8-8. LE RECOUVREMENT.
Cet indice ne fait pas un double emploi avec le
précédent puisqu'il représente la projection de la
biomasse de toutes les espèces sur le sol et peut dépasser les
100% car il y a un chevauchement entre les espèces appartenant à
différentes strates. Le taux d'occupation de l'espace quand à lui
se limite à l'occupation du sol et ne peut en aucun cas dépasser
les 100%. Par strate ou toutes strates confondues ce taux exprime la dominance
d'une strate ou des espèces qui la composent sur les autres et
contribuent à imposer une physionomie particulière à une
formation végétale selon leur fluctuation.(le tableau 70 donne
des informations détaillées).
Les résultats obtenus laissent apparaître la
dominance de la strate arborescente dans le semiaride et la strate arbustive
dans le subhumide; le tableau qui suit en donne une synthèse (Tableau
annexe n°71):
Tableau 41 : Synthèse du recouvrement par strate et par
étage bioclimatique
Strates
|
Etage semi-aride
|
Etage subhumide
|
Moyenne
|
Arborescente
|
42
|
à
|
94%
|
33
|
à
|
97%
|
65
|
à
|
68%
|
Arbustive
|
11
|
à
|
43%
|
51
|
à
|
127%
|
45
|
à
|
89%
|
Buissonnante
|
22
|
à
|
67%
|
7
|
à
|
15%
|
11
|
à
|
27%
|
Total
|
76
|
à
|
204%
|
91
|
à
|
239%
|
140
|
à
|
165%
|
L'importance du taux de recouvrement à l'identification et
la dénomination de la physionomie se classe par strate comme suit:
Tableau 42 : Recouvrement et physionomie
Class
|
Etage semi-aride
|
Class
|
Etage subhumide
|
1
|
Strate arborescente
|
1
|
Strate arbustive
|
2
|
Strate buissonnante
|
2
|
Strate arborescente
|
3
|
Strate arbustive
|
3
|
Strate buissonnante
|
La caractérisation de la physionomie diffère
entre les deux étages pour des raisons de facteurs écologiques
différents, généralement il y a une concurrence entre la
strate arborescente et buissonnante dans le semi-aride et entre la strate
arborescente et arbustive dans le subhumide. L'architecture structurale de la
végétation dans l'espace et verticalement impose cette
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
concurrence entre les différentes strates. C'est le reflet
réel de la physionomie qui n'est que la résultante biologique des
conditions du milieu et de l'environnement en général.
8.9. NOTION D'ESPACE VITAL.
C'est un paramètre important car jeunes tous les
individus végétaux ont des chances égales de se
développer mais rapidement ils entrent en concurrence pour l'espace
(sol, eau). La lutte pour la vie va être déterminante, sur une
surface quelconque une population grandit jusqu'au maximum autorisé par
la densité, l'espace laissé par des individus qui disparaissent
va être utilisé. Le poids moyen d'une population de
végétaux serait lié par une relation mathématique
précise à leur densité de peuplement sur une aire
donnée. C'est ce qui ressort des travaux de HARDER (1983) où une
droite intitulée " droite d'éclaircissage": log W = - 1,5 logd +
logk soit W= kd-1,3. Avec W: poids moyen en matière sèche d'un
individu qui occuperait 1 mètre carré (poids virtuel d'un
individu, rare ceux qui ont une circonférence d'un mètre), d: la
densité au mètre carré. Seule l'intensité de la
lumière est capable de modifier la position de la droite, toute
modification des autres facteurs n'entraîne qu'un changement de la
vitesse dans la progression de la droite. De ce fait l'espace vital est une
donnée fondamentale qu'il faut maîtriser pour comprendre le
développement des individus de chaque groupement
végétal.
