6.2.2. Récolte du miel
La récolte se déroule toujours la nuit et
essentiellement pendant la saison sèche. Elle peut s'effectuer deux
à trois fois par an. Une importante phase de préparation
précède récolte proprem
l'opération de ent dite. Au cours de cette phase,
certains apiculteurs se frottent le corps avec les feuilles
d'Annona senegalensis, de Solanum aethiopicum ou de
Nicotiana tabacum ; tandis que d'autres s'enduisent simplement le bras
de miel.
Les ruches sont enfumées avec des torches de paille
allumées afin d'éloigner les abeilles (Planche III. 2). Pour les
ruches à une ouverture (canaris, ruches coniques) la récolte se
fait par le trou d'entrée, mais les abeilles peuvent toujours
s'échapper du côté opposé par un ou plusieurs trous
prévus à cet effet (Planche I. 2).
Planche III
Techniques apicoles traditionnelles
Fig. 1 : Ruche en tiges de Cymbopogon
schoenanthus en train d'être enfum ée ; on peut noter ici les
organes des espèces végétales utilisés pour e
nfumer les ruches.
Fig. 2 : Echelle et torch e de paille
utilisées par les apiculteu rs traditionnels pour grim per dans les
hauts arbres et pour enfumer les ruches lors des récoltes.
Fig. 3 : Technique destructive et
meurtrière : ici un gros arbre abattu pour récolter du miel.
Planche III
L'apiculteur propriétaire de ruches traditionnelles a
en général une bonne connaissance des périodes de
récolte du miel. L'une intervient en saison sèche pendant la
pleine floraison de Parkia biglobosa et l'autre pendant
l'épiaison du Pennisetum glaucum. Ensuite, peu d'abeilles ou de
couvain sont tuées ou détruits lors des opérations de
récolte chez les api culteurs de Nazinga et de Garango (Nombré
et al., 2002 b) contrairement à la plupart des
apiculteurs traditionnels d'ailleurs qui tuent les abeilles lors des
récoltes (Zahan, 1968 ; FAO,1986 ; Kokoye, 1993). Dans ces zones, les
apiculteurs utilisent uniquement la fumée de leur torche de paille
éteinte sur la quelle ils soufflent pour enfumer les ruches.
Le miel utilisé pour recouvrir les bras de l'apiculteur
limite considérableme nt la mobilité des abeilles. Les organes
des plantes que ces apiculteurs utilisent pour se frotter le corps avant
d'aller récolter du miel sont des anti-inflammatoires. En effet, ces
plantes possèden t des propriétés anti-inflammatoires,
anti histaminiques et piégeurs de radicaux libres (Nacoulma/O uedraogo,
1996 et Nacoulma/Ouedraogo et al., 1998). Cette pratique a
été signalée aussi par Hertz (1994) chez les apiculteurs
de la Gambie. Elle vise à donner aux apiculteurs du courage, à
leur apporter de la chance,
mais aussi à lutter contre l'agressivité
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des abeilles et surtout réduire l'effet
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in flammatoire de leurs piqûres (Villières, 1987
b). Toutes ces pratiques permettent dans l'ensemble de préserver les
populations d'abeilles (Ratia, 1991). La destruction des colonies voire des
ruches ou des arbres (planche III. 3) est le fait de cueilleurs ou chasseurs de
miel et autres cambrioleurs qui n'hésitent pas à brûler les
ruches avec toute la colonie, à briser la ruche et pire à
utiliser des insecticides.
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