I.3- Milieu biotique
I.3.1- LA fAuNe
D'après nos enquêtes et nos observations, la zone
étudiée constitue un écosystème abritant diverses
espèces animales :
- Les poissons d'eau douce :
Menarambo, Kibatroky, Vohevohe, Fianakanga,...abondent dans des
zones marécageuses, dans le fleuve fiherenana, ...
- Les oiseaux :
Diverses espèces d'oiseaux fréquentent le
secteur, Foly (Foudia madagascariensis, F. sakalavarum), Lovy
(Dicrurus forficatus), Akanga (Numida sp.), Bekory, Haritiky,
Tsipiry, ...Ils font partie des éléments de la
régénération forestière.
- Les reptiles :
· Voay (Crocodilus niloticus), ils se localisent
dans les marécages d'Adrevanda (Behompy). L'exploitation de ces
carnivores menacés d'extinction est régie par le CITES.
· Serpents : Do (Sanzinia madagascariensis),
Lefopoty, Menarà (Leiotheterodon madagascariensis), ils se
nourrissent des rongeurs (souris), des oiseaux, des lézards,...ils
cherchent refuge dans des cavités d'arbres, dans des troncs en
décomposition et dans des terriers des mammifères.
· Lézards : Dangalia (Chalarodon
madagascariensis), Androso, Fagnoajoja,
· Caméléon : Sangoritahy (Furcifer
sp., Chamaeleo sp.),
- Les insectes :
Le milieu présente une variété
d'insectes, notamment les moustiques, les sauterelles, les fourmis, les
termites. Ces termites sont les agents les plus actifs de la disparition du
bois mort. Les papillons jouent un rôle de pollinisation.
- Les mammifères :
· Lambo (sanglier malgache : Potamocherus
larvatus) sillonne le bush à la recherche des tubercules
sauvages.
· Trandraka (hérisson : Tenrec ecaudatus)
est un grand prédateur d'insectes, de vers, de mollusques et de
reptiles.
· Maki hira : Lémur catta, ces
espèces de lémuriens vivent en groupe sur des
végétations peu importantes comme le peuplement de tamariniers
(Tamarindus indica), elles passent leurs temps au sol. Le Sifaka
(Propithecus verreauxi verreauxi), ... s'y rencontre aussi. Ces
primates ont un degré de menace « vulnérable »
selon la liste rouge de l'IUCN. Ces animaux, à partir de leur
déjection, contribuent à l'extension des espèces
végétales dont l'aire de répartition est limitée et
leur survie menacée par l'Homme.
I.3.2- LES PRINCIPALES CULTURES
Les collines sur le plateau calcaire, la vallée et le
delta du Fiherenana sont des zones fertiles. De Miary vers Belalanda en y
contournant pour se diriger vers Maromiandra et arriver à Behompy, mise
à part la flore, le paysage est marqué par des cultures
vivrières, des cultures de rente et des arbres fruitiers. Cette
diversité est le fruit d'une sélection des cultures
adaptées aux conditions du milieu.
I.3.2.1- Les cultures vivrières
Le maïs, le manioc et la patate constituent la base
alimentaire de la grande partie de population riveraine du Fiherenana. Le riz y
est faiblement consommé.
- Le riz (Vary : Oryza sp.) : la
riziculture se pratique dans les bas-fonds et sur les plaines. Le
Bas-Fiherenana dispose d'une superficie potentielle de 900 ha dont 520 ha sont
cultivés (DRDR-Toliara). La superficie rizicole de Maromiandra
s'évalue à 678 ha (FTM, 2004). Des rizicultures sont aussi
localisées à Andranofotsy. Cependant, le << Fady »
limite leur extension : le fleuve ne doit pas servir à la riziculture.
Seule la résurgence d' Andranofotsy le peut. La culture est à 2
saisons : repiquage en saison humide, << vary tsipala » et en saison
sèche, << vary godra ». Son cycle végétatif
dure environ 160 jours. Ses besoins en eau varient de 12000 à 20000
m3/ha/an (MCF/Mémento de l'agronome, 1980). Le
rendement est évalué à 1,43 t/ha en 1999 (INSTAT,
DPEE-Statistiques agricoles 1999). D'après la filière
régionale du riz ToliaraMorombe-Bezaha, la consommation moyenne en riz
par tête est de 398 grammes/jour. La faible production est une des
raisons traduisant la trilogie alimentaire à base de maïs, de
manioc et de patate douce dans notre milieu.
- Le maïs (« Tsako » : Zea
mays) : la culture de maïs occupe une place importante dans
le secteur. Le maïs associé au pois du cap constitue le
régime alimentaire des villages éloignés du chef-lieu de
la commune de Behompy. Le semis se fait sur les sols alluvionnaires
appelés << Tany lemby » avant les premières pluies. Il
a lieu le long du fleuve, sur le plateau (photo 13). La récolte est
attendue après 3 mois. C'est une plante exigeante en eau. En cas de
retard pluviométrique, le semis se déroule début janvier
pour donner la récolte à la fin mars. Selon nos enquêtes,
le rendement est estimé à 1,5 t /ha (30 sacs de 50 kg/ha) si les
conditions climatiques et pédologiques sont favorables.
- Le manioc (« Balahazo » : Manihot
utilissima) : est la plante vivrière la plus importante de
la région par sa productivité et sa plasticité.
D'ailleurs, Toliara II est considéré parmi les grandes zones
productrices de manioc dans la province. Il constitue l'aliment de base de la
population riveraine. La culture se fait en général au mois
d'août - octobre et novembre sur des sols argileux nommés <<
Tany henta ». Le tubercule est déterré 6 à 12 mois
selon les besoins. Les spécialistes de FOFIFA indiquent que la meilleure
saison de récolte se situe en juin - juillet. Cependant, la
récolte peut se faire toute l'année. Le rendement moyen
était évalué à 6,25 t/ha en 1988-1999.
- Patate douce (« Bele ou Bageda » :
Ipomea batatas) : une plante rampante, elle se cultivait
auparavant sur quelques mètres carrés de jardins
clôturés. Aujourd'hui, elle occupe une place importante sur les
deux rives du Fiherenana et sur la plaine de Maromiandra. Elle s'adapte aux
conditions climatiques chaudes et fraîches et aux conditions
pédologiques du lit du fleuve et de la plaine alluvionnaire sans
excès d'eau. Le sol apprécié est appelé localement
: << Tany Bareaho et T.fasy » ou sols argilo-sableux et sableux
(photo 1). La mise en terre se fait de février
à mai, après étiage. Son cycle
végétatif dure 4 à 6 mois. La commune de Maromiandra
figure parmi les plus grands producteurs de patate douce dans la
sous-préfecture de Toliara II.
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