.1.1.3. Les fa cteurs de production en agriculture
Une exploitation agricole, dans son
fonctionnement, doit réunir différents
éléments nécessaires pour qu'une
production, végétale ou
animale, puisse être entre prise. Ces
éléments, appelés facteurs de
production, sont la terre (encore appelé le
foncier), le travail (humain) et tous les biens
matériels utilisés au cours de la production (les moyens de
production)18.
1. Le fonder (ou la terre)
Le foncier de l'exploitation est
constitué par l'ensemble des terres exploités et
des superficies construites : habitations pour le
bétail, hangars,
greniers, silos, etc.
I l se caractérise:
> Par la nature des terres,
c'est=à=dire les
types de sols, la nature du sous sol, le
niveau de fertilité, la pente,
l'exposition,
l'altitude, etc. Les aménagements
fonciers peuvent être considérés comme un moyen
d'améliorer la nature des terres :
drainage, irrigation,
amendements, terrasses,
etc;
> Par la superficie des terres de
l'exploitation, facteur de première importante pour
l'analyse économique de l'exploitation
;
> Par le mode de tenure des
terres. Les terres en propriété appartiennent aux
membres de la famille. Sur les terres en meta~age, la
famille a un droit d'exploitation pendant une certaine
durée, en échange du versement
d'une partie déterminée de la récolte au
propriétaire. En général le propriétaire fournit
certains moyens de production destinés à
l'exploitation des terres en métayage
: semences, engrais,
traction animale...
Les terres en fermage font
l'objet d'un contrat (ou bail) entre
l'exploitant et le propriétaire, pour
une durée déterminée. Ce contrat donne le droit à
l'exploitant d'utiliser les terres en
question en échange d'une somme fixée à
la signature du contrat et versée au propriétaire à
intervalles réguliers (en général tous les ans).
Il peut arriver que des exploitants utilisent des terres dont
ils ne sont pas propriétaires et pour les quelles ils
n'ont établi aucun contrat avec le propriétaire.
On parle alors des terres occupees. Ces terres
peuvent parfois faire l'objet de transactions informelles
entre différents exploitants.
18Ministère des Affaires
étrangères, Op.cit, pp.322= 324
Enfin, certaines terres peuvent être
utilisées par plusieurs exploitations à la fois
: parcours pour le bétail,
forêts, etc. Elles ne peuvent être prises en
compte dans l'analyse du fonctionnement de
l'exploitation.
Pour caractériser le foncier d'une
exploitation, il faut bien préciser le mode de tenure
de toutes les terres utilisées. Le capital
foncier est égal à la valeur des terres de
l'exploitation en propriété.
A. Les modes de faire-valoir
Le mode de faire=valoir est défini
comme étant la nature des biens contractuels qui existent entre le
détenteur du droit d'usage sur une terre et le
détenteur de la maîtrise foncière sur cette terre (le
propriétaire)19. On distingue deux modes de faire valoir
à savoir:
a. Mode de faire valoir direct
(MFVD) : la terre est directement utilisée par le
détenteur de la maîtrise foncière ou les membres de sa
famille, ce mode assure la sécurité de
l'exploitation mais obligé dans certains cas les
exploitants à se priver des capitaux d'exploitation qui
ont été utilisés pour s'approprier le sol
;
b. Mode de faire valoir indirect
(MFVI) : la terre est utilisée par une
personne autre que le détenteur de la maîtrise foncière.
On peut citer le cas suivant :
- Le fermage :
l'emprunteur cultive la terre moyennant une redevance fixe
versée au détenteur de la maîtrise foncière. Lorsque
la rente est fixe, elle encourage,
l'exploitant à augmenter la production puisque la rente
une fois payée, tout surplus lui revient. Lorsque
la rente est proportionnelle, elle assure à
l'exploitant un certain pourcentage de la production quelque
soit le rendement. C'est d'une certaine
manière proportionnelle une assurance contre le risque
;
- Le metayage :
l'emprunteur cultive la terre moyennant une part de la
récolte. Ce métayage s'applique aussi à
l'élevage.
NB : Le fermage est payé en argent alors
que le métayage est souvent en nature.
19 G .SEMACUMU, Politique Agricole et
Alimentaire, Cours Inédit, L2
économie rurale, UNIGOM, FSEG, 2011=2012.
Be Les formes de cooperation agri cole
Il en existe plusieurs dans
l'Organisation du travail agricole20. Ce sont
généralement des associations momentanées et très
occasionnelles qui naissent et disparaissent avec certaines tâches
particulièrement ardues qui exigent d'être
accomplies très rapidement pour éviter
l'intervention des facteurs climatiques ou autres susceptibles
de produire des effets néfastes sur le rendement. Ainsi
donc, les associations de travail en coopération de
plusieurs hommes se créent souvent à la fin de la saison
sèche ou l'abattage des gros arbres dans les champs
forestiers afin d'éviter d'être
surpris par les pluies. Les périodes de moisson ou de récolte
saisonnière sont également et particulièrement propices
à la naissance de telles associations pour le travail en commun.
