B- Lutte contre la corruption au niveau des
frontières
Un système de surveillance aussi
puissant soit-il, ne peut avoir toute son
utilité que lorsque ceux qui sont chargés d'en
assurer l'exécution sont de bonne foi. Ceux-ci doivent
privilégier le travail bien fait et l'intéret
général à celui personnel. Et comme nous pouvons le
constater, le Bénin fait partie des pays où la corruption est
encore remarquable. C'est d'ailleurs pourquoi, certaines institutions telles
Transparency International-Bénin, l'Organe de Lutte contre la Corruption
(OLC) et bien d'autres encore ont engagé une lutte sans merci contre le
phénomène de la corruption qui ruine l'administration
béninoise.
L'Etat, à son plus haut niveau, depuis
200651, s'implique dans la lutte contre la corruption. Dans cette
optique, il dispose d'un organe de contrôle de la gestion des biens
publics : il s'agit de l'Inspection Générale d'Etat. Cet organe
est chargé de réaliser les audits dans des structures
étatiques désignées dans ce cadre. L'objectif de ces
actions est d'analyser la gestion des biens et fonds mis à disposition
des responsables des structures indexées. Les résultats de cet
organe ont déjà permis de déceler plusieurs maux au nombre
desquels la corruption. Ils ont également permis d'élucider des
supposés cas de corruption qui n'étaient pas
vérifiés.
51 Avec la fièvre du « changement »
prôné par le gouvernement actuel... des marches ont
été initiées pour marquer la position du gouvernement
contre la corruption
Contribution à la lutte contre la traite
transfrontalière des enfants en Afrique de l'Ouest
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Nous proposons que des actions concrètes soient
initiées au niveau des frontières afin de déceler les
agents de contrôle indélicats, qui, au lieu de veiller à la
sécurité des frontières à travers le contrôle
des biens et personnes, se laissent séduire par quelques billets de
banque à eux offerts par des usagers mal intentionnés. Les agents
pris en situation de corruption doivent être sévèrement
punis afin de servir d'exemples.
Nous suggérons par exemple que la rotation des agents
soit effective et répétitive. En effet, lorsque le même
agent passe plusieurs mois, voire plusieurs années à un poste de
contrôle, les usagers ont tendance à se familiariser avec lui. Le
rapport normal agent -usagers est brisé et ces derniers peuvent se
permettre de passer les frontières sans faire l'objet de contrôle
objectif. L'agent, plus tard, pourra recevoir des présents de ces
usagers (généralement des transporteurs). Or lorsque l'usager se
retrouvera face à différents agents `'intègres» dans
un délai relativement court (par exemple un agent ou groupe d'agents par
semaine au moins), il ne tentera certainement pas d'échapper au
contrôle dont il doit faire l'objet. Cette méthode permettra, un
tant soit peu de réduire les cas de corruption. L'amélioration
des conditions de vie et de travail des agents de contrôle permettra
également de lutter contre la corruption. Des primes peuvent être
instituées pour les agents ayant assuré les contrôles aux
postes frontaliers. Ces primes peuvent être prélevées sur
les resettes douanières. Elles permettront de dissuader les agents mus
par le désir de corruption.
En outre, il faudra adjoindre aux responsabilités des
agents chargés du contrôle, si ce n'est pas encore le cas, le
volet contrôle de la traversée des frontières par les
enfants. Il faut également mettre à la hausse l'effectif des
agents chargés du contrôle transfrontalier. Et si l'effectif est
insuffisant sur le plan national, un recrutement est nécessaire.
Contribution à la lutte contre la traite
transfrontalière des enfants en Afrique de l'Ouest
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Enfin, il faut faire comprendre aux usagers et aux forces de
l'ordre que le trafic illicite des enfants est une infraction punie par la loi,
de même que la corruption. Se rendre complices de telles pratiques
signifient se mettre doublement en infraction au minimum ; l'agent devant en
plus respecter le Code de Déontologie et d'Ethique relatif à son
métier.
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