7-4. LE DEFRICHEMENT
C'est une action de destruction totale et
irrémédiable de la végétation en place, c'est une
disparition définitive de l'état boisé pour un autre
usage. Les principales causes à l'origine du défrichement
remontent, dans la région, à la période de
sédentarisation des populations, donc bien avant la colonisation qui n'a
fait qu'accentuer ce phénomène. C'est essentiellement pour
satisfaire en terrain les besoins de l'agriculture et de l'élevage que
tous les défrichements opérés à l'intérieur
des formations végétales peuvent se justifier. La colonisation a
été à l'origine de l'accélération du
phénomène pour permettre l'installation massive des colons ou
tout simplement augmenter la surface des domaines et propriétés
agricoles en place. Cette action a connu un impact particulier en Oranie
grâce à l'orographie et à la prédisposition
naturelle de la région à une certaine agriculture notamment
vignoble et céréaliculture. La sylviculture passait bien
parés: BOUDY (1948) l'affirme: " En Oranie, où le taux de
boisement n'est que de 9%, la déforestation par défrichement a
sévi avec une intensité particulière et toutes les
chaînes côtières sont actuellement dénudées".
Tous les terrains dont la pente n'excédait pas 10% ont connu un
défrichement accéléré pour l'installation de la
céréaliculture et le vignoble surtout.
Entre 1892 et 1915 l'Oranie a connu 35.735 hectares de terres
issues de la distraction du secteur forestier au profit de l'agriculture par un
défrichement sauvage et irrationnel soit 1560 ha par an. Entre 1875 et
1945 cette région a perdu plus du tiers de son armature
forestière où le taux de boisement était estimé
à 25%, en 1950 il n'était que de 12% pour chuter à 7% en
1989. Seuil alarmant où l'équilibre naturel est rompu, et
l'agriculture pour laquelle tant de sacrifices ont été faits,
menacée. En 75 ans prés de 450.000 ha de formations
forestières ont été détruites et reconverties par
défrichement ce qui représente un chiffre moyen de 6.000 par an.
La période 1963-1987 se caractérise par un relâchement de
la surveillance, une révision partielle des textes, une
répression épisodique, une association hasardeuse et
précipitée des riverains à l'utilisation des terrains
forestiers nus relança le défrichement. L'exploitation du recule
des limites forestières en contact avec les terrains de culture sur les
photos aériennes dans un intervalle de temps de 10
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
ans permet d'avancer une régression de l'ordre de 15.000
hectares soit 2% de la superficie couverte étudiée, ce qui
représente des tranches annuelles de 1350 ha.
Le défrichement a existé, existe et existera
toujours tant que ses facteurs causaux ne sont pas
pris en charge et que les riverains de la forêt ne
bénéficient pas d'un programme de développement rural ou
d'un emploi quasi-permanent en forêt. Son impact sur la
végétation est une transformation radicale suivie d'une
reconversion d'utilisation d'un terrain forestier.
Actuellment il est favorisé indirectement par
l'administration forestière à travers les
autorisations d'exploitation des parefeu et les projets de
confier le stravaux forestiers à des netrepreneurs privés qui ne
maîtrisent aucune technqiue forestière.
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