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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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5- NOTION DE TERMINOLOGIE

Les différentes formations végétales de la région comme dans la plupart des formations forestières de l'Algérie ne sont pas en équilibre. Toutes les strates ne sont pas toujours présentes d'où une structure et même une composition floristique différentes sous des conditions écologiques sensiblement identiques. Cette structure particulière est surtout imposée aux diverses formations végétales par les pressions humaines et animales (incendies, coupes, surpâturage) qui s'exercent et qui se sont toujours exercées sur la végétation. Ces dernières impriment sur le paysage végétal des formes qu'on ne peut passer sous silence. Ainsi il est quasiment impossible de dissocier l'action anthropozoogène de la diagnose et de la dynamique de toutes les formations végétales rencontrées. Cela se traduit par une structure et une physionomie particulières imposées par le degré d'artificialisation de la formation en parfaite relation avec

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l'intensité et le type de pression. Souvent même les travaux d'aménagement (ouverture de pistes, de tranchées pare-feu, repeuplement) se traduisent par des dégradations assez importantes induites par une absence d'étude et surtout de savoir faire.

Cette situation particulière nécessite une analyse qui débouchera probablement sur des propositions de correction de certains termes utilisés pour identifier et définir les formations végétales. L'analyse qui sera initiée se justifie puisque nous considérons et, nous le prouverons, que les actions de l'homme dans leur ensemble agissent sur la végétation comme un facteur naturel incontournable du milieu. Depuis toujours les activités humaines et leurs impact sur la végétation de l'Algérie occidentale ont fait partie prenante et intégrante du milieu qu'il est inconcevable de dissocier.

5-1. SITUATION ACTUELLE

Une formation végétale selon REY (1960) est " un groupement botanique caractérisé par sa forme biologique dominante, expression actuelle de conditions de vie déterminés". Les différentes formations pouvant être présentes dans notre région sont:

- la forêt: formation arborescente de hauteur supérieure à 4 m et de densité variable. - la forêt mixte: dominance non spécifique.

- le taillis: intéresse les formations de chêne vert issues de rejets de souche ou de drageons constituées par une juxtaposition de cépées.

- le taillis arboré: taillis avec des arbres isolés d'espèces différentes de celles qui constituent le maquis.

- matorral: toutes les formations intermédiaires entre la forêt, le taillis et la steppe arborée, végétation dont la hauteur est inférieure à 4 m issue de dégradation.

- steppe arborée: formation basse ouverte à xérophytes en touffes dominantes où l'alfa impose sa physionomie. Ponctuée par des arbres ou des arbrisseaux isolés le plus souvent mutilés et une végétation buissonnante latente très basse.

- steppe buissonneuse: absence d'arbres et d'arbustes isolés.

Classiquement on peut distinguer la futaie et le taillis comme mode de traitement utilisé par les forestiers, les termes usuels décrivant la physionomie de la végétation ligneuse seront abordés ultérieurement. Dans des conditions de développement naturelles et optimales on assiste pour les principales espèces aux stades d'évolution suivants:

-semis: jeunes sujets issus de graines dont la hauteur est inférieure à 0,40 cm,

-rejets: jeunes tiges issues d'une souche ou d'une racine après exploitation ou mutilation de la tige principale,

-fourré: ensemble de tiges ligneuses issues de graines, ramifiées, elles ont entre 0,40 et 1,50 cm de hauteur et de 1 à 2 cm de diamètre en moyenne,

-gaulis: jeunes tiges flexibles issues de 2 à 6 m de hauteur et de 2 à 6 cm de diamètre, on assiste à un début de formation de houppier et de fut net de branche grâce à l'élagage naturel,

-perchis: diamètre de la tige individualisée de 6 à 24 cm avec un élagage naturel intense où la section est soit naturelle soit guidée par l'homme,

-futaie: arbre ayant acquis sa forme et son port définitifs, l'accroissement en hauteur est ralenti et en diamètre maintenu.

On peut de cette manière distinguer des formations végétales en se basant essentiellement sur les espèces principales pouvant atteindre le stade arborescent suivant leur stade de développement. Cette formation physionomique dont la détermination est axé essentiellement sur la taille et le diamètre est limitative et ne peut s'appliquer aux espèces arbustives et buissonnantes, les plus prépondérantes dans l'analyse phytoécologique mais ignorées par cette classification. Il est possible de classer toutes ces dernières espèces dans le terme de taillis qui regroupe toute la végétation ligneuse issue de rejet de souche et de semis, mais il y aurait une double identification: une pour les espèces forestières intéressantes (pouvant atteindre la strate arborescente) et une autre pour le reste des espèces. Convenez que ce n'est pas du tout pratique

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et claire et que cette proposition même si elle mérite une attention dans certains cas bien précis ne peut être retenue.

Pour clarifier la description des formations végétales loin de toute spécialisation on de base généralement et exclusivement sur les notions suivantes:

- l'arbre: plante ligneuse à tige unique, dépourvue de branches vers le bas et dont la hauteur dépasse 7 mètres,

- l'arbuste: plante ligneuse à tige unique dépourvue de branche vers le bas et dont la hauteur ne dépasse pas 7 m,

- l'arbrisseau: plante ligneuse, tige ramifiée dés la base, sans tronc distinct, la hauteur se situe entre 1 et 2 m,

- le sous-arbrisseau: plante ligneuse ayant moins de 1 m de hauteur.

