É.2 HISTORIQUE DE L'ECONOMIE DE LA LANGUE
Une étude de référence du
conseil de l'Europe sur l'économie de la langue et de l'éducation
dans la politique des langues informe en citant Lagear, l'histoire de
l'économie de la langue en tant que domaine de recherche en marge de
l'économie remonte au milieu des années 60 (conseil de l'Europe,
Strasbourg 2002).
Pendant longtemps, les contributions des
économistes à la problématique de la langue sont
restées dépourvues de liens entre elles et ce n'est que depuis
quelques années qu'est apparue une plus grande interconnexion, les
chercheurs se citant les uns les autres plus fréquemment qu'auparavant
(bien que cela soit loin d'être systémique ; voir à ce
sujet Lagear, 1993). (Idem)
En outre, les premières études
dans le domaine furent le fruit des questions sociales et politiques auxquelles
se trouvèrent confrontés leurs auteurs, à savoir la
position socioéconomique comparée des hispanophones aux
Etats-Unis ou les différentiels de revenu des anglophones et des
francophones du Canada, en particulier au Québec.
Il eut trois « générations » de
travaux qui marquèrent les débuts de l'économie de la
langue (Ibid.).
La première génération
considéra la langue comme un attribut ethnique c'est à dire
la langue maternelle rattachait une personne à un groupe particulier, et
cette appartenance fondée sur la langue pouvait avoir une incidence
(souvent exprimée en termes de discrimination) sur le statut
socioéconomique de cette personne, notamment sur ses revenus. Cette
approche fut utilisée pour analyser les écarts de revenus entre
noirs et blancs aux Etats- unis, ou entre Anglophones et Francophones au
Canada.
La deuxième génération
de travaux est celle qui considéra la langue comme un
élément du capital humain. Cela ouvra la voie à une
perspective différente de la langue, favorisant notamment des liens avec
l'économie de l'éducation, laquelle se développa dans les
années 1960.
La troisième génération,
en particulier depuis Vaillancourt (1980), envisagea les deux dimensions de
manière conjointe. Les langues n'étaient pas vues comme des
éléments de l'identité ou comme des compétences
porteuses de valeur marchande, mais comme des attributs linguistiques
(incorporés dans des individus) qui exercent simultanément une
influence sur le statut socioéconomique des acteurs. (Ibi idem)
Une définition suivante fut
proposée (GRIN, 1999 : 13) : « l'économie de la langue
[...] relève du paradigme de l'économie théorique et
applique les concepts et les instruments usuels des sciences économiques
dans l'étude de relations où apparaissent des variables [...]
linguistiques ; elle s'intéresse particulièrement, mais pas
exclusivement, aux relations dans lesquelles les variables traditionnellement
économiques jouent également un rôle.»(op.cit)
Néanmoins, DUMESNIL Pierre
dit : « rapprocher l'économie de la langue n'est pas nouveau.
On peut rappeler que la signification primitive, grecque, de l'économie
(formée sur oikos et nomos) comme gestion et organisation domestique est
devenue, en latin, pour les romains, simplement organisation (oeconomia), voire
bonne organisation.»
En ce sens on peut parler, encore maintenant, de
l'économie d'une oeuvre architecturale quelconque, de celles d'un
tableau, d'un paysage ou enfin d'un texte.
Si, nous pouvons parler de l'économie d'un oeuvre
architecturale pourquoi ne pas aussi parler de l'économie de la langue
ou langue de l'économie ?
En réalité il existe un
langage économique, juridique, commercial et tant d'autre.
L'économie de la langue ne consiste pas seulement a emprunté les
théories économiques pour l'appliquer à la langue mais,
à démontrer l'ampleur de la langue dans la vie socio -
économique d'un pays du point de vue géostratégique, puis
dans l'élaboration de la politique linguistique dans de
communauté continentale.
Dès son essence, l'homme manifeste
ses besoins à travers son langage. Toujours est-il que celui-ci ne
reconnait pas parfois consciemment son état de besoins
économiques plus élevé que d'autres besoins naturels qui
se justifient à la longue par sa formation ou sa croissance à une
finalité d'accumulation du capital, de richesses ou de bien être
social.
L'outil magique pour atteindre ce niveau passe par la
compétence de communication langagière.
On ne peut pas bien négocier par
exemple si, on ne sait pas persuader ses clients ou utiliser de slogans plus
stratégiques pour attirer les clients. A part cet aspect
économique, il y a tant d'autres aspects aussi importants qui peuvent
procurer de l'épanouissement socioculturel à partir de la langue.
La musique par exemple, est exutoire ; mais elle est organisée par
de sons combinatoires des clés musicaux qui sont un langage musical.
L'homme à partir de la musique consomme de sons parfois pour assurer son
équilibre psychologique ou se défouler.
Ceci est un bénéfice pour la
santé mentale et non économique dans le sens lucratif ou
numéraire.
Dans n'importe quels domaines de la vie ; la langue
intervient toujours comme manières de parler, manières de vivre,
manières de penser ou moyens des conceptions théoriques pour la
construction de savoirs cognitifs dans l'homme.
C'est le point essentiel pour l'acquisition
de n'importe quelle compétence ; elle sert du sésame pour
l'éclectisme des sciences dans un processus de développement, des
complémentarités, des approches théoriques et
pragmatiques.
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