1.2 Facteurs démographiques
Les principaux facteurs appréhendés dans les
études socio-démographiques portant sur la santé des
enfants sont l'âge de l'enfant, le sexe de l'enfant, son rang de
naissance et l'âge de la mère.
a) Age de l'enfant
La variable âge de l'enfant est très
discriminante quant à l'occurrence des maladies infantiles et
juvéniles en général et diarrhéiques en
particulier. La prévalence diarrhéique est très
inégale avant et après le sevrage. Elle est faible avant 6 mois
chez l'enfant puis croît entre 6 et 24 mois (période de sevrage
partiel et total), avant de décroître progressivement avec
l'âge.
Cette évolution, selon certaines études, est
liée au fait que l'allaitement maternel favorise la protection
immunologique du nourrisson mais également son exposition
aux microbes responsables des maladies diarrhéiques après le
sevrage (à partir de 6 mois). Entre 6 et 24 mois la forte
prévalence peut s'expliquer par le fait que l'enfant commence à
explorer son environnement, souvent infecté d'agents
pathogènes, ou par l'introduction d'aliments solides dans
l'alimentation de l'enfant qui, en cas de déficience
d'hygiène, favorisent la morbidité diarrhéique.
b) Sexe de l'enfant
Le rôle crucial du sexe de l'enfant est souligné
dans la littérature consacrée à la morbidité et
à la mortalité des enfants. Cette variable est discriminante de
la prévalence diarrhéique. En fait, on note une plus grande
vulnérabilité des garçons âgés (0-1 ans),
entraînant leur surmortalité à cet âge. Ce
résultat est notamment souligné par Echarri Canova,
(1994), qui estime que cette situation est due à une moindre
résistance des garçons aux maladies infectieuses en
général. D'après Akoto (1985), la résistance
des enfants aux agressions dépend en grande partie du
comportement social à l'égard des garçons et des
filles. En effet, dans certains pays d'Asie du Sud comme le Bangladesh
où l'on accorde une préférence aux garçons pour
l'allaitement et les soins, l'on enregistre une surmortalité
féminine. Pour Biaye (1994), dont l'étude porte sur trois pays
d'Afrique de l'Ouest (Mali, Libéria, Sénégal)
il y a effectivement une prévalence différentielle de
la diarrhée selon le sexe. Au Sénégal selon lui, la
prévalence différentielle de la diarrhée selon le sexe est
manifeste si la mère a préféré une naissance
féminine, la prévalence de la diarrhée est relativement
plus forte chez les garçons; mais dans les ménages
où l'on a une préférence pour la naissance masculine,
les filles attrapent autant voire plus la diarrhée que les
garçons.
Ainsi donc `le sexe est le support de
différence psychologique, sociologique tout aussi importante que les
différences génétiques elles mêmes' (Défo
Kuaté, 1988).
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