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Les festivals de musiques actuelles en milieu rural en France: simple fonction culturelle ou vecteur de développement?

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par Léa Vauxion
ICART - Institut des carrières artistiques - Licence european bachelor au titre de " médiatrice culturelle " 2012
  

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CHAPITRE II | CONCLUSION : Les Vieilles Charrues

Depuis le début des années 1990, Ben Harper, Patti Smith, The Cure, James Brown ou encore Iggy Pop s'y sont produits. C'est désormais le premier festival rock de France et l'un des dix premiers d'Europe.

· EmploiDoté d'un budget global dans les environs d'11 millions d'euros financé à hauteur de 90% par des recettes propres et tout au plus par 1% de subventions institutionnelles, les Vieilles Charrues reversent une partie de leurs bénéfices pour le développement du tissu associatif et culturel du centre Bretagne.

L'équipe du festival compte 12 salariés permanents à l'année. Et au-delà de ces emplois, les Vieilles Charrues ont créé dans la région l'équivalent de 100 postes à l'année. Au moment de la manifestation, ce sont 5 500 bénévoles réunis pour la plupart en associations et plus de 500 personnes salariés pour des contrats plus ou moins longs qui rejoignent l'organisation du festival.

· Tourisme

La commune de Carhaix compte en hiver autour de 8 000 habitants. Comme l'explique le président d'honneur de l'association des Vieilles Charrues Christian Troadec, « la population locale s'est tout de suite appropriée les Vieilles Charrues. C'est devenu le festival de tous. >>

En ce qui concerne le tourisme, l'office de Carhaix confirme que « le festival est une locomotive dans les salons de tourisme. >>

La spécificité des Vieilles Charrues à ce sujet est son festival de printemps. Depuis 2007, l'association fête l'arrivée du printemps à Carhaix et la « fin de son hibernation >> en organisant Les Vieilles Charrues Remettent le Son (en 2010 elles prirent le nouveau nom de les Charrues dans la Rue). Depuis tous les ans en mars en plus de l'édition estivale, a lieu cet évènement présentant la même qualité de programmation que l'officiel et engendrant une fréquentation hors saison phénoménale. De plus ce rendez-vous convivial affiche une plus large ouverture artistique en mettant en avant les artistes émergents de la région.

CHAPITRE III : Les festivals de musiques

actuelles : luxe ou véritable moteur de

développement social et artistique ?

Introduction : Une culture perçue comme un luxe ?

Sans rentrer dans une dissertation ou un débat d'ordre philosophique, il semble intéressant de dégager des réponses à cette question afin de nourrir notre prochaine analyse. Le sujet de ce mémoire tend à démontrer si les festivals de musiques actuelles sont de << simples fonctions culturelles » ou des vecteurs de développements. Cette << simple fonction » peut renvoyer à la question d'une culture parfois vue comme inutile au sein de notre société.

Afin d'introduire ce chapitre intitulé « festivals de musiques actuelles : luxe ou véritable moteur de développement social et artistique ? » nous allons ici dégager le paradoxe qu'elle comporte. Pourquoi assimile-t-elle les festivals au luxe ?

Outre les constats assez quantitatifs de notre étude, un festival culturel peut être perçu comme inutile. Tout au long de ce dernier chapitre, nous tâcherons de démontrer en quoi un festival s'avère utile d'après les territoires, leurs populations, les festivaliers et bien sûr leurs acteurs principaux, les artistes. Notre réflexion ayant été auparavant judicieusement alimentée par les constats plus théoriques des deux premiers chapitres, c'est par cette dernière approche que nous pourrons en venir à la conclusion générale et répondre à nos hypothèses principales.

? La culture

La culture est ici entendue dans son sens premier, soit l'ensemble des représentations, des manières de vivre et de penser, des techniques de la vie matérielles qui confèrent à un peuple sa place originale dans l'univers.

La culture au sein de notre société permet aux citoyens de s'évader, de s'ouvrir à autrui, d'oublier le temps, d'oublier les soucis quotidiens, de s'exprimer, de s'enrichir intellectuellement, de partager du plaisir et de se rassembler dans un fort esprit de convivialité. Certes la culture est souvent vue comme élitiste. Mais c'est pourtant bel et bien un moyen d'égalité sociale. Tout le monde peut avoir accès à la culture, sous n'importe quelle forme. La culture renvoie aussi à une richesse intellectuelle personnelle. Elle comprend le patrimoine collectif hérité de nos ancêtres et se compose de découvertes, de traditions.

En France nous avons par ailleurs la chance qu'elle soit considérée de manière positive

par notre gouvernement. Ainsi elle ne peut être assimilée comme inutile, sinon le fait que les politiques tentent d'accroitre le rayonnement de la culture française face au reste du monde serait illogique. Si elle est prise autant en considération, c'est qu'il s'agit du symbole de notre identité nationale et des connaissances que nous avons acquises au fil du temps.

? Le luxe

Par luxe on entend le superflu, ce qui n'est pas vraiment nécessaire. Il renvoie indéniablement à la notion d'argent. Généralement il est assimilé à un mode de vie consistant à pratiquer des dépenses somptuaires et déraisonnées le plus souvent dans le but de s'entourer d'un raffinement fastueux. Il peut renvoyer au plaisir de la beauté.

Ainsi, nous pouvons affirmer que la culture est nécessaire par le fait qu'elle constitue la force d'une société humaine par sa richesse. Elle peut être considérée comme inutile dans le sens réducteur où elle n'est pas un outil de survie, pas un besoin capital (boire, manger, dormir, se reproduire).

De même elle peut renvoyer à la notion d'argent mais pas à la notion de somptuaire, d'extravagance. La culture a un coût certes mais comme toute chose. Les pratiques culturelles sont payantes car elles constituent un service et que dans la logique de notre société tout service mérite d'être récompensé voire dédommagé.

Par conséquent la culture ne peut être mise à égalité avec le luxe par le fait qu'elle fournit des valeurs essentielles fortement liées à l'intelligence, au raisonnement, à la communication et aux savoirs humains.

*

D'après cette réflexion nous pouvons constater qu'assimiler un festival culturel avec un luxe est paradoxal. Il peut être de manière réductrice perçu comme tel mais concrètement il renvoie à une notion de nécessité en contribuant à la démocratisation de la culture. L'emploi d'un terme aussi fort au sein de la question de l'intitulé du chapitre a pour but de conforter notre réflexion se dirigeant vers un constat plus subjectif ayant pour objectif de confirmer l'hypothèse qu'un festival soit un vecteur de développements. En plus d'être utiles d'après les différents points de vue que nous allons analyser, les festivals contribuent à diffuser les valeurs liées à la culture.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera