économiques sont aussi dépendantes de la variation des prix des hydrocarbures (directement et indirectement).

28 http://anadeb-mali.org/index.php

Avec le développement de cette plante, le pays pourrait remplacer une part importante de ses importations en gazole notamment par de l'huile produite localement, comme rêve de le faire le projet Mali bio énergie. Ceci produirait des effets non négligeables sur la balance de transactions courantes, mais aussi et surtout au niveau des revenus des ménages étant donné les divers débouchés pour ses sous-produits.

Certains sous-produits issus de l'extraction de l'huile jatropha présentent de réelles potentialités, à l'instar du tourteau qui, une fois débarrassé de ses toxines au moyen d'un chauffage intensif, peut servir d'engrais aux agriculteurs, les sédiments qui rentrent dans la fabrication du savon, et la sève qui peut servir d'encres à papiers. Les travaux et recherches futures viendront sans nul doute infirmer ou confirmer le potentiel industriel de cette plante (FAQ, 2010), Divakaraa et al. (2010), Dornbosch et al. (2007).

La prochaine partie présente les biocarburants et le jatropha dans la littérature économique sous le prisme de deux principaux angles. Premièrement, les biocarburants dans le monde et dans les pays en voies de développement. Deuxièmement, nous présentons une revue des MEGC ayant des biocarburants. Les deux dernières parties étant consacrées aux critères régissant le choix de valeurs pour les élasticités.

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