VII.1.3- LA séchErEssE DE lA zonE Du SuD-OuEst
Les observations par satellite NOAA (1982-1999) ont
révélé que le niveau du risque de sécheresse dans
le Sud est « très au-dessus ». En revanche, dans la
région de Toliara où nous sommes, il est « près
de la moyenne (-) ». Les menaces de la sécheresse sur la
végétation relèvent de trois origines : migratoires par le
« KERE », météorologiques par insuffisance des pluies
et hydrologique par l'assèchement du Fiherenana.
VII.1.3.1- Les menaces de la sécheresse
- Origine migratoire :
Les enquêtes menées par le SIRSA (2006)
ont bien prouvé : « le Sud traverse le désert
»,330000 personnes seraient en difficulté alimentaire (MIALY
in LES NOUVELLES, N°0820, 2006). Ces sinistrés, après avoir
vendu leur bétail, se déplacent vers les zones à risques
« près de la moyenne (-) » : Belalanda, Maromiandra,
....Dans ces endroits où l'équilibre écologique est
déjà fragile, ils vont procéder à des occupations
et aux exploitations illicites. Pour compenser leur perte et nourrir leur
famille, ils accélèrent leurs activités
démesurées et mettent en danger l'existence de plusieurs
espèces.
- Origine météorologique :
Cette sécheresse climatique n'agit pas
forcément avec la même rigueur sur le rythme
végétatif des espèces ou dans la répartition de
celles-ci mais c'est l'eau disponible qui le conditionne. La sécheresse
édaphique affecte surtout les cultures de maïs sur brûlis
effectuées sur le plateau calcaire. Ces racines n'atteignent pas les
poches des roches calcaires qui stockent les eaux. La déficience et
l'irrégularité pluviométrique sont les premiers soucis des
agriculteurs et des éleveurs. En effet, les cultures sont
aléatoires et l'obtention d'un bon pâturage n'est pas
assurée.
- Origine hydrologique :
Dans la vallée et sur la plaine de Toliara, la culture
irriguée domine. Actuellement, le dessèchement progressif de la
région littorale (MARTIN (1950) in SOURDAT (1973), BESAIRIE (1953) in
BATTISTINI (1964) et MORAT (1973)) est une grave menace pour les formations
marécageuses et les cultures.
Voici les faits relatés par BESAIRIE in BATTISTINI
(1964) après 35 ans d'observation : << en 1922, à
Bemia, à 14 km de Tuléar, l'écoulement superficiel du
Fiherenana était permanent avec une hauteur d'eau moyenne de l'ordre du
mètre. Depuis 1948, le fleuve ne coule plus qu'environ cent jours par
an. Le premier canal d'irrigation avait sa prise à Miary, à 4 km.
en aval. Par suite d'une diminution du débit, la prise fut
reportée à Bemia, puis à Behompy à 10 Km. en amont.
Dans ces dernières années et actuellement, le fleuve n'est plus
alimenté en saison sèche que par la résurgence
d'Andranofotsy dont le débit, qui était de 3000 litres/seconde en
1930, n'est plus que de 1400 litres en 1945 >>. Selon MARTIN (1950)
in SOURDAT (1973), l'assèchement total de son lit.... se voit de plus en
plus fréquemment et les résurgences karstiques ne suffisent plus
à la réalimenter.
Aujourd'hui, à Behompy où se trouve le
principal canal pour alimenter les cultures de la plaine de Toliara, la
profondeur d'eau en saison sèche atteint rarement les 40 cm. Ces
phénomènes spectaculaires ne peuvent s'expliquer que par de forts
ensablements du lit du Fiherenana, renforcés par la déforestation
des bassins versants et par la variabilité interannuelle des
éléments météorologiques.
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