Paragraphe 3:Présentation de quelques IMFs
1.L'Agence de promotion des caisses populaires
d'épargne et de crédit (PROCAPEC)
1.1 Statut et mission : La PROCAPEC est une
agence de réseau de caisses populaires d'épargne et de
crédit mis en place en 1997 par l'État avec l'appui de bailleurs
de fonds notamment la Banque, par l'intermédiaire de la Banque centrale
mauritanienne ( BCM). Sa mission est de promouvoir la mise en oeuvre des
caisses populaires d'épargnes et de crédit (CAPEC) sur l'ensemble
du territoire national, d'assurer leur encadrement technique et de superviser
leurs opérations. Les CAPEC ont pour mission d'offrir à leurs
membres des services financiers adaptés à leurs besoins.
1-2 Couverture du réseau et offre de
services : Actuellement, le réseau est constitué de 23
CAPEC opérationnelles. Depuis ses modestes débuts en 1997, la
PROCAPEC et les CAPEC ont permis à près de 11 500 emprunteurs ou
micro-entrepreneurs d'obtenir plus de 2,5 milliards MRO en crédit. Plus
du tiers de ces crédits ont bénéficié directement
à des femmes membres. Chaque CAPEC est gérée selon les
normes, les politiques et procédures contenues dans le manuel
élaboré et diffusé par la PROCAPEC. Les opérations
des CAPEC font l'objet d'un suivi régulier par le service de
crédit, le service de contrôle et celui de l'inspection de la
PROCAPEC.
Les membres détenaient plus de 1,7 milliards MRO
d'épargne provenant de ses membres avec un solde moyen d'épargne
par membre qui se situe à 44.000 UM. Ces résultats
témoignent de la forte croissance du réseau en terme de
déploiement. Le niveau de croissance du nombre de membres est
significatif. De 12 caisses en 2001, le nombre est passé à 20 au
31/10/2003 soit une augmentation de 40% pour atteindre 23 caisses en 2004. A la
même période, le volume d'encours de crédit était
de 835 millions MRO avec un portefeuille à risque + 90 jours dont le
taux se situe entre 3 et 1,6%. Les taux d'autosuffisance opérationnelle
et financière sont satisfaisants, les charges d'exploitation sont
entièrement couvertes par les produits d'exploitation qui accusent une
hausse jusqu'en 2003, ils passent de 165% en 2001 à 176% en 2002 pour
atteindre 232% 2003 et retombent à 167% en 2004 suite aux frais
d'implantation et de recrutement du personnel pour des nouvelles caisses
implantées en début 2004. Toutefois, malgré ces
résultats encourageants, le niveau de l'autonomie financière
demeure insuffisant et le risque du portefeuille a quelque peu augmenté
tout en restant dans les limites acceptables.
1.3 Perspectives de PROCAPEC : Le plan de
développement du réseau 2004-2008 dont le but est de renforcer
la PROCAPEC et les CAPEC afin d'accroître leur offre de services
d'épargne et de crédit à un plus grand nombre
d'emprunteurs, en particulier en zone rurale. Au terme de sa mise en oeuvre,
l'agence compte réaliser les objectifs suivants :
Une plus grande couverture nationale, soit au moins une
CAPEC dans chacune des 36 Moughataas, ces derniers regroupent plus de 85% de la
population mauritanienne; Une adhésion de plus de 87500 membres
/sociétaires dont les épargnes confiées au réseau
dépassent 4 milliards MRO; Plus de 15 000 emprunteurs de ces membres
détenteur d'un crédit, soient une base annuelle près de 20
000 prêts accordés ; Un encours de crédit de près
de 3 milliards MRO ;Un réseau sécuritaire, bien
géré, atteignant une capitalisation supérieure à
10%.
Cette perspective s'inscrit dans l'optique d'une
consolidation et d'un renforcement des structures mises en place depuis le
démarrage du réseau. Elle tient compte des actions permettant de
renforcer la gestion des CAPEC, en particulier au niveau du crédit et du
contrôle interne et la capacité organisationnelle de l'agence,
principalement au niveau de ses ressources humaines.
1. Mutuelle Association des femmes d'épargne et
de crédit « MAFEC »
1.1 Statut et mission : La mutuelle AFEC est
une institution de microfinance engagée dans la fourniture des services
financiers au profit des femmes en milieu rural et urbain depuis 1994.
Sa mission est d'offrir des services financiers adaptés
aux besoins de sa clientèle et de fournir des services de formation
technique, d'éducation et d'assistance sociale à ses membres.
