V. Etude des grains de pollen d'espèces
mellifères
L'analyse des pollens d'échantillons de miel des deux
zones permet de compléter les résultats des observations directes
de butinage. Cette analyse nécessite dans un premier temps une bonne
collection de lames de référence et aussi une description des
grains de pollen des espèces mellifères.
5.1. Lames de référence
L'acétolyse des grains de pollen des espèces en
fleurs prélevées autour des différents ruchers dans l'aire
de butin e des abeilles a permis de con
ag stitu er 46 lames de
référence des grains de po d'espèces
mellifères reparties 4
llen en 2 genres et 24
familles (Annexe 3). Ces lames sont déposées au
Laboratoire de Biologie et Ecologie Végétales de l'Unité
de Formation et de Recherche en Sciences de la Vie et de la Terre (UFR/SVT) de
l'Université de Ouagadougou.
écrits (Annexe 4 et
5.2. Description des grains de pollen
Vingt un (21) grains de pollen d'espèces mellifères
ont été d 5). Cette description montre :
t :
- Deux types de grains de pollen en fonction de leur
association. Ce n
so
* les monades constituées d'un seul grain de pollen. Ils
sont dominants au niveau des pollens décrits (19 espèces) ;
* les polyades constituées de plusieurs grains de pollen
qui se rencontrent essentiellement chez les Mimosaceae.
- Une variation de leur dimen . Les dimensions vont des
très petits pollens (D < 20
sion
um) qui comprend les pollens de Terminalia avicennioides,
Lonchocarpus laxiflorus,
Feretia apodanthera, Mitragyna inermis, Eucalyptus
camaldulensis, Psidium guajava, Anogeissus leiocarpus aux larges
pollens (50<D<100 um) chez Parkia biglobosa.
- Que le nombre ou la forme des apertures est également
varié. En effet On distingue :
* des apertures de forme arrondie ou subcirculaire : on parle de
pore ou « porus » et le pollen est dit poré;
* des apertures de forme allongée ; on parle de sillon
ou « colpus » et le pollen est colpé lorsque l'endoaperture
est absent, ou colporé lorsque l'endoaperture est présente.
En fonction du nombre de pores ou de sillons on note :
** des pollens monoporés qui se rencontrent chez
Pennisetum glaucum ; ** des pollens triporé s chez
Piliostigma thonningii ;
** des pollens polyporés chez Acacia polyacantha
et Parkia biglobosa ;
** des pollens tétracolporés chez Vitellaria
paradoxa et Khaya senegalensis ; ** des pollens tricolpés
chez Vitex doniana et Stereopermum kunthianum ;
** des pollens tricolporés et hexalo bés chez
Anogeissus leiocarpus, Combretum paniculatum et
Terminalia avicennioides ;
*d es pollens tricolporés et Trilobés dans les
autres familles.
- Enfin elle montre que l'ornementation de la surface des grains
de pollen est :
* réticulée chez Stereospermum kunthianum,
Mitragyna inermis et Psidium guajava ;
* perforée chez Piliostigma thonningii, Lonchocarpus
laxiflorus, Vitellaria paradoxa et Vitex doniana ;
* striée chez Terminalia avicennioides, Lannea
microcarpa, Sclerocarya birrea ; * lisse chez Eucalyptus camaldulensis
;
* striato-perforée chez Feretia apodanthera ;
* scabrée chez Pennisetum glaucum.
Nous pouvons constater donc que les pollens des espèces
visitées sont variés tant par leurs dimensions, leur
ornementation, que par leur système apertural. Ces caractères ne
semblent donc pas influencer le mécanisme de butinage de Apis
mellifera adansonii Lat (Nombré et al. 2002 c). La valeur
nutritive du grain de pollen, notamment sa teneur en azote, joue le rôle
attractif car les abeilles ne récoltent du pollen que lorsque sa teneur
en azote es t supérieure à 35% (Louveaux, 1984). De plus, le
rôle attractif des abeilles semble êt re exercé aussi par la
présence du pollencoat dans l'exine (Lobreau-Callen, 1985). En effet des
substances lipoïdes contenues dans le pollen-coat renferment des corps
volatiles, odorants, avec un très fort pouvoir attractif pour les
abeilles (Dobson, 1983 ; Lobreau-Callen, 1994).
Les pollens de taille inférieure à 30 um avec 16
espèces semblent être les plus visités au détriment
des pollens de tailles supérieures à 30 um. Cela corrobore les
résultats de Andrew cité par Lobreau-Callen (1987) qui montrent
que les abeilles recherchent prioritairement les pollens de petite taille en
laissant de côté les gros pollens.
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