AVANT PROPOS
Il n'existe plus en Oranie occidentale (monts de Tlemcen et
monts de Dhaya) que des lambeaux des vastes massifs forestiers qui occupaient
jadis une superficie appréciable permettant un équilibre
écologique et agricole. Actuellement les formations
végétales ne sont représentées que par des
groupements dégradés dans leur ensemble à tel point que
sous les multiples et permanentes agressions la couverture
végétale est sérieusement menacée de disparition.
Ces reliques doivent être sauvées, protégées pour
être éventuellement exploitées par la suite et obéir
à un plan de gestion rationnel. Toute la couverture
végétale est soumise presque en permanence à des
agressions d'origine humaine et animale face auxquelles la
végétation, malgré ses facultés de
résistance, n'arrive plus à riposter et se maintenir. Comprendre
la réaction de la végétation dans ses différentes
composantes face aux divers facteurs dégradants naturels ou d'origine
anthropique constitue une préoccupation permanente pour le forestier et
l'écologue que je suis. Mais cette réaction, ce comportement de
la végétation ne peut se faire sans l'identification et la
classification de toutes les formes de pression qui participent à
l'altération des formations végétales dans leur
ensemble.
D'année en année la surface forestière
diminue fortement malgré le développement industriel, agricole et
commercial du pays, les populations campagnardes et riveraines des forêts
continuent à exercer de très fortes pressions sur toute la
couverture végétale. Il m'était difficile d'envisager une
étude scientifique classique de la végétation sans essayer
de dévoiler et d'identifier les causes déterminantes de cette
situation catastrophique, de définir de nouvelles notions
adaptées à nos réalités végétales.
Pour cela il est indispensable de comprendre le comportement de la
végétation dans son dynamisme et dans sa composition, d'approcher
le processus de dégradation et surtout de réhabiliter les
espèces ligneuses qui contribuent efficacement à la
pérennité des écosystèmes forestiers.
Tous les efforts consentis depuis trente ans se sont
avérés vains car la végétation était
considérée comme une ressource inépuisable où
toutes les interventions étaient permises même celles à
teinte politique ou sociale. Le résultat alarmant obtenu trouve son
optimum dans la perturbation du régime des eaux, dans l'accentuation de
l'érosion et des inondations et dans l'altération des surfaces
agricoles. Comment alors, dans de telles conditions, continuer à mener
la politique de l'autruche et nier ou reléguer la disparition
progressive et rapide de notre couverture végétale avec la
bénédiction des pouvoirs publics et des gens du métier?
Pour faire face à cette situation
considérée à juste titre de préoccupante, le
travail que je me suis attelé à faire se justifie par
l'importance de la redéfinition des paramètres de base qui
président à la destinée des écosystèmes
forestiers. Revoir les cartes maîtresses qui permettent une nouvelle
approche de reconstitution de la forêt de l'Oranie occidentale est une
priorité. Des bases solides reposant sur des faits écologiques et
humains qu'on ne peut en aucun cas négliger quel que soit le motif,
doivent constituer la colonne vertébrale de notre approche.
Ce travail m'est apparu comme un passage obligé
nécessaire avant d'entreprendre des actions forestières,
phytosociologiques, sylvicoles etc.. La couverture végétale
pérenne nous parait comme un monument historique que l'on doit
entretenir sans cesse, comprendre sa présence, identifier ses agresseurs
et protéger son avenir pour éviter tout désarroi aux
générations présentes et futures.
La puissance qu'offre la connaissance des
écosystèmes forestiers, en particulier axée sur leur
structure et leur dynamique, est la seule force qui soit capable d'assurer la
conservation et l'amélioration de la couverture végétale.
La maîtrise de ces éléments permet le plus souvent, par une
simple action de protection, de préserver et de développer une
formation végétale même si elle a atteint un stade de
dégradation avancé.
« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
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1996
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Nous tenterons, au cours de ce travail, d'analyser la
situation actuelle des écosystèmes forestiers des monts de
Tlemcen et des monts de Dhaya assez représentatifs de l'ensemble des
formations forestières de l'Algérie, en identifiant les
principaux facteurs dégradants. Le comportement de ces formations
forestières dominantes et des espèces qui les composent dictent
une physionomie et une structure vitale à maîtriser pour engager
des actions de sauvegarde qui constituent une partie de notre travail de
recherche.
La notion de nomenclature qui pose un problème
d'identification des différentes formations forestières est
également abordé avec une analyse pragmatique ayant permis de
propsoer uen classification simple et adapté à la
réalité écologique des écosystèmes foresters
de l'Algérie occidentale.
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« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
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