2.2 Couverture et offre de services : la
mutuelle est constituée de 3.400 membres dont 400 directes et 3000
clientes de services indirects (financiers et non financiers). Comme services
et produits financiers, elle octroie le crédit et mobilise
l'épargne de ses membres, outre ceci, elle offre de micro-assurance
sous forme de solidarité dont la mission est d'aider les membres en
difficultés notamment en cas d'évènements malheureux
imprévisibles.
2.3 Performances de la mutuelle : Les
opérations de la mutuelle font l'objet d'un suivi régulier par
le service de contrôle et celui de l'inspection de la M.AFEC. Elle est
gérée selon les normes, les politiques et procédures
contenues dans le manuel élaboré et diffusé par la M.AFEC.
Au 31/12/2004, la Mutuelle comptait près de 3400 membres et
détenait une épargne de 39 millions MRO provenant de ses membres
avec un solde moyen d'épargne par membre qui se situe à 11470
MRO. L'épargne mobilisée durant la période 2001-2004
affiche une croissance soutenue, elle est passée de 12 millions en 2001
à 13 millions MRO en 2002, remonte de 31,2 millions MRO en 2003 pour
atteindre 39 millions MRO en 2004. A la même période, le volume
d'encours de crédit était 49,1 millions MRO avec un portefeuille
à risque + 90 jours de 1,5%. La structure affiche une croissance
maîtrisée en témoigne l'évolution de son taux
d'efficacité opérationnelle et financière ainsi que celle
de ses fonds propres.
2.4 Perspectives à moyen et long terme :
Plan de développement du réseau de 2006 à 2010 a
pour objectif d'accroître et renforcer l'offre de services
d'épargne et de crédit à un plus grand nombre
d'emprunteuses, en particulier en zone rurale. Au terme de sa mise en oeuvre,
le réseau compte réaliser les objectifs suivants:
Une extension des caisses qui passe de 4 à 10 dont 4 en
milieu rural notamment dans les zones de Brakna et Gorgol ces régions
regroupent les couches les plus défavorisées de la population;
Une adhésion de 1600 membres additionnels (le nombre
passe de 3400 à 5000 en 2008) dont les épargnes confiées
au réseau dépassent 150 millions UM;
Plus de 5000 emprunteuses détentrices d'un crédit,
soit une base annuelle près de 3842 prêts accordés;
Un résultat avant impôt de 1,5 millions MRO.
3. Groupement des femmes d'épargne et de
crédit « GFEC»
3.1 Statut et mission : La GFEC est une
coopérative des groupements des femmes d'épargne et de
crédit initiée par le Secrétariat d'Etat à
condition féminine en collaboration avec le PNUD et l'UNICEF. L'objectif
visé est la mise en place de coopératives d'épargne et de
crédit pour facilité la promotion et l'insertion des femmes dans
le processus de développement économique. Elle a
débuté ses premières actions en 1996.
3.2 Couverture et offre de services : Le
réseau de groupement des femmes GFEC a mis en place 7
coopératives dans les localités suivantes : Nouakchott,
Kaédi, Mbout, Tintane et Aïoun, Moughata et Monghel.
Le réseau compte 33295 femmes dans ces différentes
localités.
D'une manière générale, en milieu rural,
les clientes sont composées d'individus alors qu'en zones semi-urbaines,
elles s'organisent en coopérative. Elle octroie le crédit et
mobilise l'épargne de ses membres, outre ceci, elle offre de service de
formation élémentaire.
3.3 Performances de la Coopérative :
Au 31/12/2004, le réseau a octroyé 1455 crédits
correspondant à 1,40 milliards MRO dont 46% ont
été distribués par le GFEC de Nouakchott, suivie de celle
de Kaédi 25% alors que celles de Monguel, Mbout, Maghama, Aïoun et
Tintane ont des proportions variant de 3 à 12%. Pour l'ensemble des
coopératives, les activités de crédit ont
débuté depuis plus de trois ans. La caisse de Nouakchott est
à sa 16ème opération de crédit alors que d'autres
n'ont sont qu'à leur 4ème comité de
crédit. Les montants de crédit distribués varient d'une
structure à une autre. Les prêts sont octroyés à des
femmes individuellement ou via leurs coopératives. Le taux de
remboursement des crédits au niveau des caisses se situe entre 74% et
97%. Au niveau de Nouakchott il est de 92% contre 97% à Kaédi,
94% à Monguel, 85% à Mbout, 74% à Maghama, 80% à
Aïoun et 84,8 à Tintane 3%.
