CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
Ce chapitre traite la diversification de la production
agricole et la culture du sésame dans les pays du Tiers Monde. Il traite
également du rôle de la culture du sésame sur le
développement économique, social, environnemental, sur la
santé de la population; sur les bénéfices des femmes
productrices du sésame.
2.1 Pourquoi diversifier?
REARDON T et al. (1993) énumèrent
trois raisons pour diversifier dans les pays du Tiers-monde : (i) les
rendements sont faibles et instables ; (ii) la saison culturale est courte ;
(iii) il y a des problèmes d'accès durables à la terre.
Toute activité économique est exposée
à des aléas affectant les résultats d'exploitation. La
diversification de la production agricole est plus ou moins exposée par
l'incertitude du lendemain. II y a plusieurs types d'incertitudes : des
rendements ; des prix ; des mesures politiques et économiques. Toutes
les incertitudes se ramènent à une seule, celle du revenu (KRSTIC
B et al., 1991). Les pouvoirs publics ont fait de la diversification
des cultures un principe pour sécuriser les productions et les revenus,
augmenter le temps de travail au niveau de l'exploitation et offrir des
alternatives face aux désillusions des producteurs de coton.
Malgré la croissance de la production (deux millions de tonnes de coton)
et des revenus monétaires, la modernisation de l'agriculture etc ; le
développement des zones cotonnières en Afrique du centre et de
l'Ouest n'est pas un « sucess story »(DEVEZE J C., 2000).Si
le coton est le moteur principal de l'économie de nombreux pays
africains, il n'est pas sür qu'il le sera dans l'avenir. De même,
lors de la campagne agricole de 2004-2005, les producteurs maliens de coton,
ont perdu 25% de leurs revenus les prix du kg ayant chutés de 210
à 160FCFA (NUBUKPO K., 2005). L'économie malienne perdant entre
62,32 à 136,5 milliards de FCFA consécutivement à la
baisse du PIB de deux points. Les subventions des pays du Nord y sont pour
quelque chose : les pays africains perdent ainsi, chaque année
directement 250 millions de dollars et indirectement un milliard. Ainsi,
cultive-t-on la richesse ou la pauvreté ?
Dans les zones cotonnières du Burkina, les femmes
s'impliquent massivement dans la production mais elles ne tirent pas profit. La
culture du coton est un handicap pour la promotion de la femme (SANOU Z.,
2001).
En Afrique, le système de culture traditionnelle
alternait la jachère avec les cultures de petit mil et de sorgho. La
végétation naturelle protégeait les sols et nourrissait le
bétail. Quand on l'enfouissait lors de la remise en culture, les
débris végétaux apportaient l'humus. Les grandes
cultures d'exportation ont réduit voire
supprimé des jachères et l'humus. « Privée du
seul élément protecteur, la structure des sols n'a cessé
de se dégrader et s'est trouvée exposer à l'érosion
éolienne » (DUMONT R., 1986).
Dans les départements de Maradi et de Zinder,
autrefois greniers du Niger ; 30% des terres arables ont été
abandonnées. Le rendement moyen de mil a été divisé
par deux entre 1920 et aujourd'hui, en dégringolant de 600kg à
350kg/ha (DUMONT R., (op. cit.)).
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