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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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3-7. CARACTERISTIQUES DES FORETS RETENUES

Les principales caractéristiques de ces forêts demeurent leur composition floristique et leur structure qui présentent des particularités en liaison avec les facteurs du milieu. Les trois grands ensembles géographiques sont différents par la nature du substrat, le climat, la végétation mais ce qui est remarquable c'est que les formations végétales qui les composent se ressemblent étrangement essentiellement dans leur physionomie qui n'est autre que le reflet et la résultante des agressions que ces formations subissent. Pour chaque forêt nous allons résumer ses principales caractéristiques nous permettant par la suite de comprendre le processus de dégradation des groupements végétaux dans leur ensemble et de déterminer leur réaction par une description de leur aspect physionomico-structural (tableau annexe 4).

Forêt de Béni Boussaïd: assez intéressantes par sa composition floristique où domine le chêne vert, le thuya et le genévrier oxycédre qui concurrence cette dernière grâce à sa forte résistance aux agressions et aux conditions climatiques extrêmes. Elle représente dans son ensemble un stade de dégradation assez avancé d'une forêt climacique de chêne liège et de chêne vert. Le taillis de chêne vert fortement exploité arrive à se maintenir en se régénérant remarquablement et facilement malgré la forte pression anthropozoogène. Le chêne vert au stade de vieille futaie est présent et témoigne de l'importance de cette espèce qui a connu le stade climacique dans des conditions tant climatiques qu'édaphiques très proches des présentes mais sans aucun doute une absence d'agressions.

Forêt de Hafir: sol gréseux et profond, les conditions particulièrement favorables du point de vue climatiques sont à l'origine d'une végétation diversifiée et bien venante à l'exception du groupement végétal de chêne liège qui est menacé de disparition par une absence de régénération naturelle. De ce fait le chêne liège est concurrencé par l'une des trois espèces suivantes: le chêne vert, le chêne zeen et même le thuya dans des conditions particulières. Le chêne zeen occupe totalement toutes les expositions nord et nord-ouest ainsi que les zones fraîches et est arrivé à éliminer le chêne liège et même le chêne vert. Représentative des séries de végétation du chêne liège et du chêne zeen cette forêt est soumise en partie à une agression, est très intéressante pour appréhender le comportement de ces deux dernières espèces.

Forêt d'El Khémis: toujours dans la série du chêne vert mais en présence de conditions climatiques, édaphiques et des activités humaines différentes et surtout moins favorables que les précédentes, cette forêt offre grâce à son vieux taillis de chêne vert accompagné de genévrier oxycédre des stades ultimes de dégradation.

Forêt des Azaïls: située dans des conditions presque similaires à la forêt d'El Khémis, cette forêt se caractérise par sa fragilité puisque même le pin d'Alep a cédé sa place au genévrier oxycédre; l'alfa a entièrement envahi le sous-bois. Le chêne vert demeure encore espèce dominante et témoigne de son adaptation aux conditions écologiques et anthropiques les plus difficiles.

Ces quatre forêts des monts de Tlemcen dans leurs versants nord et sud sont assez représentatives des conditions tant écologiques qu'anthropiques de la zone et permettent de donner des informations crédibles sur la série du chêne vert avec les principaux groupements rencontrés : Chêne vert, Chêne vert et genévrier, oxycédre, Chêne vert et chêne liège, Chêne liège et chêne zeen

Forêt du Djebel Ouargla: avec ses reliques de forêt de chêne vert associé au thuya et ses taillis dégradés, elle présente des formations intéressantes où se développent deux espèces écologiquement adaptées: le chêne vert et le thuya auxquelles s'associe le pin d'Alep. Ensemble s'étant bien que mal adapté aux différentes agressions, il arrive à se maintenir et assurer un rôle écologique convenable.

« Aspects physionomico- structuraux de la végétation forestière ligneuse face à la pression anthropozoogène dans les

monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie occidentale)

 

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Forêt de Toumiet: c'est un amalgame espèces forestières assez bien représentatif de la végétation naturelle de la région; le pin d'Alep demeure espèce dominante, il est accompagné du thuya, du chêne vert et du chêne kermès. La végétation forme des groupements individualisés où la régénération naturelle (semis et rejets) est présente pour toutes les espèces. Malgré les agressions tant humaines qu'animales qui s'exercent en permanence sur cette forêt, les formations végétales présentent une physionomie et une structure remarquables.

Forêt de Touazizine: l'altitude au même titre que l'exposition jouent un rôle déterminant sur la composition floristique, le pin d'Alep est espèce dominante mais éprouve des difficultés à se maintenir face aux conditions climatiques hivernales et à la concurrence du chêne vert. Cette dernière espèce arrive à constituer des formations pures en altitude et en exposition nord et nordouest. Forêt offrant l'avantage d'être exploitée donc permettant d'étudier le comportement de diverses formations après intervention planifiée de l'homme. Elle présente également une multitude de faciès de dégradation pour les principaux groupements: le pin d'Alep, le pin d'Alep et le chêne vert, le pin d'Alep et le genévrier oxycèdre, le chêne vert et le genévrier oxycèdre.