Le taux de risque du portefeuille a augmenté, il passe de
6 % en 2001 à 19% en 2002 et atteint 24% en 2004, les taux
d'efficacité opérationnelle et financière accusent la
même tendance tout en restant dans les limites acceptables. Cette
situation est due à la croissance rapide du réseau, la mise en
place des nouvelles caisses et de recrutement du personnel, le nombre des
personnes touchées sans que des SIG et des mesures d'accompagnement
adéquats aient été définis.
Malgré ces résultats, le niveau de l'autonomie
financière reste dans les limites acceptables avec une baisse en 2002.
En effet il passe de 45% en 2001 à 36% en 2002 et remonte à71%
en 2003 pour atteindre 91% en 2004 suite à l'augmentation des fonds
propres.
3.4 Perspectives à moyen et long
terme : Le rapport d'évaluation de l'impact effectué par
UNICEF en juin 2005 a présenté, un plan d'actions dont l'option
retenue privilégie la consolidation des structures existantes, la
création d'une structure de deuxième niveau en tant que UNION
mettant en réseau, les GFEC existants et, éventuellement, ceux
à créer en réseau et enfin, l'extension progressive de
l'expérience à d'autres localités. Concernant le
portefeuille à risque, le rapport a mis un accent sur le recouvrement
à travers un mécanisme de proximité en vue
d'améliorer la qualité du portefeuille.
4. NISSA BANQUE
4.1 Statut et mission : Le réseau
Nissa Banque a été créé par le SECF avec l'appui
de l'UNICEF, OXAFAM. C'est une institution de micro crédit
calquée sur le modèle de Grameen Bank engagée dans la
fourniture des services financiers au profit des femmes en milieu rural et
urbain depuis 1997. Outre l'offre des services financiers, elle fournit des
services des services de formation technique, d'éducation et
d'assistance sociale à ses membres. Actuellement, toutes les Nissa
Banque sont dotées d'organes de gestion : de Conseil d'administration
composé de 9 membres, du Comité de Crédit composé
de 5 membres et du Conseil de Surveillance limité à 3 membres.
4.2 Couverture et offre de services : Le
réseau a mis en place 9 Nissa Banque localisées au niveau de:
Moughataas de Aleg, Bababé, Mbagne, Magta Lahjar et Boghé dans la
Wilaya du Brakna, de Ould Yengé et Sélibaby dans la Wilaya du
Guidimakha, de Nouadhibou dans le Wilaya de Dakhlet Nouadhibou et de El Mina.
Globalement, le réseau compte 60 709 femmes membres. D'une
manière générale, en milieu rural, les clientes sont
composées d'individus alors qu'en zones semi-urbaines elles s'organisent
en coopérative. Les coopératives octroient le crédit et
mobilisent l'épargne de ses membres, et des services de formation
élémentaire.
4.3 Performances de la Coopérative:
l'information et les performances présentées ont
été extraites du rapport d'évaluation de l'impact
commandité par l'UNICEF, un des grands bailleurs du réseau. Le
tableau ci-après donne l'évolution des crédits
accordés par chacune des 9 caisses et pour l'ensemble. De 1997 à
2002, l'évolution des crédits accordés a été
marquée par une hausse soutenue comme le montre le tableau ci-dessous. A
la suite, le volume des montants de crédit a baissé passant de
près de moitié en 2003 et légèrement en 2004. Cette
baisse est consécutive aux mesures prises pour accélérer
le recouvrement des impayés en suspendant temporairement les
opérations de crédit. Dans certains cas, la baisse s'explique par
les délais parfois longs pour reconstituer les fonds de crédit.
4.4 Au total, 1255 projets ont
été financés par les 9 Nissa Banque. La caisse de
Boghé en totalise 227 soit 15%, en a financé le plus grand
nombre. Elle est suivie de Magta Lahjar pour 16% correspondant à 198
projets, Aleg pour 190 projets soit 15%, Mbagne pour 14% soit 176 projets,
Bababé pour 156 projets soit 12%, El Mina pour 126 projets soit 10%,
Nouadhibou pour 82 projets soit 7%, Sélibaby pour 65 projets soit 5% et
enfin, Ould Yengé a financé 35 projets représentant 3% du
total. Le taux de remboursement est variable d'une Nissa Banque à une
autre. Le meilleur taux, qui est de 96% a été enregistré
par les caisses de Mbagne et Bababé suivies par Aleg et Sélibaby
avec chacune un taux de 93%, Magta Lahjar 92%, Boghé 90%, Nouadhibou
85%, El Mina 82% et Ould Yengé enregistrent le plus faible taux 74%.
