II.2.9. APERFU GENERAL SUR LE SECTEUR SANITAIRE EN RDC
Dans le présent point qui vient boucler ce chapitre est
subdivisé en trois : dont le premier fait allusion au
système sanitaire en RDC, le second donne les grandes
lignes de la politique sanitaire en RDC, et le dernier est
consacré au financement du système de santé en RDC.
1,2,9,1, Le systeme sanitaire en RDC
Selon le rapport de l'OMS sur la santé
dans le monde 2000 définit un système national de la Santé
est comme un ensemble ordonné et cohérent de structures de
Santé ayant des missions spécifiques chacune et qui produisent
des services de management et/ou des prestations de soins de Santé pour
la population du Pays47.
Les systèmes de santé ont ainsi trois objectifs
fondamentaux48 :
· Améliorer la santé de la population
desservie ;
· Répondre aux attentes des gens
;
· Assurer une protection financière contre les
coûts de la mauvaise santé.
Un système de santé de proximité
devra, pour bien fonctionner, comporter au
moins un et de préférence deux types de structure autres que
l'hôpital. La principale condition est la mise en place
en place d'un réseau de centres de santé avec un
personnel composé principalement d'infirmières
et de personnels paramédicaux qualifiés49.
Le système sanitaire de la RDC est organisé en
trois paliers ayant chacun son rôle spécifique
:
· Le niveau central comprend
le Cabinet du Ministre, le Secrétariat
Général de la Santé, les directions
centrales et les programmes spécialisés. Ces structures jouent un
rôle normatif, de coordination et
d'orientation stratégique ;
47 Organisation Mondiale de la Santé (OMS),
Rapport sur la santé dans le Monde 2000 : Pour
un système de santé plus performant, Genève, Suisse,
2000.
48 OMS : Op. Cit.
49 Organisation Mondiale de la Santé (OMS),
Macroéconomie et Santé : Investir dans
la santé pour le développement économique, Genève,
Suisse, décembre 2001, p.25.
· Le niveau intermediaire est
l'inspection provinciale de la santé et ses divisions
qui ont pour rôle un appui technique aux ZS avec des fonctions de
coordination, de formation,
suivi, supervision,
monitoring, évaluation, inspection et
contrôle. Le District de Santé sert de relais entre
l'inspection Provinciale et la Zone de Santé
;
· Le niveau operationnel :
c'est la Zone de Santé, elle est
l'unité de base de planification sanitaire. A ce
niveau, la RDC a opté pour un système sanitaire
á deux échelons.
Le premier échelon est un réseau de centres de
santé qui ont pour mission d'offrir á la
population un paquet minimum d'activités de prestation
de Soins de Santé Primaires (PMA), avec la
participation communautaire;
Le deuxième échelon est
l'hôpital général de
référence qui offre un paquet complémentaire
d'activités de soins de santé de
référence (PCA).
Les deux échelons de soins sont reliés entre eux
par un système de référence et de contre
référence.
Notons ici que Le secteur privé joue un rôle
important dans le système de santé congolais,
notamment dans les centres urbains. Il n'est
néanmoins pas en mesure de répondre à
l'essentiel des besoins = et reste hors de
portée financière pour la majeure partie de la population.
Il est pourtant important de s'assurer de son
implication pleine et entière dans tous les efforts de revitalisation du
secteur.
Le secteur de la santé en RDC est marqué par
plusieurs caractéristiques importantes50
:
Un faible engagement historique de
lEtat, à la fois en termes de financement
du système, de régulation du secteur et de
fourniture de services de soins médicaux ;
Une participation importante du secteur prive,
des organisations religieuses et des ONG, qui gèrent un
nombre important de centres de santé et la moitié des
hôpitaux ;
50 MINISANTE RDC, Le Secteur Sanitaire en
RDC, DEP, Kinshasa, 2005.
Une couverture inegate du
territoire, malgré le système de zones de
santé mis en place dans les années 1970, avec un
déséquilibre sensible entre les zones urbaines et les zones
rurales, ainsi qu'entre Kinshasa et le reste
du pays.
Les années de conflit ont laissé des cicatrices
durables sur le système de santé qui était
déjà sensiblement affaibli: destructions et
dégradations des bâtiments et matériels (du fait des
combats, des pillages, du manque
d'entretien et du non remplacement des
équipements), cruel manque de consommables (en
particulier de médicaments qui ne sont pas disponibles à
proximité pour un tiers de la population et pas accessibles
financièrement pour les deux tiers de la population),
perte ou la fuite de personnel médical et infirmier (ceux qui restent
n'étant plus payés que par intermittence avec
des conséquences importantes sur leur motivation et
disponibilité), important retard technologique.
La situation est aggravée par
l'appauvrissement de la population et la
détérioration des conditions de vie = notamment
en ce qui concerne l'accès à
l'eau potable et à
l'assainissement, la promiscuité dans
laquelle vit une grande partie de la population, ainsi que la
propagation du VIH/SIDA.
Néanmoins, la structure du
système de santé a survécu = notamment au
niveau des zones de santé = et même pendant le
conflit il a été possible de mener à bien des programmes
nationaux (telles que les Journées de Vaccination). Ceci est largement
dû au courage, au dévouement et au sens du devoir
des personnels médicaux, ainsi
qu'à la présence active d'un
certain nombre de partenaires extérieurs malgré les
difficultés. C'est sur cette base que le système
de santé va pouvoir aujourd'hui être
reconstruit.
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