3-6.2 Les monts de Dhaya.
Les formations forestières de cet ensemble naturel et
géographique se divisent en deux zones remarquables par leur climat et
leur végétation. Elles colonisent les régions naturelles
que sont la haute plaine de Sidi Bel Abbes et l'Atlas tabulaire où
dominent des cuvettes et des plaines intérieures sous forme de plateaux.
Contrée tabulaire jurassique formée de calcaire dolomitique,
région assez particulière par sa liaison aux hauts plateaux
grâce à son relief et au Tell par son climat, elle montre une
grande homogénéité géologique au sud et une
variabilité au nord. Les zones plates s'encastrent dans les massifs
montagneux représentées par des dépressions
remblayées par des dépôts du Miocène, du
Pliocène et du Quaternaire. On distingue dans ce vaste ensemble que sont
les plaines du nord de Télagh, Moulay Slissen et le couloir de
Mérine occupés respectivement par des alluvions du Quaternaire,
terrain du Crétacé, grès, pouding et terrasse du
Quaternaire.
Les monts sont formés par le plateau de Dhaya
constituant une plate forme monoclinale longue de 30 Km et large de 12 à
15 Km, cette formation est à base de grès et de marne et
connaît une érosion intense. Les montagnes de Béni Mathar
sont un assemblage de massifs gréso-calcareux où les sables, les
marnes et les argiles sont mieux représentés que les
calcaires.
Les monts de Dhaya sont dans leur ensemble constitués
par des sols squelettiques et peu profonds développés sur des
substrats du Crétacé. Les dépressions ont
été comblées d'épaisses alluvions continentales
généralement mal drainées. Les piémonts et les
flancs de vallées sont recouverts de dépôts de
ruissellement, des sols de glacis généralement caillouteux et
souvent encroûtés. Des sols calciques très peu profonds sur
dalle calcaire occupent la partie méridionale.
La pluviométrie varie de 300 à 487 mm mais la
règle énoncée par certains auteurs de la
décroissance pluviométrique du nord vers le sud n'est pas
vérifiable dans cette zone. Le régime pluviométrique est
du type P.A.H.E permettant une conservation de la végétation
même située dans la partie la plus méridionale.
La densité varie de 2 à 43 habitants au
kilomètre-carré selon l'hostilité ou la clémence
des conditions écologiques naturelles, elle décroît du nord
au sud avec une moyenne de 35 au nord, 15 au centre et 10 au sud de cet
ensemble. L'habitat épars est très important et représente
un
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« Aspects physionomico- structuraux de la
végétation forestière ligneuse face à la pression
anthropozoogène dans les
monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie
occidentale)
taux de 20%. La surface agricole utile par habitant est de
l'ordre de 2 ha, la surface forestière ne dépasse pas 1,5 ha
tandis que la charge pastorale est de 7 équivalents ovins par ha.
L'action de l'homme sur les formations végétales
est remarquable puisque les zones dégradées représentent
plus de 60% de la surface totale.
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