Ainsi, 3 Nissa Banque sont en dessous de la norme qui est de 95%. Globalement,
les crédits impayés se chiffrent à 12.951.376 MRO sur un
montant total attendu de 133.33.600 MRO.
4.5 Perspectives à moyen et long
terme : Au regard des performances du réseau et en vue de
renforcer les acquis, le rapport d'évaluation de l'UNICEF a
recommandé les points suivants :
D'engager la professionnalisation des Nissa Banque dans une
perspective prenant en compte leur viabilité et l'offre de services
accessibles et profitables pour les usagers ;
D'envisager la création du réseau des Nissa
Banque qui, pourrait être éventuellement élargie aux GFEC
étant donné les similitudes notes au point de vue structurel et
dans la finalité ;
D'apporter un appui technique aux caisses en se fondant sur deux
objectifs : (i) l'appropriation des caisses par les femmes; (ii) l'acquisition
et la valorisation des compétences techniques par le personnel et les
membres des organes ;
D'élaborer une politique d'épargne, de
crédit et de recouvrement prenant en compte les
spécificités locales, les capacités des femmes et les
exigences de la BCM.
5. Groupement d'entraide pour les femmes Initiatives
féminines « GAFIF »
5.1 Statut et mission : Le groupe d'entraide
pour les femmes initiative féminine a été crée en
1998 et agréé en 2000. Il s'est fixé comme objectifs de :
contribuer à l'insertion économique de ses membres; impulser un
esprit d'entreprenariat féminin.
5.2 Couverture et offre des services : GAFIF
a développé ses activités d'épargne et de
crédit dans les deux localités importantes du pays à
savoir Nouakchott la capitale administrative et Nouadhibou la capitale
économique. Il est implantée dans 5 régions
administratives du pays (Brakna, le Gorgol, Dakhlet NDB, et Nouakchott et
compte 7 coopératives affiliées avec 876 sociétaires. Les
localités dépendantes de Nouakchott (Aéré M'bar,
Fimbo, Maghama, Kaédi et Daw, Dolol, Guiraye) viennent d'instaurer un
système d'épargne obligatoire.
5.3 Performances de la Coopérative :
l'analyse des performances de la période 2001-2004 affiche une
croissance soutenue en témoigne l'évolution de son taux
d'efficacité opérationnelle et de la rentabilité
financière ainsi que celle de ses fonds propres. Au cours de la
période 2000 à 2005, la mutuelle a octroyé 560
prêts pour un montant cumulé de 10 205 000 MRO; collecté un
montant de 5134648 MRO d'épargne à vue au niveau de Nouakchott.
En effet, le total du bilan passe de 4 millions MRO en 2001 à 12
millions MRO en 2002, de 17 millions en 2003 à 18,7 millions MRO en 2004
avec une évolution positive des bénéfices respectifs de
0,75 millions MRO; 1 million MRO ; 1,7 millions MRO et 2,5 millions MRO.
Durant la même période, le volume d'encours de crédit
était de 2,3 millions, 4 millions ; 5,6 millions et 9 millions MRO avec
un portefeuille à risque + 90 jours de 0% jusqu'en 2002, qui tombe
à 0,014 % en 2003 et atteint 0.45% en 2004.
5.4 Perspectives (plan d'action 2006-2010 qui
s'appuie sur un compte d'exploitation ci- dessous. La mutuelle a deux objectifs
principaux : (i) améliorer et renforcer les acquis au niveau des
localités existantes (augmentation des membres) ; amélioration
des outils et supports de gestion, renforcement des capacités des
organes et du personnel etc.) ; (ii) : étendre son réseau dans
les régions du Brakna, du Gorgol et du Guidimakha, du Tagant et du Hodh
El Chargui et dans les zones périurbaines de Nouakchott où
s'entassent l'essentiel de l'exode rural. En 2010, Gafif compte d'atteindre
pour les 5 années à venir 3 000 membres environ soit : 1500
membres à Nouakchott, avec 180 adhésions par an (au moins 15
adhésions par mois) ; 500 nouvelles adhésions à
Kaédi à raison de 100 membres par an; à Maghama,
l'objectif fixé est d'atteindre 150 nouvelles adhésions en plus
du groupe actuel GAFIF de 15 membres; à Daw, 200 membres ; à
Aére M'bar, 157 membres et à Fimbo 95 personnes.