La maîtrise de l'espace vital permet de commander les
éclaircies qui permettent de récolter intelligemment de la
matière ligneuse pouvant valoriser des formations
végétales tout en augmentant l'accroissement en diamètre
donc en volume des individus végétaux. Le nombre de sujet
à supprimer dépend des potentialités écologiques
locales, de l'essence, de l'âge du peuplement, de la densité en
place et de l'objectif fixé. DEVAUX (1971) défini
l'éclaircie, c'est rendre moins serré un peuplement forestier par
l'élimination de sujets des essences principales, en laissant les arbres
assez serrés pour garnir le bois et assez espacés pour que chacun
puisse bien croître. La gestion de cet espace vital obéi à
des paramètres fondamentaux que sont: la nature, le type, le poids, le
caractère, la rotation et le matériel ligneux en place. La nature
peut être quantitative ou qualitative, le type c'est le rapport entre le
volume de l'arbre moyen récolté sur le volume de l'arbre moyen
avant la coupe, le poids c'est le volume prélevé à
l'unité de surface au cours d'une seule intervention soit le rapport
entre le volume prélevé en une fois et le volume sur pied avant
l'intervention, le caractère regroupe la nature, le poids et le type, la
coupe représente la succession ou l'expression du traitement, la
rotation c'est la périodicité des coupes, le matériel sur
pied représente le nombre de tige en fonction de la hauteur dominante et
l'intensité c'est le rapport entre le volume annuel moyen
prélevé pendant la durée des coupes et l'accroissement
total annuel moyen maximum en volume.
Il renseigne sur la densité, la structure et même
la physionomie. Plus l'espèce a sa disposition un espace vital important
plus le végétal a des paramètres biométriques
(hauteur et diamètre surtout) intéressants. DEVAUX (1976) en
étudiant la structure comparée de peuplement de pin d'Alep note
que l'espace vital dont dispose le pin d'Alep se situe en moyenne entre 19,7 et
8,2 mètres carrés. PARDE (1957) précise que pour permettre
une production ligneuse optimale les éclaircies sont nécessaires
avec comme objectif l'augmentation de l'espace vital et évalue la
densité à 200 sujets par hectare vers un âge de 70 ans soit
l'équivalent de 50 mètres carrés par arbre. MAACHOU (1993)
en étudiant les éclaircies à appliquer dans un peuplement
de pin d'Alep dans la forêt de Nesmoth ( Mascara ) recommande pour des
âges de 50, 60, 70 et 80 ans respectivement des densités de 420,
350, 275 et 120 sujets par hectare.
Dans notre région les espèces de la strate
arborescente disposent dans l'étage semi-aride et subhumide de:
Tableau 43 : Espace vital moyen par espèce
Etage bioclimatique
|
Espèce principale
|
Espace vital
M2
|
Etage bioclimatique
|
Espèce principale
|
Espace vital M2
|
S.aride
|
Pin d'Alep
|
28,65 m2
|
S.humide
|
Pin d'Alep
|
35,71
|
112
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
|
1996
|
|
|
|
Thuya
|
112,35
|
|
Thuya
|
222,22
|
|
Genévrier
|
181,81
|
|
Genévrier
|
140,84
|
|
Chêne vert
|
185,18
|
|
Chêne vert
|
111,11
|
|
Chêne kermes
|
200,00
|
|
Chêne kermes
|
|
|
|
|
|
Chêne zeen
|
18,34
|
|
|
|
|
Chêne liège
|
57,14
|
La strate arbustive dispose d'un espace vital plus
réduit car la densité est élevée et diffère
très peu d'une essence à l'autre, à titre d'exemple (voir
détail Tableau N° 70) une comparaison entre les chiffres dans les
deux étages de végétation donne les chiffres suivants: pin
d'Alep (10,33 à 11,76 m2), Thuya (46,61 à 33,33
m2), Genévrier (72,99 à 55,24 m2),
Chêne vert ( 2,87 à 1,44 m2 ), Chêne
kermès (12,34 à 10,35 m2) Lentisque (5,55 à
9,02 m2), Filaire (4,00 à 5,00 m2).
|