Les espèces << envahissantes » sont, pour
le grand nombre, des espèces naturalisées, c'est-àdire des
espèces d'origine exotiques qui prolifèrent dans des milieux
semi-naturels et naturels distants de leurs territoires d'origine. Les
espèces dites envahissantes se définissent également en
fonction des impacts négatifs qu'elles font subir aux
écosystèmes naturels, à l'agriculture, au paysage,
à la santé...dès qu'elles prolifèrent (
AME. et Tela Botanique, 2000-2006). Ces
espèces peuvent être annuelles ou vivaces. Leur introduction est
volontaire ou accidentelle.
- Les effets en milieu semi-naturel
· Exemple 1 : Les plantes introduites volontairement
Sur les dunes de Belalanda et les sables roux des
localités d'Antsary, d'Ambovonosy, d'Ambohitsabo (Maromiandra),....
Sisals et oponces ou Figuiers de Barbarie sont devenus une véritable
menace pour les formations à Didierea Madagascariensis et Euphorbia
stenoclada. Leur reproduction très performante ne facilite pas la
régénération des espèces naturelles après
destruction de leur habitat. Ces << envahisseurs » constituent en
quelque sorte une << bombe à retardement », ils disposent
d'une longue période de latence.
· Exemple 2 : Les plantes introduites
accidentellement
Un animal peut se nourrir d'un fruit d'une plante en dehors
de son biotope naturel. Des plantes allochtones s'y intègrent à
partir de ses crottes, le degré de menace dépend de
l'espèce introduite. Dans la vallée du Fiherenana, plusieurs
« Tsinefo » ou Ziziphus sp. ont pu être
constatés du côté de Bemia. Des espaces jadis
occupés par la galerie forestière sont aujourd'hui
colonisés par « Casy » : Acacia farnesiana. Une
simple perturbation de la nature a probablement facilité leur
émergence.
- Les effets sur la végétation
anthropisée
Certaines plantes envahissantes concurrencent les
espèces cultivées pour les ressources en eau et en nutriments,
elles diminuent donc les rendements et la qualité des cultures. «
Tsagandy » et « Angama » (Tridax procumbens) persistent
sur les cultures de manioc (Manihot sp.) et de maïs (Zea
mays). La culture de « Tsaramaso » ou haricots (Phaseolus
vulgaris) est envahie par « Bakaka » (Sorghum
verticilliflorum), « Mita », « Tirinampoly ».
Sur la digue de protection, l'invasion biologique, surtout,
celle de Leptadenia madagascariensis ou « Taritariky » est
trop remarquée. Son développement est très rapide de telle
sorte que la végétation anthropisée se trouve
enlacée par cette espèce. A cette dernière, s'ajoutent des
herbes : « Kidresy » ou Cynodon dactylon, « Volofoty
» ou Aerva javanica, « Angama » ou Tridax
procumbens... et parfois des ligneux de faible taille, à savoir
« Beravy ». Ces plantes envahissantes masquent
l'esthétique du paysage végétal de la digue de
protection.