VI. Matériel et techniques apicoles
traditionnels dans les zones de Garango et de Nazinga
Le matériel et les techniques apicoles traditionnels
observés dans les zones de Garango et Nazinga présentent une
grande similarité avec ceux décrits par Damblon (1986) et
Schweitzer (2002) au Maroc, Castagné (1983) au Congo-Brazzaville, Romet
(2000) au Cameroun, Hertz (1994) en Gambie, Kepaletswe (1997) au Botswana,
Ratia (1991) au Rwanda et Van Der Woerd (1997) au Mali. Cependant nous avons
relevé quelques particularités au niveau du matériel
utilisé et des techniques apicoles elles-mêmes.
6.1. Matériel apicole traditionnel
6.1.1. Ruches
Les ruches traditionnelles utilisées ont des formes
variées. Les matériaux u tilisés pour leur confection sont
aussi divers. Il y a :
- les ruches coniques en paille tressée de
graminées (Andropogon pseudapricus, Cymbopogon schoenanthus
subsp. proximus, Ctenium newtonii, Sporobolus
pyramidalis). L'ouverture est fermée par un disque fabriqué
à partir d'un mélange d'argile et d'herbe (planche I. 2). Sur ce
disque sont aménagées des perforations q ui constituent les trous
d'entrée. Ces ruches se rencontrent surtout dans la zone de Garango.
- Les ruches cylindriques en écorces ou en troncs
évidés de gros arbres (Isob erlinia doka, Afzelia
africana, Daniellia oliveri). Les extrémités sont
fermées par des pierres plates (planche I. 1). Ces ruches se rencontre
nt surtout dans la zone de Nazinga.
Planche I
Ruches traditionnelles en espèces
végétales.
Fig. 1 : Tronc d'arbre évidé ; la
troisième ouverture médiane fermée ici par une pierre
plate.
Fig. 2 : Ruche conique en tiges de Ctenium
newtonii tressées.
(a) : Plateau d'argile avec des trous servant d'entrée
;
(b) : Deuxième ouverture qui laisse échapper les
abeilles lors des opérations de récolte.
Fig. 3 : Trou naturel d'un arbre
transformé en ruche.
Planche I
- Les ruches en pots d'argile cuite (planche II.) de grand
volume (jarre) ou, de petit volume (canari). Les canaris peuvent être
installés seuls ou en double, renversés l'un sur l'autre.
Toutes ces ruches ont une ouverture à chaque
extrémité et parfois une troisième ouverture
médiane pour les ruches en troncs évidés ou en
écorces.
Outre ces ruches traditionnelles qui nécessitent un
travail de construction de la part des apiculteurs, certains apiculteurs
aménagent des trous naturels se trouvant dans des arbres (planche I. 3).
L'ouverture est réduite au maximum à l'aide d'un bouchon en
pierre.
Dans le cas d es ruches cylindriques à deux ouvertures,
la récolte se fait à partir des extrémités, ce qui
permet d'épargner le couvain généralement localisé
au centre de la ruche (Sawadogo, 1993).
Les ruches en paille, en tronc ou écorces d'arbres sont
vulnérables aux feux de brousse, à l'eau de pluies et aux actions
des termites. D'où la tendance des apiculteurs des deux zones à
utiliser d'avantage les ruches en pots d'argile.
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