4- 4. LES FACTEURS FLORISTIQUES
Les monts de Tlemcen et les monts de Dhaya par leur situation
géographique est leur orographie surtout, recoin vent une tranche
pluviométrique appréciable comparée à la moyenne
régionale. Celle-ci permet aux diverses formations
végétales de se développer ou du moins de se conserver
pourvu que le sol recèle encore des potentialités et
essentiellement une capacité de rétention en eau
appréciable. Des pressions humaines et animales s'exercent certes, mais
la végétation réagit et arrive à se maintenir tant
bien que mal sous diverses formes adaptées aux conditions du milieu et
de l'environnement qui l'agresse.
De nombreuses espèces végétales
forestières sont encore présentes, constituant parfois des
peuplements sylvatiques menacés mais résistants offrant une
banque de données inestimables pour définir une
méthodologie ou une politique de préservation et de
multiplication de ces espèces dans le seul but d'identifier la dynamique
de la couverture végétale dans la région. Les groupements
végétaux qui recouvrent encore cette région
présentent une richesse, une variété, une diversité
biologique et une particularité de comportement et de résistance
intéressants à définir et connaître.
Ces formations végétales par leur
complexité et le manque d'intérêt que leur a accordé
le forestier font qu'elles demeurent inconnues dans plusieurs de leurs aspects
fondamentaux (évolution, structure et physionomie).
Les techniques de préservations et de traitement
appliquées à ces formations végétales ne sont
dictées par aucun travail de recherche et d'expérimentation
sérieux et attestés par des spécialistes en la
matière. Ce qui fait que les conditions d'utilisation et de traitement
de ces écosystèmes
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« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
conduisent le plus souvent à un déséquilibre
biologique et une destruction irréversible encouragés et
même accélérés par l'action de l'homme.
En 1976 en analysant la situation des forêts
méditerranéennes QUEZEL soulignait: " Situées (les
forêts méditerranéennes) dans une zone où les effets
de l'activité humaines se sont faits sentir sans répit depuis au
moins quatre millénaires, ces forêts ont en effet le plus souvent
été pillées, voire détruites, par les civilisations
successives qui ont trouvé là des matériaux indispensables
à leur survie, ou qui les ont considérées comme un
obstacle à leur développement ".
4-4.1. Particularités de la
végétation
Selon QUEZEL (1964) le nombre d'espèces
endémiques dans la flore algérienne se situe aux environs de 250
sur un total de 2.840 espèces environ, il représente 8,5%. La
répartition de ces espèces selon les principales familles donne
le résultat suivant:
Ces espèces sont présentes au nombre de 42 sur
un total régional de 114 en Oranie exception faite de la partie Hauts
Plateaux et Sahara oranais. L'endémisme est une donnée
intéressante à considérer pour étudier le
comportement des espèces végétales et les préserver
en premier.
La végétation se caractérise par une
diversité de structure, de physionomie et de composition dans les
strates arbustives et buissonnantes grâce à la
variété géographique, géologique et climatique
qu'offre les monts de Tlemcen et les monts de Dhaya.
Tableau 13 : Importance des espèces endémiques.
Familles
|
Nombre
|
Famille
|
Nombre
|
Composées
|
42
|
Caryophyllées
|
25
|
Légumineuses
|
23
|
Labiées
|
22
|
Scrofulariacées
|
13
|
Ombellifères
|
12
|
Crucifères
|
12
|
Graminées
|
10
|
Plumbaginées
|
10
|
Liliacées
|
06
|
A cette hétérogénéité qui
justifie particulièrement une instabilité et une
vulnérabilité, s'ajoutent les particularités
spécifiques à toute la végétation
méditerranéenne: présence espèces
endémiques, variations brusques et fréquentes des facteurs
climatiques, physionomie et structures instables, complexité des
formations végétales, dynamisme permanent et irrégulier,
utilisation et traitements sylvicoles inadaptés et dégradation
permanente sous les effets conjugués de l'homme et de l'animal.
La région est couverte par une végétation
composée de groupements végétaux mixtes à 90% des
cas et complexes par leur diversité floristique, leur structure et leur
physionomie. A propos de particularité floristique BENABDELI (1983)
avançait: " L'impression qui prévaut lorsque l'on parcoure ces
formations végétales très hétérogènes
et complexes est que celles-ci ne sont pas en équilibre... La
composition floristique qualitative des peuplements est très
homogène et se justifie par la stabilité des facteurs
écologiques ". L'importance des formations mixtes et
dégradées où dominent, dans les groupements forestiers des
monts de Tlemcen, le chêne vert et sur les monts de Dhaya le pin d'Alep.
A ces deux principales espèces dominantes s'associent d'autres selon la
nature du sol et le type de climat: le thuya, le chêne liège, le
chêne zeen et le genévrier oxycèdre.
Les formations pures sont de faible importance et
localisées suivant des conditions situationnelles particulières
et de faible contenance, seules les espèces suivantes: pin d'Alep,
chêne vert, thuya et chêne zeen arrivent difficilement à
s'ériger en peuplement pur. C'est cependant les formations
dégradées (matorrals, maquis et garrigue) qui sont les plus
représentées et qui s'imposent et impriment de leur physionomie
tout le paysage végétal.
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