2. Le travail
Le travail nécessaire aux activités productives
de l'exploitation peut être fourni par la main
d'oeuvre familiale ou extérieure à la famille
: salariés,
journaliers, groupes
d'entraide, etc. Pour la main
d'oeuvre familiale, il importe de prendre en
compte les activités hors exploitation et travail agricole sur
l'exploitation et travail hors de
l'exploitation, ce qui influence son
fonctionnement. L'analyse économique
d'une exploitation agricole demande une évaluation
quantitative du travail utilisé sur
l'exploitation, parfois délicate
à conduire. Pour le recours à la main d'oeuvre
extérieure, on analysera les différentes
modalités leur importance relative et leur coût.
3. Les moyens de production
(capital)
Les moyens de production d'une exploitation
(capital fixe, capital circulant) peuvent être
recensés et évalués grâce à un inventaire
effectué à une date précise. La comparaison
d'inventaire successif donne une idée de
l'évolution des moyens de production
d'une exploitation. Comme pour le foncier,
tous les moyens de production utilisés sur une exploitation ne sont pas
forcément en pleine propriété : outillage
prêté, matériel utilisé en
commun, etc.
Parmi les moyens de production, une attention
particulière est à porter au bétail. On distingue les
animaux par leur espèce, leur âge et leur
fonction :
reproduction, engraissement,
transport, traction, etc.
Ici encore, tous les animaux ne sont pas
forcément en propriété. Certains peuvent
être mis en pension sur l'exploitation,
c'est=à=dire
soignés et entretenus sur l'exploitation contre
rétribution, alors qu'ils
appartiennent à un tiers.
Les moyens de production représentent du capital que
l'exploitant a dû investir. Ces investissements ont pu
être financés par les gains de l'exploitation
agricole elle=même, par les revenus
d'autres activités du foyer ou par le recours au
crédit. Parmi les moyens de production, on distingue
:
- Le capital fixe d'exploitation
qui est à la valeur des biens servant à plusieurs cycles de
production : outils, moyens de
traction, bâtiments
d'élevage, animaux
reproducteurs, etc.
- Le capital d'exploitation
circulant (encore appelé consommations
intermédiaires) est la valeur des biens consommés pendant un
cycle de production : semences,
engrais, aliments du bétail, etc.
4. Les ressour ces naturelles
Il s'agit de
différentes ressources du sol, du sous sol et des
éléments naturels comme le climat, le
relief, etc. A ces facteurs on ajoute
l'emplacement de l'entreprise et le moment
qu'elle traverse21.
· La te chnologie
Elle traduit la manière dont
l'entreprise combine ses ressources. C'est le
« know how » de l'entreprise.
· L'entreprise
C'est l'unité
économique au sein de laquelle sont combinés les facteurs de
production ci haut énumérés en vue de
l'élaboration des biens et services utiles à
l'homme. Il existe plusieurs types
d'entreprises. On peut les distinguer en partant des secteurs
d'activités (entreprises agricoles,
industrielles, services,
etc.), la taille (grande entreprise, petite
et moyenne entreprise.), le statut juridique (entreprise
privée, entreprise publique,
...), etc.
21 P. SENZIRA, Economie Politique
I, Cours Inédit,G1 Economie, UNIGOM, FSEG, 2007=2008.
1,1,1,4, Contribution de l'agri culture au
développement
L'agriculture est un facteur essentiel dans
l'amélioration des conditions socio=
économiques des habitants d'un pays quel que
soit le degré de son développement. Autrement dit le
développement rural a principalement été associé
à l'agriculture qui constitue la pierre angulaire de
plusieurs économies des pays en développement.
L'agriculture occupe plus de 70% de la
population active, représente directement 30 à
60% du PIB et plus de la moitié des exportations de
certains PED provient de l'agriculture. Dans un pays se
trouvant dans la première phase de son
développement, l'activité
agricole constitue un secteur pourvoyeur d'emplois.
Le secteur agricole au=delà de sa fin
d'approvisionnement contribue au développement
économique en dégageant des surplus sous forme
d'épargne financière, non
financière ou de la main d'oeuvre. Alors cette
épargne si elle est investie ou transférée dans les autres
secteurs de l'économie,
l'agriculture contribue efficacement à la promotion
d'un milieu donné.
1,1,2, REVENU
I ,1,2,1, Definition
Le revenu est entendu comme un total des sommes perçus
à titre de rente
ou en rémunération d'un
travail22.
D'après Ahmed
SILEM, le revenu est la part de la production
qui revient au sujet économique (individu ou
collectivité), comme rémunération de son
travail et (ou fruit de son capital)23.
Selon J.R HICKS, le revenu
d'un individu désigne ce qu'il peut
consommer au cours d'une période de temps sans entamer
la valeur de son patrimoine24
Le revenu est un flux alors que le patrimoine est un stock.
Rappelons que les grandes catégories de revenu sont
: le salaire,
l'intérêt, le profit et la
rente.25
22 Petit Larousse 2010, éd. Anniversaires de la
semeuse, p. 888
23 A. SILEM et J=M. ALBERTINI, Lexique
d'économie, 10e éd. Dalloz, Paris, 2008,
p.676
24 Alain BEITONE et alii, Dictionnaire des
sciences économiques, 2e éd. Armand
Colin, Paris, 2007, p .414
25 A. SILEM et J=M. ALBERTINI, Op.
Cit., p.677
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