2.2.2 Contexte socioculturel
Le Tchad est constitué d'une mosaïque d'ethnies
reparties en douze groupes linguistiques. Environ 120 langues sont
parlées dans le pays. Pour permettre aux différents
groupes de communiquer, le pays s'est doté de deux langues
officielles : le Français et l'Arabe comme spécifié
à l'article 9 de la Constitution. Il existe trois grandes
religions au Tchad : l'islam (53,8%), le christianisme (34,8%) et l'animisme
(7,4%).
Les habitudes alimentaires varient selon l'ethnie.
L'allaitement exclusif est recommandé par l'OMS pour les six
premiers mois de vie parce qu'il contient tous les
éléments nutritifs nécessaires et de plus permet la
transmission à l'enfant des anticorps de la mère. De plus, le
lait maternel étant stérile et non contaminé il permet
d'éviter la diarrhée et d'autres maladies. Cette recommandation
d'allaitement exclusif n'est pas du tout suivie car au Tchad les
mères sont toujours rattachées au culture traditionnelle
qu'il faut associer les aliments solides ou semi- solides au lait
maternel pour que l'enfant ait plus de force. De même que les
habitudes alimentaires varient selon l'ethnie. Selon l'EDST-II, seulement 2%
des enfants de moins de cinq mois sont allaités selon les
recommandations et reçoivent uniquement le sein. Ce comportement des
mères prédispose les enfants au risque de morbidité
diarrhéique.
2.2.3. Contexte socio économique
D'après le Rapport National sur les indicateurs
UNGASS Tchad 2005, l'économie du pays est pour le moment
essentiellement basée sur l'agriculture et l'élevage qui
contribuent à environ 40% du PIB en 1998. Ce secteur occupe encore 80%
de la population totale du pays. Le démarrage des travaux
d'exploitation du pétrole, à Doba dans le sud et à
Sédigui à l'ouest du pays contribuera à relancer
l'économie du pays. L'industrie est quasi inexistante et les quelques
unités agroalimentaires sont concentrées à
N'Djaména et dans une moindre mesure au sud.
D'après la première Enquête sur la
Consommation du secteur Informel au Tchad (ECOSIT-I) en 1995-1996,
l'indice de pauvreté est estimé à 43,3%. Depuis 1994,
grâce à l'appui de la facilité d'ajustement structurel
renforcée et la facilité pour la réduction de la
pauvreté et pour la croissance, le Tchad a connu une
performance macroéconomique satisfaisante. La croissance du PIB a
été en moyenne, de 5,2% en valeur réelle pendant
la période 1994-2003. Depuis 2001, elle a dépassé
9,5% en moyenne par an. D'après les dernières estimations
et projections, le PIB réel a continué d'augmenter à un
rythme soutenu (8,4 et 12,6%) en 2002 et
2003 sous l'effet des investissements liés au
pétrole et de leurs retombées. La production
pétrolière a commencé en juillet 2003 et les
recettes de l'Etat, en 2003, bien que relativement faible ont
augmenté par rapport à 2002 (de 8% à 8,9%). En
même temps, la répartition des dépenses a
été modifiée en faveur de l'éducation, de la
santé, des affaires sociales, des transports, des travaux publics et de
la justice. Les allocations budgétaires aux secteurs prioritaires
à savoir Education, Santé et infrastructures pour la
réduction de la pauvreté ont été encore accrues
dans toutes les lois de finances depuis 1997. Le PIB réel par
habitant a, d'après les estimations, augmenté en moyenne de
7,6% au Tchad entre 2001 et 2003 et il devrait augmenter, en moyenne, de 8,3%
entre 2004-2008. Cela étant, on peut raisonnablement
supposer que la récente augmentation du revenu national,
entraînée par les investissements pétroliers et les
retombées dans le secteur de la construction et des services,
bénéficie principalement aux citadins qui vivent dans la capitale
et dans les villes secondaires du sud. Il importe aussi de souligner que,
pendant la dernière décennie, les prix mondiaux du coton ont
baissé d'une manière soutenue. Ils sont tombés à
leur niveau le plus bas en 30 ans en 2001/2002; ils remontent
légèrement à l'heure actuelle mais dans l'ensemble, la
chute des prix pendant la dernière décennie a creusé
l'écart entre les revenus urbains et ruraux.
2.2.3.1 Education
Le Tchad a connu plusieurs années de guerre qui
ont paralysé ses efforts et causé son retard dans le
secteur de l'éducation.
Selon les résultats de l'Enquête
Démographique et de Santé (EDS 2004), une proportion importante
de la population tchadienne âgée de 6 ans ou plus n'a jamais
fréquenté l'école et, plus particulièrement, les
femmes 73% contre 54% pour les hommes. Cette forte proportion des
femmes non instruites a une influence négative dans le domaine de soins
de santé de leurs enfants car les femmes instruites ont tendance
à se marier et à procréer tardivement, à faire un
bon usage des services de santé moderne, à bien exploiter
les informations relatives à l'amélioration des conditions
d'hygiène et de la santé de l'enfant.
2.2.3.2. Conditions de vie de
ménages
La population vit dans des conditions d'assainissement
et d'hygiène insalubres. Selon l'EIMT (MP, 2000) la grande
partie (71,3%) de la population ne dispose pas de toilettes. Seulement
24,6% de la population possèdent un système
d'évacuation adéquat des excréments dont 0,2% avec WC
moderne. Cette situation favorise de nombreuses maladies, notamment les
maladies diarrhéiques.
L'évacuation des ordures ménagères
est un épineux problème. La situation actuelle se
caractérise par l'absence d'ouvrage d'élimination de celles-ci et
la prolifération des immondices qui en saison de pluie
dégagent des odeurs nauséabondes. L'évacuation des
eaux usées et pluviales pose également d'énormes
problèmes et favorise parfois l'exposition des populations aux
épidémies. Ces conditions d'hygiène constituent un
facteur de risque important de morbidité et de mortalité.
Selon l'EDST-II (MP, 2004) 50,4% de la population utilisent un
puit traditionnel protégé ou non comme source principale
d'approvisionnement en eau. Moins du tiers de la population (31,3%) a
accès à l'eau potable dont 11,1% utilisent l'eau de robinet et
20,1% l'eau des fontaines publiques. 11,1% de la population
s'approvisionnement en eau de surface (fleuve, rivière et
mare).
Le manque d'eau potable dans certaines régions du pays
constitue d'une part, un sérieux problème de santé et
d'autre part, favorise l'apparition de certaines maladies telles que le
choléra, la fièvre typhoïde, etc.
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