INTRODUCTION
Le milieu rural a connu d'importantes transformations dont les
plus visibles se constatent sur l'habitat (utilisation de la tôle); dans
la communication (télévision, radio, téléphonies,
Internet) ; dans les moyens de transports (véhicules, mobylettes,
vélos, avion, etc.). Cette dynamique requiert de l'argent pour
acquérir les équipements nécessaires à
l'amélioration des rendements des activités agricoles, pastoraux
et piscicoles, principales sources de revenu du milieu rural.
En effet, l'agriculture occupe 2/3 (66,66%) de la population
mondiale et procure l'essentiel de l'alimentation de l'homme et des animaux.
Elle fournit les matières premières à l'industrie.
L'agriculture se pratique dans des conditions agro climatiques et
pédologiques diverses d'un continent à l'autre. L'administration
coloniale a introduit une dichotomie entre les produits agricoles en les
rangeant dans deux catégories : cultures vivrières,
d'autoconsommation, de subsistance d'un coté ; cultures industrielles,
commerciales ou de rente, de l'autre. Les premiers n'intéressant pas
l'économie de traite, n'ont fait l'objet d'aucun encadrement. Les
seconds ont été encouragés par la force d'abord, puis par
des pressions de toutes sortes sur les pays producteurs. Il en est ainsi du
café, du cacao, du coton, de la canne à sucre et du sésame
entre autres.
Le sésame (Sesamum indicum) est une plante de
la famille des Pédaliacées, haute de 0,5 à 2 m selon les
conditions climatiques. Il se cultive en Asie, en Amérique, en Europe et
en Afrique. L'Asie fournit 70% de la production mondiale ; l'Amérique et
l'Europe respectivement à 4,98 et 0,038%. L'Afrique y contribue à
hauteur de 15%. Avec 4,90%, l'Afrique occidentale ne pèse pas sur la
balance mondiale de la production, encore moins le Burkina Faso (0,5502%
seulement de la production) (FAOSTAT., 2008).
C'est pour en savoir davantage que nous avons entrepris de
conduire la recherche sous le thème : « Le Sésame :
une opportunité pour la diversification de la production agricole
».
Les subventions accordées par les pays du nord (USA,
Espagne, Grèce, etc) défavorisent les produits du Tiers Monde,
parce que plus chers sur le marché mondial. « Les coûts
de production aux paysans permettent aux cultivateurs américains de
vivre très aisément mais, en fait, leurs productions sont
subventionnées à raison de deux ou trois fois la valeur de la
production elle-mrme. C'est ce qui permet aux USA de faire la pluie et le beau
temps sur le marché cotonnier mondial, mais à partir de prix
complètement faux, et de
contribuer aujourd'hui à pousser à la
désintégration des filières de la zone franc sous couvert
de libéralisme et de concurrence » (SCHWARTZ M.A., 1999).
Face à la concurrence « déloyale » des
producteurs du Nord touchant les grands produits d'exportation, le Tiers Monde
s'oriente vers la diversification de l'offre.
Au Burkina Faso, le sésame pourrait jouer ce
rôle. Peu exigeante en eau et en fumure, le sésame s'adapte
à divers types de climat. Ainsi, le rencontre t on dans presque tous les
pays au sud du Sahara. La production a aussi des usages variés. La zone
de production en Afrique s'élargit sous la pression de la « demande
sur le marché international, supérieure à l'offre »
(HABIBOU I., 2006).
L'objectif du travail, à ce stade, est de faire d'abord
le point de la documentation et des informations disponibles sur le
sésame. La revue de la littérature a permis ensuite d'identifier
les concepts de base, les variables et indicateurs utilisés pour cerner
le sésame dans tous ses états.
Si la culture du sésame est
généralisée à l'échelle de la
planète, la documentation qui y est consacrée, est plutôt
peu fournie et très spécialisée. La plupart des auteurs
sont agronomes dont les travaux se focalisent sur la recherche
variétale. Les investigations sur Internet ne comblent pas toujours les
attentes. On n'a souvent accès qu'à des résumés
très succincts.
Ce mémoire s'articule autour de deux chapitres :
n le premier traite la problématique et la
méthodologie ;
n le second présente les résultats de la revue de
la littérature suivis de discussion.
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