Ces trois forêts représentent la partie mitoyenne, centrale, de transition entre les monts de Tlemcen et les monts de Dhaya; elles sont couvertes par des formations végétales ligneuses intéressantes par leur composition floristique, leur structure et surtout leur physionomie qui répond à une pression quasi-permanente.

Forêt de Béni Mathar: en bordure des hauts plateaux elle est à dominance de pin d'Alep et chêne vert, très dégradée, elle subit les actions conjuguées du climat, du sol et de la pression anthropozoogène. Elle offre un avantage, pour l'étude que nous entreprenons, de présenter les conditions écologiques et anthropiques les plus difficiles. Connaissant un impact intense et permanent du parcours, du défrichement, de l'exploitation et de l'absence totale d'intervention restauratrice, cette forêt est le label représentatif d'un ensemble de formations forestières en voie de disparition.

Forêt de Zégla: c'est la plus grande forêt de la région, aire de prédilection de la pinède où la régénération naturelle est présente sous des conditions particulières assurant une pérennité au pin d'Alep. Située à la limite des hauts plateaux, au même titre que la forêt de Béni Mathar, elle présente une certaine adaptation aux conditions difficiles du milieu où le pin d'Alep, le chêne vert, le thuya et à un degré moindre le chêne kermès constituent avec les espèces secondaires du matorral et de la garrigue une ossature puissante conférant à cette forêt une certaine résistance aux multiples agressions.

Les principaux groupements végétaux présents sont: le pin d'Alep et le thuya, le pin d'Alep et le chêne vert et des formations dégradées (stades de dégradation des formations précédentes).

Forêt de Fenouane: très représentative des groupements thermophiles de l'Oranie dominé par le pin d'Alep et le thuya avec cependant un remarquable sous-bois broussailleux qui joue un rôle non négligeable dans la régénération du pin d'Alep et dans l'atténuation des effets du parcours. Constituée de formation à base essentiellement espèces arborescentes et arbustives très xérophiles et à forte capacité de rejeter, la principale formation rencontrée à différents stades d'évolution régressive ou progressive est le pin d'Alep et le thuya.

Forêt de Doui Thabet: malgré les exploitations, les incendies et le parcours c'est l'aire du pin d'Alep avec le thuya dans des conditions climatiques plus favorables que celle de la forêt de Fénouane. Le taux de recouvrement est appréciable avec une régénération assurant à nos jours une pérennité de la couverture végétale.

III-6.1 Identification de ces forêts (Tableau annexe 2)

Les forêts présentées offrent une diversité représentative de l'Oranie occidentale tellienne et il est possible d'avoir un aperçu sur toutes les formations végétales forestières soumises à diverses conditions écologiques et à une gamme variée d'agressions d'origine animale et humaine. Localisées dans une région qui se distingue par des conditions particulières, la pluviosité est relativement faible et concentrée essentiellement en automne et en hiver, les températures sont basses pendant la saison humide et élevées le reste du temps jouent de ce fait un rôle particulier

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dans la répartition et le développement de la végétation ligneuse, les sols sont superficiels à très faible teneur en matière organique sujets à l'érosion, des activités humaines multiples faisant partie intégrante de la forêt et de son environnement.

Relevant du climat de l'étage méditerranéen semi-aride et aride, la pluviométrie moyenne annuelle oscille entre 300 et 600 mm. Du point de vue géologique et physique, la région appartient à la division occidentale du Tell et en particulier sur la Meseta oranaise, zone peu plissée comme l'Atlas tellien elle se présente sous une contrée tabulaire.

C'est comme le souligne BOUDY (1955):" Une véritable région de Causses appartenant aux Hauts Plateaux par son relief et au Tell par son climat". Cette bande montagneuse colonisée par une végétation naturelle particulière comprend essentiellement les monts de Tlemcen et les monts de Dhaya. Elle offre une grande homogénéité géologique où on observe un parallélisme certain entre les formations géologiques et la localisation et l'étendue des formations végétales.

La zone d'étude où ont été sélectionnées les onze forêts est relativement assez bien boisée, elle a même l'un des plus forts taux du pays: 28%. Elle est suffisamment couverte de forêts, de matorrals, de maquis et de garrigue où dominent tantôt des espèces arborescentes tantôt des espèces arbustives ou buissonnantes. La végétation appartient au domaine Mauritanéen Méditerranéen, secteur oranais, sous-secteur de l'Atlas tellien selon le découpage de QUEZEL (1963). Les principales associations végétales rencontrées et dominantes sont:

- Pinetum halepensis

- Quercetum illicis

- Callitricetum quadrivalvis ( ou Tetraclinetum articulata )

- Juniperetum oxycedrus (à confirmer)

- Quercetum faginea

- Quercetum suberis

Il serait plus correct de parler de séries de végétation pour être en accord avec l'objectif assigné à ce travail; on en distingue cinq:

- Série du chêne vert

- Série du pin d'Alep

- Série du thuya

- Série du chêne liège

- Série des formations mixtes.

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