En 1963 GAUSSEN, pour apprécier l'aspect général de la végétation et en prenant comme critère la taille du végétal, propose l'échelle de classification suivante:

0

Sol nu

6

Sous-arbrisseaux

1

Pelouse rase

7

Sous-arbrisseaux et arbrisseaux

2

Formation herbacée

8

Formation d'arbrisseaux

3

Arbuste bas

9

Arbrisseaux et arbres

4

Formation ligneuse d'arbustes

10

Formation d'arbres

5

Arbustes et sous arbrisseaux

 
 

Cette classification est trop détaillée et difficilement identifiable sur le terrain par son manque de précision et ne peut être utilisée car elle n'apporte aucune information descriptive supplémentaire.

La classification qui synthétise les différents stades physionomique de la région et qui est utilisée à travers toute la région méditerranéenne est celle d'EMBERGER (1930), SAUVAGE (1961), IONESCO (1962) où six termes sont retenus:

- Steppe: formation naturelle herbacée où les graminées jouent un rôle primordiale et où domine Stipa tenacissima,

- Erme: formation herbacée basse à rythme saisonnier dérivant de la dégradation du matorral,

- Matorral: formation de végétaux ligneux n'excédant pas 4 m de haut et où dominent les espèces arbustives,

- Maquis: matorral dense élevé de pénétration difficile issu de la dégradation d'une forêt,

- Forêt: formation de végétaux ligneux dominés par la strate arborescente où les arbres se concurrencent par leurs racines ou leurs houppiers.

TOMASELLI (1976) donne quelques définitions importantes des types fondamentaux de végétation:

- Forêt méditerranéenne: toutes les formations d'arbre de plus de 2 m de hauteur où se distingue selon le degré de recouvrement des forêts denses des forêts claires et des forêts trouées,

- Matorral: formation de végétaux ligneux nanophanérophytes ou chamephytes dont la taille et le port sont soit naturels soit artificiels et résultant alors de traitements dégradants. Cette définition est de SAUVAGE qui la commente: " Le mot espagnol-matorral- n'a pas d'équivalent en français, bien qu'il corresponde dans les pays méditerranéens à un aspect très répandu. Les auteurs de langue française ne disposent guère que des noms de maquis et de garrigue, qui désignent des types de végétation particuliers auxquels il est souhaitable de conserver leur valeur précise. C'est la raison pour laquelle il a semblé utile d'aborder ici le nom de -matorral-, dont on ne saurait trop recommander l'emploi dans la description physionomique de la végétation méditerranéenne ". RUIZ DE LA TORRE (1971) définit le matorral comme : " Une formation de plantes ligneuses dont la partie aérienne n'arrive pas à se différencier en tronc et en frondaison,

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étant en général très ramifiée dés la base, et pouvant atteindre un port d'arbuste même prostré ". Pour plus de précision TOMASELLI (1972) propose la définition suivante: " Formation de plantes ligneuses xérophiles toujours vertes, dont la partie aérienne n'arrive pas à se différencier nettement en tronc et en frondaison, mais qui se présente en général très ramifiée à la base ".

-Maquis: MOLINIER (1959) l'a défini: " Peuplement d'arbustes et d'arbrisseaux xérophiles à

feuilles persistantes, toujours vertes et généralement très dense, au point de devenir impénétrable ". SAUVAGE (1961) donne le mon de maquis à toute formation de
nanophanérophytes dense et difficilement pénétrable, sur sol dépourvu de calcaire. TOMASELLI (1976) complète par: " Il vaut mieux ne pas prendre cette dernière limitation en considération, et laisser au mot maquis sa signification la plus ample, exclusivement physionomico-structurale ".

- Garrigue: matorral moyen clair sur sol plus sec que celui du maquis, sur substrat calcaire. " Pour

simplifier, il semble préférable de se référer exclusivement à la structure de la végétation, indépendamment du substrat" note TOMASELLI (1972).

Il y a lieu de noter que CELLES (1980) donne une classification plus simple pour les zones à

conditions édapho-climatiques difficiles, axée essentiellement sur la forêt, le matorral et la steppe. 5-1.1. Conclusion.

Les types de formations les plus fréquentes et représentatives de la dynamique des principaux groupements végétaux sont au nombre de trois: la forêt, le maquis et le buisson. Tous les stades de dégradation sont importants mais le plus déterminant c'est la forme d'équilibre où la végétation trouve son optimum face aux conditions où elle est appelée à se développer.

La végétation potentielle para-climacique est dans la majorité des cas représentée par la forêt (aspect physionomico-structural en relation étroite avec les conditions du milieu) qui ne subsiste à l'état optimal qu'exceptionnellement.

La multitude de définitions et d'approches ne simplifie pas la tâche pour celui qui tente de décrire avec précision les formations végétales; il est important de prendre en charge ce volet pour tenter de le simplifier afin de rendre la terminologie utilisable pour notre région et pourquoi pas pour le territoire national. Une nouvelle approche s'impose et est dictée par la nécessité d'uniformiser les termes et de les adapter surtout à la réalité de la végétation.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"