Introduction
Faisant partie intégrante de la comptabilité des
matières, la comptabilité des matériels en service, comme
celle des matériels en approvisionnement et la comptabilité
administrative (consommable et durable), est une obligation pour les services
publics. Une obligation du fait qu'elle relève
généralement du budget de l'Etat (Général ou
autonome). Autrement dit, elle engendre une dépense publique. On peut
même affirmer que la comptabilité des matériels en service,
bien que certaines personnes ne partagent pas le même avis que le
nôtre, est à la base du fonctionnement de l'administration. Aucun
service ne peut pas fonctionner en absence de minimum de matériels. Ceci
explique davantage, sa place dans l'élaboration et dans
l'exécution des dépenses publiques, surtout avec ce
décollage technologique qui oblige l'administration et les services
publics dans son ensemble, de renouveler, d'améliorer au tant que
possible, la condition de travail de ses agents pour le bon fonctionnement et
l'efficacité de l'administration. L'environnement et la motivation
professionnelle dépendent souvent de la qualité des
matériels mis à la disposition de chacun dans l'accomplissement
de leur tâche quotidienne. Effectivement, pour éviter toute sorte
de gaspillage du budget de l'Etat, pour ne pas dire, «les ressources du
peuple », la gestion de ces matériels, qui font partie du
patrimoine de l'Etat, devra se faire conformément, aux dispositions
règlementaires en vigueur, tout en tenant compte de la situation
financière et économique du pays. Malheureusement, la bonne
gestion n'est pas toujours la bienvenue au sein de l'administration publique
malgache, et le respect des règles reste jusqu'à présent
une utopie. Volontaire ou involontaire, peu importe, les faits sont là.
Dans certains services publics du pays, le budget annuel relatif aux achats des
matériels en service ne se modifie que très peu. On dira que les
besoins en matériels restent les mêmes d'une année à
l'autre ; ou on utilise de nouveaux matériels pour chaque année
d'exercice. De l'autre coté, la majorité de l'administration
publique ne possède pas du tout d'un compte matières, entre
autres, les collectivités territoriales décentralisées
(Régions, communes), les établissements publics et les
institutions autonomes. Est-ce le symbole d'irresponsabilité, de
l'ignorance ou de la simple négligence? Certes, on n'a pas
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l'intention d'en accuser qui que ce soit. L'objectif est de
prendre en considération ce phénomène et d'apporter par la
suite un remède pouvant garantir l'efficacité dans la gestion du
patrimoine de l'Etat, plus particulièrement, en ce qui concerne les
matériels, les mobiliers, les objets et les denrées mis en
service.
Les recherches et les enquêtes effectuées
auprès de quelques services publics, des collectivités
territoriales décentralisées (de la région Atsinanana et
Analanjirofo) et dans les établissements publics nationaux ont
relevé que le problème est loin d'être superficiel. Il est
avant tout, d'ordre éducationnel, pour ne pas dire « comportemental
». Ensuite, s'ajoute d'autres problèmes liés à la
capacité technique et professionnelle. En fait, partant de ces constats,
l'objet de ce travail est de contribuer à l'éducation et aux
renforcements de capacités des acteurs en comptabilité des
matériels en service dans les services publics à Madagascar.
Signalons que toute administration à caractère public ne peut
s'épargner de la comptabilité des matières, dont la
gestion des matériels en service fait partie. Conscient que toute action
visant l'éducation et la formation d'adultes devra « lui
permettre d'acquérir les éléments de tous ordres qui lui
donneront la possibilité, en lui modifiant son savoir être, d'une
réalisation plus complète de lui-même dans une adaptation
authentique et réaliste par lui-même, à son milieu
1», ce travail a été initié pour
parvenir à ce principe. Il développera les trois principaux types
d'objectifs, tels que les connaissances générales, les
compétences professionnelles, et le savoir être comme les
attitudes et comportement. Cependant, il faut admettre que l'atteinte de ces
objectifs ne constitue pas à elle seule, la solution aux
problèmes. En effet, le système existant au sein de
l'administration, a été aussi pris en considération.
Ce travail sera subdivisé en trois grandes parties. Une
partie introductive, qui évoquera surtout les principes
généraux de la comptabilité des matériels en
service, suivie de la seconde partie, consacrée spécialement
à l'état des lieux auprès de l'administration publique, et
qui est le phénomène déclencheur du présent
ouvrage. Enfin, la troisième et dernière partie a comme objet,
les orientations éducatives ainsi que les contenus, permettant
l'auto-formation des
1 (P) GOGUELIN, La formation continue des adultes, p. 45-46
différents acteurs de la comptabilité des
matériels que pour l'ensemble des citoyens, les pites et les objectifs
de formation. Sans nul doute, ce travail est loi d'être satisfaisant. Il
s'agit d'une part de contribution au développement du pays.
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