Conclusion
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La comptabilité des matériels en service est une
branche à part entière de la gestion publique. De ce fait, elle
fait partie intégrante des missions dévouées à
l'Administration. Ce travail, malgré ces limites, nous aide à
faire un bilan ou une autocritique de notre politique en matière de la
gestion des matériels. Certes, en tant que branche de l'administration
publique, elle ne peut pas être étudiée
séparément du système au sein de cette administration,
d'autant plus, qu'il s'agit d'une tâche des agents de l'Etat. Il est vrai
que notre étude devra être consacrée à
l'éducation et aux renforcements de capacités des acteurs de
cette branche, mais, l'éducation n'est pas une loi qui se
décrète. Elle se fait en fonction des besoins et de
l'environnement sociopolitique et économique des acteurs cibles. Vouloir
contribuer à cette éducation nécessite le minimum de
connaissances de cet environnement, et c'est la raison pour laquelle, on a
essayé d'entrer un peu plus dans le détail du système qui
règne dans l'administration en général.
Aussi, avons-nous constaté les différentes
failles de la comptabilité des matériels, qui se manifestent sous
de nombreuses formes, comme par exemple, la négligence de la reddition
de compte de fin d'année, qui n'est souvent effectuée, que par la
nécessité dans l'engagement des dépenses (N-2) ; le taux
élevé de demandes d'approbation rejetées par la Direction
Régionale du Budget, qui en une partie, se traduit comme, signe
d'incompétence vis-à-vis des acteurs en comptabilité des
matériels, l'état de quelques matériels roulants,
situés dans le garage de l'ex-Faritany de Toamasina, aussi bien que dans
l'enceinte du garage administratif. Ces cas sont peut être moins
importants par rapport à ceux des collectivités territoriales,
qui, jusqu'à présent, aucune d'entre-elles ne disposent de
comptes des matériels en service, voir de la comptabilité des
matières dans son ensemble. Encore pire, de faire connaissance que la
plupart des Districts, qui font parties des organes de contrôle, de
vérification et d'approbation ne tiennent même pas de compte.
Donc, il ne s'agit non
seulement de l'incompétence, mais aussi, du vouloir
faire. Mais, le vouloir dépend, certes de la situation et du contexte.
C'est surtout dans cet angle que la notion du système entre en
scène.
Comme il a été évoqué plus haut,
la comptabilité des matériels en service n'est pas un secteur
isolé du système administratif du pays. L'amélioration de
cette comptabilité dépend, effectivement de plusieurs
paramètres de la société, et plus particulièrement,
l'environnement sociopolitique au sein de l'Administration. La politique
éducative ou de formation des acteurs en comptabilité des
matériels n'aboutira jamais, sans remise en cause de l'ensemble du
système. Ces acteurs ne sont que des agents d'exécution (chefs de
service, mais aussi, des simples fonctionnaires), qui dans la pratique
habituelle, ne font que suivre et exécuter les instructions, soit de
leur supérieur hiérarchique, soit des personnes influentes
vis-à-vis de l'administration. La recherche de la stabilité de
carrière est liée à la fidélité au chef.
Ainsi, même si, parfois, on se sent convaincu que ces instructions sont
manifestement illégales, pour l'avenir des enfants, l'honneur de la
famille, on se ferme les yeux. Il est vrai que la politisation de
l'administration est l'un des facteurs majeurs de cette crainte
d'instabilité entrainant la déviation de nos cadres techniciens,
mais, admettons aussi que, la dépolitisation ellemême ne sera
jamais une volonté des politiques malgaches.
C'est surtout, dans cette vision des choses que la
communication doit être exploitée en faveur de l'éducation
et de la formation citoyenne. Les approches avancées dans ce travail, en
matière d'éducation ne se limitent, non seulement aux acteurs en
comptabilité des matériels en service, mais aussi, pour les
différentes instances de l'Administration publique, que les citoyens
dans son ensemble. Nous insistons en effet sur le fait que la modification du
système est un des facteurs majeurs pouvant influencer sur l'attitude.
Evidemment, sans cette étape, les objectifs de formation en vue de
renforcements de capacités développés dans le dernier
chapitre, resteront vains. Des études de cas, avec simulation ont
été présentées, afin d'aider les concernés
dans leur tâche quotidienne.
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Nous-mêmes, sommes convaincus des limites du
présent travail. Parmi ses limites, on évoque le cas de la
comptabilité administrative, qui n'est pas vraiment
étudiée à fond, alors que tout matériel n'entrant
pas dans la comptabilité des matériel en service
(supérieur à MGA 50 000), sera enregistré d'office dans
cet élément de la comptabilité des matières. Peut
être, il n'arrive pas à résoudre toutes les
difficultés auxquelles devront faire face ces différents acteurs,
mais, il s'agit d'une contribution citoyenne !
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