CHAPITRE II | CONCLUSION : Les Vieilles Charrues
Depuis le début des années 1990, Ben Harper,
Patti Smith, The Cure, James Brown ou encore Iggy Pop s'y sont produits. C'est
désormais le premier festival rock de France et l'un des dix premiers
d'Europe.
· EmploiDoté d'un
budget global dans les environs d'11 millions d'euros
financé à hauteur de 90% par des recettes propres
et tout au plus par 1% de subventions institutionnelles, les Vieilles
Charrues reversent une partie de leurs bénéfices pour le
développement du tissu associatif et culturel du centre Bretagne.
L'équipe du festival compte 12 salariés
permanents à l'année. Et au-delà de ces emplois,
les Vieilles Charrues ont créé dans la région
l'équivalent de 100 postes à l'année. Au
moment de la manifestation, ce sont 5 500
bénévoles réunis pour la plupart en associations
et plus de 500 personnes salariés pour des contrats
plus ou moins longs qui rejoignent l'organisation du festival.
· Tourisme
La commune de Carhaix compte en hiver autour de 8 000
habitants. Comme l'explique le président d'honneur de l'association des
Vieilles Charrues Christian Troadec, « la population locale s'est tout de
suite appropriée les Vieilles Charrues. C'est devenu le festival de
tous. >>
En ce qui concerne le tourisme, l'office de Carhaix confirme que
« le festival est une locomotive dans les salons de tourisme. >>
La spécificité des Vieilles Charrues à
ce sujet est son festival de printemps. Depuis 2007, l'association fête
l'arrivée du printemps à Carhaix et la « fin de son
hibernation >> en organisant Les Vieilles Charrues Remettent le
Son (en 2010 elles prirent le nouveau nom de les Charrues dans la
Rue). Depuis tous les ans en mars en plus de l'édition estivale, a
lieu cet évènement présentant la même qualité
de programmation que l'officiel et engendrant une fréquentation
hors saison phénoménale. De plus ce rendez-vous
convivial affiche une plus large ouverture artistique en mettant en avant les
artistes émergents de la région.
CHAPITRE III : Les festivals de musiques
actuelles : luxe ou véritable moteur de
développement social et artistique ?
Introduction : Une culture perçue comme un luxe
?
Sans rentrer dans une dissertation ou un débat d'ordre
philosophique, il semble intéressant de dégager des
réponses à cette question afin de nourrir notre prochaine
analyse. Le sujet de ce mémoire tend à démontrer si les
festivals de musiques actuelles sont de << simples fonctions culturelles
» ou des vecteurs de développements. Cette << simple fonction
» peut renvoyer à la question d'une culture parfois vue comme
inutile au sein de notre société.
Afin d'introduire ce chapitre intitulé «
festivals de musiques actuelles : luxe ou véritable moteur de
développement social et artistique ? » nous allons ici
dégager le paradoxe qu'elle comporte. Pourquoi assimile-t-elle les
festivals au luxe ?
Outre les constats assez quantitatifs de notre étude,
un festival culturel peut être perçu comme inutile. Tout
au long de ce dernier chapitre, nous tâcherons de démontrer en
quoi un festival s'avère utile d'après les territoires,
leurs populations, les festivaliers et bien sûr leurs acteurs principaux,
les artistes. Notre réflexion ayant été auparavant
judicieusement alimentée par les constats plus théoriques des
deux premiers chapitres, c'est par cette dernière approche que nous
pourrons en venir à la conclusion générale et
répondre à nos hypothèses principales.
? La culture
La culture est ici entendue dans son sens premier, soit
l'ensemble des représentations, des manières de vivre et de
penser, des techniques de la vie matérielles qui confèrent
à un peuple sa place originale dans l'univers.
La culture au sein de notre société permet aux
citoyens de s'évader, de s'ouvrir à autrui, d'oublier le temps,
d'oublier les soucis quotidiens, de s'exprimer, de s'enrichir
intellectuellement, de partager du plaisir et de se rassembler dans un fort
esprit de convivialité. Certes la culture est souvent vue comme
élitiste. Mais c'est pourtant bel et bien un moyen
d'égalité sociale. Tout le monde peut avoir accès à
la culture, sous n'importe quelle forme. La culture renvoie aussi à une
richesse intellectuelle personnelle. Elle comprend le patrimoine collectif
hérité de nos ancêtres et se compose de découvertes,
de traditions.
En France nous avons par ailleurs la chance qu'elle soit
considérée de manière positive
par notre gouvernement. Ainsi elle ne peut être
assimilée comme inutile, sinon le fait que les politiques tentent
d'accroitre le rayonnement de la culture française face au reste du
monde serait illogique. Si elle est prise autant en considération, c'est
qu'il s'agit du symbole de notre identité nationale et des connaissances
que nous avons acquises au fil du temps.
? Le luxe
Par luxe on entend le superflu, ce qui n'est pas vraiment
nécessaire. Il renvoie indéniablement à la notion
d'argent. Généralement il est assimilé à un mode de
vie consistant à pratiquer des dépenses somptuaires et
déraisonnées le plus souvent dans le but de s'entourer d'un
raffinement fastueux. Il peut renvoyer au plaisir de la beauté.
Ainsi, nous pouvons affirmer que la culture est
nécessaire par le fait qu'elle constitue la force d'une
société humaine par sa richesse. Elle peut être
considérée comme inutile dans le sens réducteur où
elle n'est pas un outil de survie, pas un besoin capital (boire, manger,
dormir, se reproduire).
De même elle peut renvoyer à la notion d'argent
mais pas à la notion de somptuaire, d'extravagance. La culture a un
coût certes mais comme toute chose. Les pratiques culturelles sont
payantes car elles constituent un service et que dans la logique de notre
société tout service mérite d'être
récompensé voire dédommagé.
Par conséquent la culture ne peut être mise
à égalité avec le luxe par le fait qu'elle fournit des
valeurs essentielles fortement liées à l'intelligence, au
raisonnement, à la communication et aux savoirs humains.
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D'après cette réflexion nous pouvons constater
qu'assimiler un festival culturel avec un luxe est paradoxal. Il peut
être de manière réductrice perçu comme tel mais
concrètement il renvoie à une notion de nécessité
en contribuant à la démocratisation de la culture. L'emploi d'un
terme aussi fort au sein de la question de l'intitulé du chapitre a pour
but de conforter notre réflexion se dirigeant vers un constat plus
subjectif ayant pour objectif de confirmer l'hypothèse qu'un festival
soit un vecteur de développements. En plus d'être utiles
d'après les différents points de vue que nous allons analyser,
les festivals contribuent à diffuser les valeurs liées à
la culture.
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