9-3. LA NOTION D'ESPACE VITAL.
La structuration des formations obéi le plus souvent
à une hiérarchisation des espèces en fonction de leur
distribution et de la surface que se réserve, ou qui est
réservée par l'homme lors des travaux sylvicoles, chaque
espèce. Les résultats obtenus (voir tableau 77) sont
différents et contribuent à expliquer la structure et la
physionomie des formations végétales. Dans le semiaride la
surface moyenne dont dispose chaque arbre est de 16 m2 alors qu'elle
n'est que de 7 m2 dans le subhumide, cette notion d'espace vital
varie dans le semi-aride de 7 à 25 m2 et de 3 à 11
m2 dans le subhumide par individu végétal au stade
arbre.
L'espace vital disponible par espèce est une valeur
déterminante car elle permet d'apprécier les potentialités
de la station et donner des informations sur la structure des formations
végétales. Tout l'aspect économique et même
écologique des principales espèces végétales est
conditionné par la densité qui est le reflet de l'espace vital
mis à la disposition naturellement ou artificiellement de chaque
individu végétal 5Tableau annexe n°77).
9-4. RELATION SURFACE TERRIERE-AGE.
Cette relation permet d'évaluer le comportement des
espèces par une comparaison de leur productivité qui est
déterminante pour la rentabilité économique d'un
écosystème forestier. En fonction de l'âge moyen des
espèces arborescentes, leur surface terrière moyenne a
été calculée selon l'intensité des pressions qui
s'y exercent, des valeurs maximales, moyennes et minimales ont
été prises en compte.
Tableau 50 : Relation de G et âge
Age moy.
|
G min.
|
G moy.
|
G max.
|
ECART
|
G min.
|
G moy.
|
G max.
|
Ecart
|
20 ans
|
6,38
|
8,34
|
11,05
|
4,67
|
7,61
|
9,74
|
15,12
|
7,51
|
50
|
11,31
|
16,36
|
24,11
|
12,80
|
15,04
|
22,91
|
27,64
|
12,60
|
80
|
17,83
|
22,74
|
30,91
|
13,08
|
20,38
|
29,05
|
38,44
|
18,06
|
110
|
22,15
|
28,06
|
35,09
|
12,94
|
24,81
|
33,27
|
43,10
|
18,29
|
140
|
25,06
|
30,13
|
37,36
|
12,30
|
27,49
|
36,72
|
47,23
|
19,74
|
Les agressions sont concentrées dans la tranche
d'âge comprise entre 20 et 80 ans dans les étages bioclimatiques,
la surface terrière réagit négativement puisque le taux
moyen de perte en valeur de G est de 45% pour le semi-aride et de 47% pour le
subhumide soit respectivement 11,15 et 15,24 m2 par hectare.
Ces valeurs confirment les précédentes et
précisent que les agressions naturelles ou artificielles perturbent
l'accroissement en volume comme le reflète la surface terrière
à travers ses fluctuations intenses.
9-5. LE VOLUME.
Dans le cadre du développement
économico-écologique d'une région il est important avant
de proposer un aménagement de connaître les aptitudes de
production potentielle de biomasse des formations ligneuses, pour cela
plusieurs méthodes et formules sont utilisées, simples puis
faisant appel à des paramètres de plus en plus variés et
précis. (PARDE, 1964; PATERSON, 1956; DAGNELIE, 1957; DECOURT, 1973).
On peut lister brièvement: Indice de PATERSON (1956),
de WECH (1960), EMBERGER (1934), CALVET (1982), M'HIRIT (1982). Une formule
très simple et la plus usuelle pour des calculs sommaires d'étude
phytoécologiques de PARDE (1964 ) a été utilisée et
recorrigée selon les conditions locales: V= 0,45 g h où V
représente le volume de bois fort (jusqu'à 18 cm de
circonférence) de l'arbre mesuré, g étant la surface
terrière, h la hauteur totale et 0,45 le coefficient de forme
supposé constant. La formule utilisée et adaptée aux
conditions régionales (forme des arbres surtout) est: V = 0,37 g h.
Selon DAGNELIE (1956) la loi de EICHHORN élargie
118
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
admet que la production d'une station reste étroitement
liée à la hauteur des arbres quelque soient les éclaircies
pratiquées. Cependant une densité excessive interdit une
production ligneuse normale, malgré leur hauteur importante les
fûts doivent se contenter de volumes nettement inférieurs à
ceux où la densité est plus faible; DEVAUX (1976) en
étudiant un peuplement de pin d'Alep arrive à cette
conclusion.
C'est le paramètre qui regroupe plusieurs
éléments déjà étudiés tel que la
hauteur, le diamètre, la surface terrière; il permet
d'apprécier la production commerciale moyenne de matière ligneuse
de chaque espèce à différents âges et sous diverses
conditions. Seules les principales espèces dont l'âge
dépasse les 70-80 ans, stade économiquement intéressant,
ont été évaluées toujours sous l'effet de pression
forte, moyenne et faible (Tableaux annexe n°78 à 81).
9-5.1. Groupement à Pinus halepensis.