Au terme de sa mise en oeuvre, le réseau compte
réaliser les objectifs suivants:
Une adhésion de 3000 membres additionnels ;
Une couverture progressive des charges d'exploitation par les
produits financiers ;
Un résultat avant impôt de 1,5 millions MRO.
Témoignage de 3 clientes d'APME - Mutuelle :
Rokhiyatou Moctar Ndiaye : Couturière
(Drap, nappes, etc.) ; Fatimetou Ibrahim: Commerce de fruits
et transformation des céréales ; et Fati DIACK :
commerce de détail. Elles adhèrent à APME depuis 5 ans
pour la première et pour les eux dernières depuis 7 ans. Leur vie
d'avant APME était marquée par la précarité et
surtout les difficultés quotidiennes à subvenir aux besoins de la
famille.
Roukhiyatou qui n'avait qu'une machine à coudre
manuelle à la maison dispose d'un atelier de couture
équipé et fait travailler en permanence un tailleur. Elle est
arrivée à ce niveau en passant par certaines étapes
marquées par les crédits qu'elle contractait avec APME.
Son premier prêt, de 20000 ouguiyas, lui a permis
d'acheter une table de travail. Comme ça au lieu de coudre à la
main, elle dispose d'une pédale qui lui permet d'éviter de se
courber et d'aller plus vite dans son travail. Le second prêt lui permis
d'équiper la machine avec un dynamo pour cette fois travailler à
l'aide de l'électricité. Avec le troisième prêt elle
a loué un atelier de couture avec un employé à plein
temps.
Avec les revenus que leurs procurent leurs activités
respectives, toutes les femmes participent à la nourriture de la famille
et gagnent plus le respect de leurs conjoints, qui maintenant ne les voient
plus comme des assistés qui ne font que dépenser, mais
plutôt des productrices actives qui contribue au bien être de la
famille. La part qu'elle apporte dans la famille est quelques fois plus
importante que ce que le père de famille apporte à la maison.
La scolarisation des enfants relève de leur
responsabilité, il faut l'inscrire les enfants, les habiller, payer
leurs scolarités et veiller à leur bonne santé. Les
dépenses liées à cette mission incombent aux femmes et
grâce aux maigres revenus qu'elles glanent ici et là avec les
activités, elles arrivent à subvenir à leurs besoins.
Fatimetou Ibrahim avait un lot de terrain qu'elle n'a jamais
pu mettre en valeur, mais depuis 2 ans, elle y a construit une chambre et une
Baraque pour elle et ses enfants. Elle ne paye plus de loyer de 10000 ouguiyas
par mois. Les revenus mensuels de ces femmes varient entre 15000 ouguiyas et
40000 ouguiyas. Elles ont toutes épargné en nature et le montant
de cette épargne varie entre 70000 ouguiyas et 200000 ouguiyas. Cette
épargne constitue pour elle une marge de sécurité pour
faire face aux imprévus et de participer aux activités de la
communauté (cérémonies festives et autres).
- ''j'avais honte de moi avant les cours, je mettais mon doigt
sur le carnet d'adhérent, mes enfants me ridiculisaient, maintenant
j'écris mon nom et je comprend l'importance d'amener mes enfants
à l'école...''. - ''nous étions comme les animaux,
après les cours, nous sommes devenus des êtres humains, ont sait
lire et écrire et ont comprend les informations...''
Grâce aux campagnes IEC du PRP, qui englobent dans leur
pédagogie, les communicateurs traditionnels, acteurs politiques,
administrations, moyens d'information, les groupements féminins ont
trouvé une occasion institutionnelle de rentrer dans le processus de
production sans déroger aux principes traditionnels. Cette
évolution de mentalité s'est soldée positivement par le
fait que la participation des femmes dans le cadre du PRP qui était
ciblée à 46% par le rapport d'évaluation a
dépassé concrètement et après huit ans plus de 70%.
Dans les localités du Brakna où l'IMF Kewel intervient, l'IEC a
contribué à un changement positif de comportement des filles qui
abandonnaient l'école. Cette IMF a mis en place un projet
d'électrification solaire qui a permis la lecture et
l'alphabétisation nocturne aux gens scolarisés et aux petits
opérateurs (agriculteurs, éleveurs, petits vendeurs) qui ne
rentrent chez eux que le soir.
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