IV-2- Les lois administratives et de la
décentralisation
Dans le souci de rapprocher l'administration des populations,
le Sénégal a adopté une loi (loi 96-06 du 22 mars 1996)
portant code des collectivités locales. Cette loi permet à la
région, aux communes et aux communautés rurales de s'administrer
librement, l'Etat exerçant sur ces collectivités un
contrôle unique a posteriori.
Ainsi, l'article 30 de la loi n° 96 - 07 du 22 mars
transfère au conseil rural les compétences suivantes :
La gestion des forêts ;
La délivrance des permis de coupe ;
La quotte part d'amendes prévues par le code forestier
;
Etc.
Ainsi, dans le terroir de Sambandé, la gestion et le
contrôle des ressources naturelles est sous la tutelle d'une Cellule
d'Animation et de Concertation (CAC) qui est un comité inter-
villageois, mis en place par les autorités communales avec le soutien de
leurs principaux partenaires comme le PAGERNA, le PERACOD, etc.
La CAC est assistée dans cette tache de contrôle
et de gestion par les agents forestiers. Ainsi, l'accès aux ressources
végétales dans le terroir est régi par un certain nombre
de règles :
· La coupe de bois pour un usage domestique ou lucratif est
formellement interdite sans l'autorisation de la CAC ;
· Dans les zones de culture, la coupe ne peut se faire
sans l'autorisation de la CAC, mais seulement pour un usage domestique, par
exemple du bois de construction pour les palissades, les cases.... Cependant,
toutes espèces végétales dont les fruits sont comestibles
ne sont pas autorisées à la coupe, qu'elles soient dans la
réserve ou dans les zones de culture ;
· L'exploitation des produits de cueillette (fruits,
feuilles...) dans les champs ou dans la réserve, pour un usage
domestique ou lucratif est libre et gratuite ;
· L'exploitation des écorces pour la
pharmacopée est libre et gratuite pour un usage domestique. Cependant,
pour les tradipraticiens il faut l'autorisation de la CAC après le
payement d'une taxe ;
· Quant à l'exploitation du bois d'énergie
(charbon de bois), elle se fait avec
l'autorisation et le contrôle des autorités
compétentes (CAC, agent forestier...). Cependant, malgré ces
règles de contrôles pré établies, il faut noter de
plus en plus le développement des cas de fraude.
IV-3- Les espaces de collecte
Elles sont au nombre de 3 :
- Dans la forêt ou on retrouve plusieurs espèces
;
- Dans les espaces de cultures ou l'on retrouve surtout des
individus de grande taille (>6 m) comme Cordyla pinnata, Balanites
aegyptiaca, Tamarindus indica, Diospyros mespiliformis....
- Aux alentours des concessions ou l'on retrouve surtout
Adansonia digitata.
Carte 3 : Les différentes espaces
de collecte à Sambandé
![](Contribution--l-etude-des-produits-de-cueillette-PFC--Potentiel-et-utilisations-dans-le-terroi47.png)
CONCLUSION PARCELLE
Ce 3ième chapitre se fixe comme objectif de
mettre en exergue la connaissance du potentiel disponible en s'appuyant sur la
notion d'abondance, mais aussi sur la stratification des individus.
Ainsi, l'analyse montre que sur les 11 placettes
réalisées sur le terrain, 39 espèces
végétales ont été répertoriées, avec
un total d'individus de 1469 répartis entre 17 familles dominées
par les Mimosacées, les Combrétacées et les
Balancées.
Les espèces les plus abondantes sont : Acacia
seyal (42,9%), Combretum glutinosum (17,0%), Balanites
aegyptiaca (15,7%) et Zizyphus mauritania (11,3%).
Cependant, les individus morts représentent 2,0% et les
individus mutilés 18,1%, ce qui montre une plus ou moins importantes des
activités anthropiques dans la forêt et cela, malgré la
protection de cette dernière. C'est dans cette perspective que
l'accès à la ressource y est régi par 2 lois que sont :
les lois traditionnelles et celles de la décentralisation. Toutefois,
les premières sont de plus en plus négligées au profit de
celles de la décentralisation, surtout depuis l'adoption du 96-06 du 22
mars 1996 portant code des collectivités locales.
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