Les résultats obtenus ont été
récapitulés (voir détail dans les tableaux 78 et 79) et
renseigne sur l'arbre moyen:
Tableau 51 : Caractéristiques dendrométriques et
pressions
Caractéristiques
|
Etage semi-aride
|
Etage subhumide
|
Types de pressions
|
Faible
|
Moy.
|
Forte
|
Faible
|
Moy.
|
Forte
|
Diamètre à 1,30 m
|
24,5
|
27
|
33
|
27
|
29
|
30
|
Densité à l'hectare
|
206
|
158
|
77
|
470
|
413
|
359
|
Volume de l'arbre moyen en m3
|
0,31
|
0,33
|
0,56
|
0,40
|
0,46
|
0,54
|
Volume à l'hectare en m3
|
56,13
|
53,12
|
41,73
|
196,93
|
193,69
|
182,25
|
Accroissement arbre moyen m3
|
0,0031
|
0,0034
|
0,0044
|
0,0045
|
0,0037
|
0,0035
|
Accroissement moyen/ Ha m3
|
0,70
|
0,57
|
0,40
|
2,13
|
1,56
|
1,25
|
Ces chiffres reflètent les conditions réelles et
permettent d'avancer les remarques suivantes:
- plus la pression est forte plus la densité diminue, le
diamètre augmente alors que le volume à
l'hectare chute tandis que l'accroissement de l'arbre moyen
est le plus élevé. L'espace vital par individu est
élevé et la concurrence est moindre. Ces observations ne sont
valables que pour l'étage semi-aride.
- dans le subhumide, plus la pression augmente plus le
diamètre de l'arbre moyen augmente densité diminue alors que
l'accroissement de l'arbre moyen diminue au même titre que le volume par
hectare.
L'impact des pressions sur le pin d'Alep est plus
négatif dans l'étage bioclimatique subhumide que dans le
semi-aride où l'espèce semble résister et s'accommoder des
agressions. Le paramètre volume se déprécie sous les
meilleures conditions. L'accroissement de l'arbre moyen est relativement
constant quelque soit le type de la pression ou l'étage bioclimatique
d'où une stabilisation des formations végétales du point
de vue dynamique. Les principaux paramètres déterminants
(diamètre, volume et accroissement) sont assez proches et seule la
densité joue un rôle déterminant et arrive à faire
une différence de la productivité. Dans des conditions
d'agression intenses les formations de pin d'Alep présentent des valeurs
de volume remarquables par individu grâce à une faible
densité et une surface disponible par sujet importante. Plus l'espace
vital disponible par sujet est grand plus le volume de l'arbre moyen est
élevé, il en est de même pour l'accroissement moyen annuel
qui est lié à l'arbre moyen. Dans l'étage subhumide c'est
les caractéristiques dendrométriques qui sont favorisées
par la concurrence qui s'exerce et qui se traduit par des hauteurs
élevées où l'élagage est appréciable se
soldant par un diamètre remarquable. Pour comparer les données
précédentes avec celles d'une formation en
prééquilibre et ne souffrant d'aucune agression, les valeurs
suivantes ont été estimées dans des conditions optimales
de développement du pin d'Alep.
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
La relation entre les données dendrométriques et
les intensités de pression est récapitulée dans le tableau
suivant:
Tableau 52 : Relation diamètre, densité et
volume.
Etages bioclimatiques
|
semi-aride
|
subhumide
|
Caractéristiques Pression
|
Faible
|
Moyenn e
|
Forte
|
Faible
|
Moyenne
|
Forte
|
Diamètre à 1,30 m
|
33
|
34
|
36
|
38
|
35,5
|
32,5
|
Densité à l'hectare
|
241
|
118
|
71
|
265
|
281
|
318
|
Volume de l'arbre moyen en m3
|
0,58
|
0,52
|
0,67
|
1,00
|
0,84
|
0,61
|
Volume à l'hectare en m3
|
116,27
|
66,10
|
43,25
|
265,46
|
235,25
|
195,7
|
Accroissement de l'arbre moyen m3
|
0,0052
|
0,0051
|
0,0059
|
0,0068
|
0,0060
|
0,006
|
Accroissement par hectare en m3
|
1,29
|
0,70
|
0,44
|
1,78
|
1,43
|
1,23
|
Même dans des conditions optimales l'accroissement moyen
par hectare ne dépasse pas 1,29 m3 dans l'étage semi-aride et
1,78 m3 dans le subhumide, cette situation comparée aux accroissements
moyens cités par plusieurs auteurs et qui se rapprochent des 3 m3 par
hectare et par an (KADIK, 1983). Les pertes en accroissement dues à
l'impact des pressions sont assez significatif et se situent entre 0,31 et 0,72
respectivement dans le semi-aride et le subhumide.
D'autres auteurs ont calculé la production ligneuse du
pin d'Alep et les valeurs qu'ils avancent sont intéressantes à
citer pour situer nos peuplements. SOUCERES (1969) en Tunisie donne les
productivités moyennes suivantes: étage subhumide: 0,86 m3,
semi-aride supérieur: 0,38 à 0,65 m3, semi-aride
inférieur: 0,32 à 0,43 m3. MERIOUA (1992) avance pour les monts
de Dhaya une productivité entre 0,32 et 2,77 m3. MAACHOU (1993) pour la
région de Mascara évalue la productivité moyenne par
hectare et par an de 1,73 à 2,61 m3.
|
|