1.2. Disponibilité florale dans les deux
zones
Le suivi de la période de floraison montre une
disponibilité en fleurs pendant toute l'année avec cepen dant des
périodes d'abondantes floraisons qui alternent avec des périodes
de faibles floraisons dans les deux zones (Fig. 11).
Dans la zon e de Garango, les périodes d'abondantes
floraisons vont de janvier à mars et correspondent à la floraison
des espèces ligneuses et, de juillet à
septembre où la floraison des herbacée s annuelles
est dominante. Les périodes de
faibles floraisons vont d'avril à juin et d'octobre
à décembre.
45
40
25
20
50
35
30
15
10
5
0
d'espèces en
N o m b re
fleurs
Janvier
Nazinga Garango
Fevrier
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
AoCit
Septembre
tobre
Oc
Novembre
Decembre
Mois
Figure 11 : Disponibilité florale dans les deux
zones
Dans la zone de Nazinga, les pics de floraisons vont de
février à avril et sont dominés par la floraison des
espèces ligneuses et, de juillet à septembre où la
floraison des herbacées est abondante. Les périodes de faible
floraison vont de mai à juin et d'octobre à janvier.
D'une manière générale, le nombre
d'espèces herbacées en fleurs est plus importante que celui des
ligneux dans les deux zones.
1.2.1. Calendrier floral
Le suivi phénologique des différentes
espèces mellifères a permis de dresser pour chaque zone un
calendrier de leurs floraisons (Fig. 12 et Fig. 13). Ces figures montrent que
la saison des pluies est dominée par la floraison des herbacées
annuelles, spontanées ou cultivées.
56,04% des espèces fleurissent en saison de pluies dans la
zone de Nazinga et 65,96% dans celle de Garango.
Cependant quelques espèces ligneuses fleurissent aussi
en saison pluvieuse. Ce sont : 39,37% de la flore mellifère pour la zone
de Garango et 11,84% pour celle de Nazinga.
La saison sèche coïncide avec la floraison
d'espèces ligneuses. 43,96% dans la zone de Nazinga et 34,04% dans celle
de Garango.
Figure 12: Calendrier de floraison des espèces
mellifères de la zone de Garango
Figure 13 : Calendrier de floraison des espèces
mellifères de la zone de Nazinga
1.2.2. Discussion
Les périodes de floraison sont importantes dans
l'étude des potentialités mellifères. Elles indiquent les
périodes de disponibilité des nutriments pour les abeilles dans
chaque zone car les plantes ne fleurissent pas simultanément d'une zone
à une autre. Selon les travaux de Guinko (1984), lorsqu'une
espèce est répartie sur tout le territoire, du Sud au Nord, les
individus ne fleurissent pas de façon simultanée. De plus la
période de floraison peut varier dans le temps, dans l'espace et d'une
année à une autre. En effet, la floraison d'une même
espèce ne se produit pas toujours à la même date d'une
année à l'autre (Guinko, 1984) et suivant des conditions
d'humidité exceptionnelle, elle peut fleurir en faible quantité
(FAQ, 1986).
Le suivi de la floraison des espèces dans les deux
zones a montré une disponibilité en nutriments pour les abeilles
pendant toute l'année avec des périodes d'abondance couvrant
pratiquement sept mois. Les abeilles ne connaissent donc pas des
périodes de manque de nutriments à l'instar de leurs consoeurs
européennes qui doivent être nourries pendant l'hiver.
Cependant cette disponibilité florale ne se traduit pas
forcément par une disponibilité constante et importante des
ressources alimentaires pour les abeilles (Crane, 1990 ; Sawadogo, 1993). En
effet, les mois d'août et de septembre qui présentent un grand
nombre d'espèces mellifères en fleurs conduisent paradoxalement
à une faible production de miel. Cette situation est due d'une part
à la sélection des espèces à butiner par les
abeilles, laquelle s'exerce beaucoup plus en saison pluvieuse où la
diversité floristique est importante (Lobreau-C allen et Damblon, 1994)
et d' autre part, au fait que cette période est dominée par la
floraison d'herbacées à petites fleurs productrices plus de
pollen que de nectar et surtout qui
ont une durée de vie qui ne dépasse
généralement pas deux semaines. Elle peut aussi s'expliquer par
l'action des pluies qui empêchent la sortie des abeilles, diluent le
nectar. Enfin cette période est selon Sawadogo (1993) consacrée
à l'élevage du couvain.
La variation de floraison va se répercuter donc sur la
disponibilité des nutriments et par conséquent sur la production
de miel, entraînant des fluctuations au niveau de deux miellées
successives par exemple (Jean-Prost, 1987).
Le calendrier floral qui indique la succession des floraisons
des espèces mellifères permet de suivre la disponibilité
en nutriments. Il est un outil indispensable pour les aménagements
apicoles car il indique les périodes d'abondantes floraisons des
espèces mellifères susceptibles de conduire à une
accumulation de miel dans les ruches et aussi les périodes de faibles
floraisons. Il donne une idée précise des espèces qui
fleurissent dans un mois. Enfin il est un outil indispensable dans
l'identification des grains de pollen lors des analyses polliniques des
produits de la ruche.
Cependant le calendrier floral d'une zone n'est pas
figé ; il est susceptible de variations liées au fait que la
floraison des espèces suit la variation climatique, notamment le
début, la durée et la quantité de pluies tombées au
cours de l'année. Ce n'est donc pas un guide infaillible dans les
aménagements apicoles (FAQ, 1986).
En conclusion on retiendra que la végétation met
à la disposition des abeilles des fleurs toute l'année avec
cependant deux pics de floraison pour chaque zone. Cette disponibilité
florale ne traduit pas forcement une disponibilité en nutriments
à cause de la sélection exercée par les abeilles et
l'action de facteurs externes tels que la pluie. La plupart des espèces
fleurissant en saison sèche sont des ligneux alors
que ce sont les herbacées qui fleurissent plus en saison
des pluies.
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