2.2 Caractéristiques socio-démographiques et
économiques
Les caractéristiques démographiques et
économiques des parents, des enfants eux-mêmes peuvent avoir des
effets sur la morbidité diarrhéique chez les enfants de moins de
cinq ans.
2.2.1. Contexte socio-démographique
La population du Tchad, estimée en 1993 à
environ 6 280 000 habitants s'établit en 2005 à 9,3 millions et
atteindra 12 millions en 2015 selon les projections de la Direction de la
Population
(DCAP, 2003). Le taux d'accroissement de cette population est
passé de 1,4% en 1964 (Service de Statistique, 1996) à 2,5%
en 1993 (BCR, 1995) pour atteindre 3,2% en 2000 selon les projections
de la DCAP en 2003.
Cette population est très mal répartie sur
l'ensemble du territoire, avec pour conséquence des zones de forte et de
faible concentrations. Environ la moitié de la population du pays (47%)
est concentrée sur seulement 10% de la superficie du territoire
national. La densité moyenne de la population en 1993 est faible
(4,9 habitants/kilomètre carré) et varie de 0,1 habitant
par kilomètres carrés dans la région septentrionale (BET)
à 52 habitants par kilomètre carré dans la région
du Logone Occidental au Sud. Cette densité est estimée à
7,2 habitants par kilomètre carré aujourd'hui, et elle
atteindra environ 9,3 habitants par kilomètre carré en
2015. La mortalité infantile est de 102%o, avec une espérance
de vie à la naissance de 49,6 ans. Avec un taux brut de mortalité
estimé à 16,3% en 1993 et un taux de natalité de 44,6%o,
le taux d'accroissement naturel est de 2,5%, ce qui signifie que la population
tchadienne est appelée à doubler tous les 28 ans.
La structure par âge et sexe révèle que la
population du Tchad est relativement jeune et à dominance
féminine. En 1993, la population âgée de moins de
15 ans représentait 48% de la population totale, 47% pour les 15-59
ans et 3,5% pour les personnes âgées d'au moins 60 ans. Les femmes
représentaient 52% de la population et les hommes 48%.
Selon l'EDST-II (2004), la population active est
estimée à 2 719 497 individus répartie comme suit:
Ø 52,1% d'hommes et 47,9% de femmes;
Ø 14,8% en milieu urbain et 85,2% en milieu rural;
Ø 99,3% sont occupés et 0,7%
chômeurs.
Le Nord du Tchad fait partie du Sahara et est habité
majoritairement par les musulmans. C'est une zone d'élevage mais aussi
de pêche et d'agriculture surtout autour du lac Tchad. Au centre du
pays cohabitent musulmans et chrétiens avec pour principales
activités l'élevage et l'agriculture. Le sud est
constitué de la savane arborée où se concentre
l'essentiel des terres cultivables. Prenant leurs sources en
République Centrafricaine dans l'Oubangui Chari, les fleuves
Logone et Chari arrosent la vaste plaine du Sud-Ouest, inondable une partie
de l'année avant de se joindre à N'Djaména et de continuer
leur course dans le Lac Tchad. Les poissons des fleuves Chari et Logone
représentent une ressource importante de même que les mines de
natron du Kanem. Les puits de pétrole sont localisés au Sud du
pays (Doba, Moïssala, Bongor, etc.). La majeure partie de la
population tchadienne est concentrée dans les zones fertiles, au
sud des fleuves Chari et Logone.
Cette surpopulation pose le problème de la
promiscuité, de la pollution et de l'hygiène de l'habitat
des populations.
Cette structure de la population est la résultante de
sa dynamique à savoir son accroissement et sa mobilité
spatiale.
Le niveau de fécondité au Tchad reste
l'un des plus élevés de la sous région. L'Indice
Synthétique de Fécondité (le nombre moyen d'enfants par
femme) était de 5,1 enfants par femme en 1964 (Service de Statistique,
1966). Il était estimé à 5,6 enfants par femme en 1993
(BCR,
1995) à 6,6 enfants par femme en 1996-97 (EDST-I) et
6,3 enfants par femme en 2004 (EDSTII). La fécondité varie selon
le milieu de résidence. Elle est plus élevée en milieu
rural qu'en milieu urbain.
Au Tchad, en 2004, on a constaté que 8% des naissances
sont survenues à moins de 18 mois de la naissance
précédente et que dans 18% des cas, les enfants sont nés
entre 18 et 24 mois après leur aîné. La durée
médiane de l'intervalle intergénésique est estimé
à environ deux ans et demi (30,2 mois), soit approximativement la
même qu'en 1996-97 selon l'EDST-I (31,1 mois), ce qui est favorable
à la santé des enfants.
En ce qui concerne le développement humain, le Tchad
occupe la 167ième place parmi les177 pays dont on connait
l'indice du développement humain des Nations Unies. Les indicateurs
sociaux restent bien en dessous des moyennes de l'Afrique subsaharienne.
L'accès à des sources améliorées d'eau potable
s'est étendu au cours des trois dernières années mais
reste limité à trois personnes sur neuf. Seulement 1% de la
population dispose de l'électricité et on ne compte que 550
kilomètres de routes revêtues sur un territoire de plus de 1,2
millions km².
La vitesse d'expansion du VIH/SIDA est
inquiétante. En effet, avec 2 cas en 1986, l'ONUSIDA estime que
la prévalence du VIH au Tchad est d'environ 4,8% et que
près de 200.000 personnes y vivent avec le virus de VIH/SIDA
(ONUSIDA, 2004). Avec un taux d'urbanisation de 21,4%, le Tchad est l'un
des pays les moins urbanisés de la sous région; 40% de la
population urbaine est concentrée à N'Djaména la Capitale
et seulement 25 villes avaient plus de 10 000 habitants en 1993.
|